Réveil et Reforme

Blog « Réveil et Réforme » de l'Église Adventiste du Septième Jour de l'île de La Réunion

Explication en profondeur sur le Millénium

30 juin 2016

L’histoire conserve le souvenir de ceux qui ont su parler avec éloquence des horreurs de l’enfer, exploitant ainsi la crainte de leurs semblables, en vue de les inciter à adorer Dieu. Mais de quel Dieu ont-ils brossé le portrait ?

Comment Dieu effacera-t-il finalement le mal ? Qu’arrivera-t-il à Satan ? Qu’est-ce qui empêchera le péché de réapparaître une fois de plus ? Comment un Dieu juste peut-il être également un Dieu d’amour ?

   LES ÉVÉNEMENTS AU COMMENCEMENT DU MILLÉNIUM

Pendant le millénium, la période de mille ans dont parle le chapitre 20 de l’Apocalypse, l’influence de Satan sur la terre sera restreinte et le Christ régnera avec les élus (Apocalypse 20 : 1-4).

   LE RETOUR DU CHRIST.
Les chapitres 19 et 20 de l’Apocalypse sont étroitement liés ; aucune interruption ne les sépare. Ils décrivent le retour du Christ (Apocalypse 19 : 11-21) et se poursuivent avec le millénium. Leur structure indique d’ailleurs que le millénium commence avec le retour du Christ.

L’Apocalypse présente les trois puissances qui rassemblent les nations du monde en vue de s’opposer à l’œuvre du Christ et à son peuple juste avant son retour. Il s’agit du dragon, de la bête et du faux prophète (Apocalypse 16 : 13). Quand « la bête, et les rois de la terre, et leurs armées » se rassembleront pour faire la guerre au Christ au moment de son retour, la bête et le faux prophète seront détruits (Apocalypse 19 : 19, 20). Les événements qui se succèdent dans le chapitre 20 de l’Apocalypse concernent le destin de l’auteur du mal, le dragon. Il est capturé et jeté dans l’abîme, où il demeure pendant mille ans. [1]

Ainsi que nous l’avons vu dans le chapitre 24, c’est au moment du retour du Christ, quand les royaumes de ce monde sont détruits, que Dieu établit son royaume de gloire — un royaume qui durera éternellement (Daniel 2 : 44). C’est alors que son peuple commencera à régner.

   LA PREMIÈRE RÉSURRECTION.
C’est au retour du Christ qu’a lieu la première résurrection. Les justes « heureux et saints » ressusciteront — car « la seconde mort n’a point de pouvoir sur eux ; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans » (Apocalypse 20 : 6 ; voir le chapitre 25 de ce livre).

   LES JUSTES SONT ENLEVÉS AU CIEL.
Après la résurrection des justes, ceux-ci et les saints vivants seront enlevés au ciel « à la rencontre du Seigneur dans les airs » (1 Thessaloniciens 4 : 17). À ce moment, le Christ accomplira la promesse qu’il fit avant de quitter ce monde : « Je m’en vais vous préparer une place. Et quand je vous aurai préparé une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi. » (Jean 14 : 2, 3). Jésus a décrit l’endroit dans lequel il emmènera ses disciples et l’a appelé « la maison » de son Père, où existent « plusieurs demeures » (Jean 14 : 2). Jésus se réfère ici à la nouvelle Jérusalem qui descendra sur cette terre à la fin du millénium. Au retour de Jésus, quand les justes iront « à la rencontre du Seigneur dans les airs », le ciel sera leur destination — et non la terre qu’ils viennent de quitter [2]. Le Christ n’établira pas son royaume de gloire sur la terre à ce moment-là. Il le fera à la fin du millénium.

   LES ENNEMIS DU CHRIST SONT DÉTRUITS.
Le Christ a comparé son retour aux événements qui ont marqué le déluge et la destruction de Sodome et de Gomorrhe (Matthieu 24 : 37-39 ; Luc 17 : 28-30). Cette comparaison met en relief deux idées importantes : a. La destruction frappa les réprouvés par surprise. b. Ce qui survint provoqua leur « destruction » — le déluge « les emporta tous » (Matthieu 24 : 39). Le feu et le soufre qui plurent sur Sodome « les firent tous périr » (Luc 17 : 29 ; cf. Matthieu 13 : 38-40). À sa seconde venue, le Christ descendra du ciel avec ses armées comme un cavalier monté sur un cheval blanc et dont le nom est « Roi des rois et Seigneur des seigneurs », et il frappera les nations rebelles. Après la destruction de la bête et du faux prophète, les disciples rescapés de Satan mourront et aucun n’en réchappera, parce qu’ils « furent tués par l’épée qui sortait de la bouche de celui qui était assis sur le cheval ; et tous les oiseaux se rassasièrent de leur chair » (Apocalypse 19 : 21) [3].

En décrivant cette scène, la Bible déclare : « L’Éternel sort de sa demeure, pour punir les crimes des habitants de la terre ; et la terre mettra le sang à nu, elle ne couvrira plus les meurtres. » (Esaïe 26 : 21).

   LA TERRE EST DÉSOLÉE.
À partir du moment où les justes sont enlevés vers le Seigneur et où les réprouvés sont détruits par son apparition, la terre est vouée à la solitude, privée de tout habitant. Jérémie disait : « Je regarde la terre, et voici, elle est informe et vide ; les cieux, et leur lumière ont disparu. Je regarde les montagnes, et voici, elles sont ébranlées ; et toutes les collines chancellent. Je regarde, et voici, il n’y a point d’homme ; et tous les oiseaux des cieux ont pris la fuite. » (Jérémie 4 : 23-25). Jérémie utilise les mots que nous trouvons en Genèse 1 : 2, « informe et vide ». Cela montre à quel point la terre redeviendra le chaos qu’elle était au temps de la création.

   SATAN EST LIÉ.
Les événements qui se déroulent à ce moment-là étaient préfigurés par le bouc émissaire au jour du grand pardon, dans le cadre des services du sanctuaire israélite. Le jour du grand pardon, le grand prêtre purifiait le sanctuaire au moyen du sang rédempteur du bouc pour l’Éternel. C’est seulement après que commençait le rituel concernant Azazel, dont le bouc symbolisait Satan (voir le chapitre 23 de ce livre). Imposant les mains sur la tête de l’animal, le grand prêtre confessait « sur lui toutes les iniquités des enfants d’Israël et toutes les transgressions par lesquelles ils ont péché ; il les mettra sur la tête du bouc » (lévitique 16 : 21). Le bouc émissaire était alors chassé dans le désert, « une terre désolée » (lévitique 16 : 22).

De la même manière, le Christ, dans le sanctuaire céleste, a fait bénéficier son peuple du fruit de son sacrifice parfait ; à son retour, il le rachètera et lui offrira la vie éternelle. Quand il aura achevé son œuvre de rédemption ainsi que la purification du sanctuaire céleste, il transférera les péchés de son peuple sur Satan, l’auteur et l’instigateur du mal ce serait une erreur de penser que Satan accomplit l’expiation des péchés des croyants de cette manière — le Christ l’a lui-même pleinement accomplie. Mais il faut que Satan porte la responsabilité de tout le péché dont il est à l’origine et par lequel il a tenté ceux qui ont accepté le salut. Et comme le bouc émissaire était conduit dans une région inhabitée, ainsi Dieu bannira Satan sur la terre désolée et vidée de ses habitants (voir le chapitre 23 de ce livre). [4]

La vision du millénium que Jean a reçue brossait de façon particulièrement vivante le bannissement de Satan. Il vit qu’au commencement des mille ans « le dragon, le serpent ancien, celui qu’on appelle le diable et Satan » sera enchaîné et jeté dans l’abîme (Apocalypse 20 : 2, 3). Cela illustre symboliquement la fin temporaire de l’activité de Satan, de ses persécutions et de sa tromperie ; « afin qu’il ne séduise plus les nations, jusqu’à ce que les mille ans soient accomplis. » (Apocalypse 20 : 3).

Le mot « abîme » utilisé par Jean (en grec, « abussos ») décrit la situation de la terre à ce moment précis [5]. Secouée par la violence des sept plaies qui précèdent immédiatement le retour du Christ (cf. Apocalypse 16 : 18-21), et couverte des cadavres des réprouvés, la terre offre le spectacle d’une grande désolation.

Confiné à cette terre, Satan est « lié » par une série de circonstances. Depuis le moment où la terre a été privée de toute vie humaine, Satan ne peut tenter ou persécuter qui que ce soit. Il est lié parce que toute action lui est devenue impossible.

   LES ÉVÉNEMENTS QUI SE DÉROULENT PENDANT LE MILLÉNIUM

   LE CHRIST DANS LE CIEL AVEC LES RACHETÉS.
À sa seconde venue, le Christ emmène ses disciples au ciel, dans les demeures qu’il leur a préparées dans la nouvelle Jérusalem. À l’exemple de Moïse et des israélites, les rachetés, remplis de joie, entonnent un chant de délivrance — le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le chant de l’Agneau, disant : « Tes œuvres sont grandes et admirables, Seigneur, Dieu tout-puissant ! Tes voies sont justes et véritables, roi des nations ! » (Apocalypse 15 : 3).

   LES SAINTS RÈGNENT AVEC LE CHRIST.
Pendant le millénium, le Christ accomplira sa promesse : il donnera aux vainqueurs « autorités sur les nations » (Apocalypse 2 : 26). Daniel vit qu’après la destruction des ennemis du Christ, « le règne, la domination, et la grandeur de tous les royaumes qui sont sous les cieux seront donnés au peuple des saints du Très-Haut » (Daniel 7 : 27). Ceux que le Christ ramène à la vie par la première résurrection régneront avec lui pendant mille ans (Apocalypse 20 : 4).

Mais comment peut-on dire que les saints régneront s’ils sont dans le ciel et si tous les réprouvés sont morts ? Leur règne consistera à prendre une part importante dans une phase capitale du règne du Christ [6].

LE JUGEMENT DES RÉPROUVÉS. Jean vit que pendant la durée du millénium les saints collaboreront à l’œuvre du jugement ; il vit « des trônes ; et à ceux qui s’y assirent fut donné le pouvoir de juger » (Apocalypse 20 : 4). C’est l’heure du jugement de Satan et de ses anges dont parle la Bible (2 Pierre 2 : 4 ; Jude 6). L’heure vient alors où, selon Paul, les saints jugeront le monde et même les anges (1 Corinthiens 6 : 2, 3) [7].

Le jugement millénaire n’a pas pour objet de séparer les bons des réprouvés. Dieu a déjà pris cette décision avant le retour du Christ ; tous ceux qui ne sont pas ressuscités ou transmués à ce moment-là sont à jamais perdus. Le jugement auquel participent les justes a pour but de répondre aux questions qu’ils pourraient se poser quant à la perdition des réprouvés. Dieu demande à ceux qui ont reçu la vie éternelle de placer leur confiance dans son autorité. De cette façon, Dieu est en mesure de dévoiler les mécanismes de sa miséricorde et de sa justice.

Imaginez que vous êtes au ciel. Vous réalisez que l’un des êtres qui vous sont chers ne s’y trouve pas. Une telle constatation provoquerait en vous une série de questions touchant la justice de Dieu — c’est d’ailleurs précisément ce genre de doute qui se cache derrière tout péché. Afin d’ôter le doute du cœur des hommes — et pour les assurer de la disparition définitive du péché –, Dieu répondra à toutes ces questions au cours de cette phase examinatoire du jugement.

Cette action permettra aux rachetés de jouer un rôle essentiel dans le grand conflit opposant le bien et le mal. « Ils auront la satisfaction de constater avec quel sérieux et au prix de quelle patience Dieu s’est soucié des pécheurs perdus. Ils mesureront l’insouciance et l’obstination avec laquelle les pécheurs ont repoussé et rejeté son amour. Ils découvriront que même des hommes n’ayant nullement l’apparence de pécheurs ont cependant chéri leur égoïsme plutôt que d’accepter les valeurs de leur Seigneur et Sauveur [8]. »

   UN TEMPS DE RÉFLEXION POUR SATAN.
Pendant le millénium, Satan connaîtra une souffrance réelle. Condamné, lui et ses anges, à survivre sur une terre désolée, il ne peut plus désormais avoir recours à la tromperie comme auparavant. Il est forcé de constater les résultats de sa rébellion contre Dieu et contre sa loi ; il est contraint de vérifier l’importance du rôle qu’il a joué dans le cadre du grand conflit qui a opposé le bien et le mal. Il ne peut que redouter l’avenir avec angoisse alors que s’annonce la sentence redoutable qui le reconnaîtra coupable de tout le mal dont il est responsable.
   LES ÉVÉNEMENTS QUI SE DÉROULENT A LA FIN DU MILLÉNIUM
À la fin des mille ans, « les autres morts » — les perdus — ressusciteront, arrachant Satan à cette inactivité qui l’avait en quelque sorte emprisonné (Apocalypse 20 : 5, 7). Trompant à nouveau les réprouvés, il les conduira à l’assaut du « camp des saints et de la ville bien-aimée (la nouvelle Jérusalem) » (Apocalypse 20 : 9), qui vient de descendre du ciel avec le Christ [9].

   LE CHRIST, LES ÉLUS ET LA NOUVELLE JÉRUSALEM.
Le Christ descend à nouveau sur la terre, en compagnie des élus et de la nouvelle Jérusalem, et cela pour deux raisons. Il veut mettre un terme au grand conflit en exécutant les décisions qui ont été prises au cours du jugement et veut purifier et renouveler la terre de manière à y établir son royaume éternel. Alors, « l’Éternel sera roi de toute la terre » (Zacharie 14 : 9).

   LA RÉSURRECTION POUR LE JUGEMENT.
Arrive alors le moment où s’accomplit la promesse du Christ selon laquelle « tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix » (Jean 5 : 28). À sa seconde venue, le Christ a fait sortir de leurs tombes ceux qui lui appartenaient ; c’était la première résurrection, la résurrection pour la vie. À présent, c’est l’autre résurrection qui a lieu, la résurrection « pour le jugement » (Jean 5 : 29). L’Apocalypse y fait aussi allusion : « Les autres morts (ceux qui ne se sont pas réveillés à la première résurrection) ne revinrent point à la vie “jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis”. » (Apocalypse 20 : 5).

   LA CAPTIVITÉ DE SATAN PREND FIN.
La résurrection des perdus à la fin des mille ans libère Satan de sa captivité « pour un peu de temps ». (Apocalypse 20 : 3). Dans un ultime effort en vue de défier l’autorité de Dieu, « il sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre coins de la terre » (Apocalypse 20 : 8). Puisque les réprouvés se sont réveillés de leur sommeil de mort et restent animés de l’esprit de rébellion qui les caractérisait avant de mourir, le travail de Satan ne rencontrera aucune difficulté.

   L’ASSAUT CONTRE LA VILLE SAINTE.
Au cours de cette ultime séduction, Satan cherchera à inspirer aux réprouvés l’espoir de s’emparer du royaume de Dieu par la force. Rassemblant autour de lui les peuples de la terre, il les mènera à l’assaut de la ville bien-aimée (Apocalypse 20 : 8, 9) [10]. « Les réprouvés qui avaient obstinément refusé d’entrer dans la cité de Dieu à la faveur des mérites du sacrifice rédempteur du Christ sont à présent déterminés à y gagner leur admission et leur domination au prix d’un siège et d’un affrontement. » [11]

Aussitôt que Dieu leur a rendu la vie, les réprouvés se tournent contre lui et tentent de renverser son royaume. Cela confirme la décision prise par Dieu en ce qui concerne leur destin final. De cette manière, le nom et le caractère divins, que Satan avait tenté de ternir, seront pleinement justifiés aux yeux de tous. [12]

   LE GRAND TRÔNE BLANC.
Jean souligne que lorsque les ennemis du Christ auront entouré la cité et seront prêts à l’attaquer, Dieu dressera un grand trône blanc. Alors que les humains de toutes races se rassemblent autour de son trône — une partie d’entre eux se trouvant en sécurité dans la ville, et les autres dehors, terrifiés par la présence du juge céleste — Dieu exécutera la dernière phase du jugement. C’est le temps dont le Christ a parlé en disant : « C’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes, dans le royaume de Dieu, et que vous serez jetés dehors. » (Luc 13 : 28).

Pour mener à bien cette phase exécutive du jugement, les livres célestes sont ouverts : « Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs œuvres, d’après ce qui était écrit dans ces livres. » (Apocalypse 20 : 12). Ensuite, Dieu prononce la sentence d’anéantissement.

Pourquoi Dieu ramène-t-il à la vie tous ces gens uniquement pour mettre à nouveau un terme à leur existence ? Pendant le millénium, les rachetés ont eu l’occasion d’examiner la justice avec laquelle Dieu a traité toutes les créatures de l’univers. À présent, les perdus eux-mêmes — parmi lesquels il faut compter Satan et ses anges — confirment la justice des voies de Dieu.

C’est à cette phase du jugement que Paul se réfère : « Nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Dieu. » (Romains 14 : 10). Alors tous les êtres vivants — perdus et sauvés — s’agenouilleront et confesseront que Jésus est le Seigneur (Philippiens 2 : 10, 11 ; cf. Esaïe 45 : 22, 23). À ce moment-là, la question suscitée par la justice de Dieu sera à jamais résolue. Ceux qui reçoivent la vie éternelle auront une foi indéfectible en lui. Jamais plus le péché ne troublera l’univers ni ne provoquera de ravages parmi ses habitants.

   LA DESTRUCTION DE SATAN ET DES PÉCHEURS.
Immédiatement après l’audition de la sentence qui les concerne, Satan et ses collaborateurs humains subissent leur châtiment. Ils doivent mourir d’une mort éternelle. « Un feu descendit du ciel et les dévora. » (Apocalypse 20 : 9). Toute la surface de la Terre, en dehors de la ville sainte, semble se dissoudre, se transformant en un vaste étang de feu « pour le jour du jugement et de la ruine des hommes impies » (2 Pierre 3 : 7). Le « jour de vengeance pour l’Éternel » (Esaïe 34 : 8) au cours duquel il accomplira « son œuvre étrange » (Esaïe 28 : 21) et détruira ses ennemis est arrivé. Jean dit : « Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l’étang de feu. » (Apocalypse 20 : 15). Le diable et ses associés subissent également ce destin (Apocalypse 20 : 10).

Le texte biblique dans son ensemble atteste que cette « seconde mort » (Apocalypse 21 : 8) que doivent subir les réprouvés représente en fait leur totale destruction. Qu’en est-il alors de l’enfer éternel ? Une étude attentive montre que la Bible n’enseigne nullement l’existence d’un enfer ou d’un tel tourment.

   1. L’ENFER.
Selon la Bible, l’enfer est « le lieu et l’état de punition et de destruction par le feu éternel au moment de la seconde mort de ceux qui rejettent Dieu et l’offre du salut en Jésus-Christ. » [13]

Le mot hébreu « shéol » et le mot grec « Hadès » se réfèrent généralement à la tombe, lieu de repos des justes et des pécheurs, où ils attendent la résurrection dans un état d’inconscience totale (voir le chapitre 25 de ce livre). Parce que le mot enfer présente une telle différence avec le sens qu’impliquent les termes hébreu et grec, un certain nombre de versions bibliques évitent le mot « enfer » et préfèrent transcrire le mot hébreu « shéol » et le terme grec « Hadès ».
Par contre, le mot grec « geenna » caractérise le lieu d’un châtiment ardent pour les impénitents. Dans la Bible, l’enfer n’a donc pas toujours le même sens. Pour avoir négligé de reconnaître cette nuance, beaucoup se sont heurtés à une grande confusion.

« Geenna » dérive de l’hébreu « Ge Hinnom », « la vallée de Hinnom » — une gorge profonde au sud de Jérusalem. C’est là qu’Israël sacrifiait des enfants au dieu païen Moloch (2 Chroniques 28 : 3 ; 33 : 1, 6). À cause de cela, Jérémie avait prédit que le Seigneur en ferait une « vallée de carnage » où les cadavres des israélites seraient enterrés jusqu’à ce qu’il ne reste plus de place. Les corps restants devaient devenir la proie des oiseaux (Jérémie 7 : 32, 33 ; 19 : 6 ; Esaïe 30 : 33). La prophétie de Jérémie conduisit sans aucun doute Israël à considérer « Ge Hinnom » comme le lieu du jugement des  réprouvés, un lieu d’horreur, de châtiment et de honte [14]. Une tradition rabbinique plus tardive en fait un endroit où se consument les cadavres et les ordures.

Jésus s’est servi des flammes de Hinnom pour illustrer le feu de l’enfer (Matthieu 5 : 22 ; 18 : 9). Ainsi donc, ces flammes représentaient le feu destructeur du jugement dernier. Il en parle comme d’une expérience qui se situe après la mort (Luc 12 : 5) et pour dire que l’enfer détruirait à la fois le corps et l’âme (Matthieu 10 : 28).
De quelle nature est donc ce feu de l’enfer ? Les gens y brûlent-ils pendant l’éternité ?

   2. LE DESTIN DES RÉPROUVÉS.
Selon la Bible, Dieu promet la vie éternelle aux justes seulement. Le salaire du péché, c’est la « mort » et non pas la vie éternelle en enfer (Romains 6 : 23).

La Bible enseigne que les réprouvés seront « retranchés » (Psaume 37 : 9, 34) ; qu’ils mourront (Psaume 37 : 20 ; 68 : 3) ! Ils ne survivront pas éternellement dans un état conscient, mais ils seront consumés (Malachie 4 : 1 ; Matthieu 13 : 30, 40 ; 2 Pierre 3 : 10). Ils seront détruits (Psaume 145 : 20 ; 2 Thessaloniciens 1 : 9 ; hébreux 2 : 14), consumés (Psaume 104 : 35).

   3. UNE PUNITION ÉTERNELLE.
En parlant du châtiment des réprouvés, le Nouveau Testament utilise le terme « éternel ». Ce mot traduit le terme grec « aiônios » et s’applique à Dieu aussi bien qu’à l’homme. Afin d’éviter tout malentendu, il convient de se souvenir qu’« aiônios » est un mot relatif ; son sens est déterminé par l’objet qu’il modifie. Ainsi, quand la Bible utilise « aiônios » (éternel) en rapport avec Dieu, elle veut dire par là qu’il possède l’immortalité. Mais quand elle a recours à ce mot en relation avec l’homme humain mortel ou avec des choses périssables, il se rapporte alors à la durée de l’existence de cette personne ou de cette chose.

Le verset 7 de l’épître de Jude, par exemple, montre que Sodome et Gomorrhe ont subi « la peine d’un feu éternel ». Pourtant, ces villes n’existent plus aujourd’hui. Pierre disait que ce feu transforma ces villes en cendres, les condamnant à la destruction (2 Pierre 2 : 6). Le feu éternel brûla jusqu’à ce qu’il n’y eût plus rien à brûler ; ensuite, il s’éteignit (cf. Jérémie 17 : 27 ; 2 Chroniques 36 : 19).

Parallèlement, quand le Christ destine les réprouvés au « feu éternel » (Matthieu 25 : 41), ce feu qui les consumera sera inextinguible (Matthieu 3 : 12). Il ne s’éteindra que lorsqu’il ne restera plus rien à brûler. [15]

Quand le Christ a parlé d’un « châtiment éternel » (Matthieu 25 : 46), il ne pensait pas à une « punition » éternelle. Il le comprenait ainsi : la vie éternelle (dont jouiront les justes) se poursuivra tout au long de l’éternité ; et la punition (que subiront les réprouvés) sera aussi éternelle — non pas l’éternité d’une souffrance dans un état conscient, mais une punition totale et définitive. La fin de ceux qui souffrent alors s’appelle la seconde mort. Cette mort sera éternelle, car elle ne sera suivie d’aucune résurrection. [16]

Quand la Bible parle d’un « salut éternel » (Hébreux 9 : 12) et d’un « jugement éternel » (Hébreux 6 : 2), elle se réfère aux résultats éternels du salut et du jugement — et non à une procédure éternelle de salut et de jugement. De même, quand elle parle d’un châtiment éternel, elle fait allusion aux résultats et non à la procédure du châtiment. La mort que subiront les réprouvés sera définitive et éternelle.

   4. TOURMENTÉS AUX SIÈCLES DES SIÈCLES.
L’usage courant de l’expression biblique « aux siècles des siècles » (Apocalypse 14 : 11 ; 19 : 3 ; 20 : 10) a également contribué à répandre l’idée selon laquelle la procédure du châtiment de Satan et des réprouvés se poursuivra à travers l’éternité. Comme pour le mot « éternel », l’objet que modifie cette formule détermine son sens. Quand elle se rapporte à Dieu, ce sens est absolu — car Dieu est immortel. Quand elle concerne des humains mortels, son sens est restrictif.

La description biblique du châtiment d’Edom illustre cet usage. Esaïe déclare que Dieu va transformer cette région en poix brûlante qui « ne s’éteindra ni jour ni nuit » et que sa « fumée s’en élèvera éternellement. D’âge en âge, elle sera désolée, à tout jamais personne n’y passera » (Esaïe 34 : 9, 10). Edom fut détruit, mais le pays, cependant, ne brûle plus. L’expression « éternellement » valait jusqu’à sa totale destruction.

La Bible montre clairement que l’adverbe « éternellement » a ses limites. L’Ancien Testament précise qu’un esclave pouvait servir son maître « pour toujours » (Exode 21 : 6), que le jeune Samuel devait demeurer dans le sanctuaire « pour toujours » (1 Samuel 1 : 22) et que Jonas pensait rester dans le ventre du poisson « pour toujours » (Jonas 2 : 7). Le Nouveau Testament utilise cette expression avec la même intention : Paul, par exemple, conseillait à Philémon d’accueillir Onésime « pour toujours » (Philémon 15). Dans tous ces exemples, l’expression « pour toujours » signifie « aussi longtemps que vit la personne ».

Le texte de Psaume 92 : 8 précise que les réprouvés seront détruits pour toujours. En annonçant le grand affrontement final, Malachie disait : « Car voici, le jour vient, ardent comme une fournaise. Tous les hautains et tous les réprouvés seront comme du chaume ; le jour qui vient les embrasera, dit l’Éternel des armées, il ne leur laissera ni racine ni rameau. » (Malachie 4 : 1).

Une fois que les réprouvés — Satan, ses anges et les pécheurs impénitents — auront été détruits par le feu, la mort et le séjour, des morts (voir le chapitre 25 de ce livre) ne serviront plus à rien parce que Dieu les détruira également pour l’éternité (Apocalypse 20 : 14).

Ainsi, la Bible montre clairement que le « châtiment », et non « l’acte de châtier », est éternel — c’est la seconde mort. Après ce châtiment, point de résurrection possible ; ses conséquences sont éternelles.

L’archevêque William Temple avait raison d’affirmer : « On peut être sûr d’une chose : l’idée des tourments éternels doit être écartée. Si les hommes n’avaient pas introduit la conception grecque et anti-biblique de la nature indestructible de l’âme humaine, et s’ils avaient lu le Nouveau Testament en tenant compte de ce principe, ils en auraient tiré une croyance, non pas dans les tourments éternels, mais dans l’anéantissement. C’est le feu qui est appelé éternel et non la vie qui y est jetée. » [17]

Le verdict de la loi divine ayant été exécuté, les exigences de la justice se trouvent satisfaites. À présent, le ciel et la terre proclament la droiture du Seigneur.

   5. LE PRINCIPE DU CHÂTIMENT.
La mort constitue l’ultime condamnation pour le péché. En conséquence, tous ceux qui refusent le salut que Dieu leur offre mourront à jamais. Mais certains ont péché ostensiblement et se sont délectés du mal qu’ils ont fait subir à d’autres. D’autres ont mené leur vie de façon relativement morale, dans la paix, leur principale faute ayant été de rejeter le salut offert en Christ. Est-il normal qu’ils subissent le même châtiment ?

Le Christ a dit : « Le serviteur qui, ayant connu la volonté de son maître, n’a rien préparé et n’a pas agi selon sa volonté sera battu d’un grand nombre de coups. Mais celui qui, ne l’ayant pas connue, a fait des choses dignes de châtiments sera battu de peu de coups. On demandera beaucoup à qui l’on a beaucoup donné, et on exigera davantage de celui à qui l’on a beaucoup confié. » (Luc 12 : 47, 48).

Sans aucun doute, ceux qui sont entrés en rébellion contre Dieu subiront davantage que ceux qui ne l’ont pas fait. Cependant, il faut comprendre cette ultime souffrance à la lumière des conditions dans lesquelles le Christ a fait l’expérience de la « seconde morte » sur la croix. Là il a porté les péchés du monde. Et c’est la terrible séparation d’avec son Père, provoqué par le péché, qui provoqua l’angoisse qu’il subit — une angoisse morale au-delà de toute mesure. Ainsi en est-il des pécheurs. Ils récoltent ce qu’ils ont semé, non seulement pendant cette vie, mais au travers de leur destruction finale. En présence de Dieu, la culpabilité qui les tenaille à cause des péchés qu’ils ont commis leur fera subir une indescriptible agonie. Et plus la culpabilité sera grande, plus terrible sera l’agonie. Satan, l’instigateur et l’auteur du péché, subira l’agonie la plus pénible. [18]

   LA TERRE EST PURIFIÉE.
En décrivant le jour du Seigneur, quand toute trace de péché aura été éliminée, Pierre déclare : « Le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les œuvres qu’elle renferme sera consumée. » (2 Pierre 3 : 10).

Le feu qui détruit les réprouvés purifie la terre de la pollution du péché. Des ruines de cette terre, Dieu fera surgir « un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu » (Apocalypse 21 : 1). De cette terre purifiée, recréée — la demeure éternelle des rachetés –, Dieu bannira à jamais les deuils, les cris et les douleurs (Apocalypse 21 : 4). Finalement, la malédiction apportée par le péché aura disparu (Apocalypse 22 : 3).

En vue de la venue du jour du Seigneur, au cours duquel le péché et les pécheurs impénitents seront détruits, Pierre dit : « Puisque donc toutes ces choses doivent se dissoudre, quelles ne doivent être la sainteté de votre conduite et votre piété, tandis que vous attendez et hâtez l’avènement du jour de Dieu. » En fondant son espérance sur la promesse du retour du Christ, il affirme : « Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera. C’est pourquoi, bien-aimés, en attendant ces choses, appliquez-vous à être trouvés par lui sans tache et irrépréhensibles dans la paix. » (2 Pierre 3 : 11, 13, 14).

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