Réveil et Reforme

Blog « Réveil et Réforme » de l'Église Adventiste du Septième Jour de l'île de La Réunion

Vigile matinale du 30 Octobre

30 octobre 2025

Il n’y a pas d’au-delà

« Et quand ils sortiront, ils pourront voir les cadavres des hommes qui sont révoltés contre moi ; car leur ver ne mourra pas, et leur feu ne s’éteindra pas. » (Ésaïe 66.24)

Au culte perpétuel rendu par les rachetés de Jéhovah (És 66.23) dans la nouvelle Jérusalem, le prophète Ésaïe oppose le châtiment éternel que recevront les non repentis. Jésus reprit cette même image du ver qui ne meurt pas et du feu qui ne s’éteint pas quand il parla des dépouilles humaines qui seront jetées dans la géhenne, le dépotoir de la vallée Hinom, en dehors de Jérusalem, que certaines versions traduisent par enfer (Mc 9.48). Mais que voulaient enseigner Ésaïe et Jésus au travers de cette symbolique du ver, du feu et des cadavres ? Ces images, dans le contexte idéologique hébraïque où elles furent données, prétendaient-elles corroborer l’existence d’un enfer de peines éternelles comme certains chrétiens l’enseignent ? Le théologien Emmanuel Petavel-OIlifF écrivit en 1891 un livre intitulé Le problème de l’Immortalité où il éclaircit cette question :

  1. Le ver n’a pas pour fonction de faire souffrir les cadavres mais de les détruire. Ce que les vers font est réellement accélérer la disparition de ce qui a cessé de vivre. Le ver est essentiellement un nécrophage, un destructeur. Le ver et le feu perpétuel symbolisent donc l’éternel erdurabilité de la mort, l’impossibilité de ressusciter pour la vie éternelle.
  2. Le feu éternel, ou inextinguible, est, pour sa part, l’agent d’une destruction complète et irrémédiable. L’incendie des palais de Jérusalem (Jr 17.27), des citées de Sodome et Gomorrhe, condamnent au feu éternel (Jd 7), il n’est pas encore en train de brûler. En accord avec une philologie biblique élémentaire, le feu n’est pas « éternel » mais ses conséquences sont éternelles.
  3.  Aussi les cadavres du texte ont une signification symbolique. Avant tout, ils sont, par excellence, un emblème de l’insensibilité. La perpétuité d’un cadavre en décomposition est le symbole d’une mort éternelle sans aucune possibilité de vie future. Dès lors ils peuvent symboliser le rappel présent d’un être qui vécut et qui n’est plus.

La notion de souffrances éternelles est absolument étrangère à ce vaste symbolisme que nous trouvons chez les prophètes bibliques. Aucun texte des livres canoniques de la Bible ne contient une seule syllabe relative à d’éventuels tourments éternels des réprouvés. Une seule sentence les attend : il n’y a pas d’au-delà. Et la géhenne dont parle Jésus est un service public où l’on brûlait les cadavres des animaux et des criminels, jamais, dans les quatorze versets qui relatent la fin, elle n’est associée à des tourments éprouvants.

Dieu a prévu miséricordieusement la fin éternelle des non repentis.

(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)

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