Ne déplace pas les anciennes bornes qu’ont posées tes parents

« Samson descendit à Thimna, et il y vit une femme parmi les filles des Philistins. Lorsqu’il fut remonté, il le déclara à son père et à sa mère, et dit : J’ai vu une femme parmi les filles des Philistins ; prenez-la maintenant pour ma femme. Son père et sa mère lui dirent : N’y a-t-il point de femme parmi les filles de tes frères et dans tout notre peuple, que tu ailles prendre une femme chez les Philistins, qui sont incirconcis ? Et Samson dit à son père : Prends-la pour moi, car elle me plaît. » (Juges 14.1-3)

Les bornes ont eu et continuent à avoir une grande importance. Elles servaient de frontière pour marquer le territoire de certaines localités et aussi pour délimiter deux champs contigus. Pour les poser, il suffisait parfois de tracer un sillon deux fois plus large et d’y poser une pierre à chaque extrémité. Déplacer ou supprimer une borne d’une propriété était et reste un délit puni par les lois. En outre, l’inviolabilité de l’héritage reçu des parents avait un caractère sacré. En Israël, déplacer ou ôter les bornes du patrimoine paternel faisait l’objet d’une malédiction : « Maudit soit celui qui déplace les bornes de son prochain ! » (Dt 27.17)

Mais les bornes peuvent aussi avoir une application spirituelle. Il s’agit, entre autres, des principes moraux et spirituels du caractère, du mode de vie, du comportement, d’un certain esprit critique préventif vis-à-vis de ce qui nous entoure, des règles ou signes d’une appartenance déterminée, que nous héritons de nos parents et que nous devons respecter parce que, dans certains cas, ces bornes furent marquées par des sacrifices, des renoncements, l’opposition et le sang.

Samson, le jeune homme providentiel appelé à sauver son peuple de la main des Philistins, reçut de ses parents une éducation soignée, en accord avec les principes des vœux du naziréat. Le texte biblique dit qu’après sa naissance, « l’enfant grandit et l’Éternel le bénit. Et l’esprit de l’Éternel commença à l’agiter. » (Jg 13.24-25) Mais Samson déplaça les anciennes bornes posées par ses parents (Prov 22.28) : il fréquenta les centres de divertissement des villes philistines, se laissa emporter par la sensualité, le caprice qui exige d’être vite assouvi. Conséquences : il profana son lien sacré avec Dieu et banalisa le pouvoir de son extraordinaire force. Ainsi débuta une triste spirale d’infidélités à l’héritage paternel, infidélités qui le conduisirent à un terrible désastre personnel. Ce qu’il ne voulut pas faire vivant, il dut l’accomplir dans la mort (Jg 16.30-31).

Souvenez-vous qu’il n’est pas bon de mépriser les bornes posées par ceux qui nous ont précédés. Elles sont là parce qu’il y a un Dieu dans les cieux.

(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)