Je me noie !
« Si tu traverses les eaux, je serai avec toi ; si tu passes les fleuves, ils ne t’emporteront pas. » (Esaïe 43.2)
Quand j’avais 19 ans, profitant de quelques jours de vacances estivales, toute ma famille voulut passer un jour à la campagne. Nous nous installâmes dans un bosquet près d’une rivière dont le débit n’était pas très fort mais dont, nous le sûmes après, on extrayait des agrégats pour la construction. Pendant que ma maman préparait le repas, mon petit frère et moi décidâmes de nous baigner. À quelques mètres du bord tout se passa bien mais en avançant vers le centre de la rivière, le courant nous emporta et il fut nécessaire de nager contre lui. Mon frère ne nageait pas bien, et quand le courant l’emporta vers un puis, il paniqua et commença à bouger les bras et les pieds pour se maintenir à flots, mais il coula. Je me suis précipité en nageant vers lui pour l’aider mais, dans un élan de panique et de désespoir, il s’accrocha à moi et je coulai, de sorte que je dus me séparer de lui. À ce moment, il poussa un cri qui s’ancra dans mon esprit et dans mon cœur : « Je me noie ! » Quand je tournai la tête vers lui, l’eau l’avait totalement recouvert. Je sentis alors une angoisse indescriptible monter en moi. Dieu permettrait-il que cette excursion familiale finisse par une tragédie ? Non Seigneur ! Non ! Entre mes sanglots, je balbutiai une prière angoissée : « Seigneur sauve mon frère ! » Bien que je fusse épuisé, je nageai autant que je pus pour sortir du courant. Quand je tournai mon regard vers l’endroit où il se trouvait, je vis deux pêcheurs qui avaient été témoins de la scène le sortir des flots. Pedro, mon frère, se rappelle à peine les détails de cet accident. Moi, au contraire, qui le vis, qui entendis ce cri, qui luttai impuissant pour l’aider, qui vécus ce tragique moment de recherche de l’aide divine, je n’ai jamais pu l’oublier. Il me laissa une cicatrice en un lieu de mon subconscient, et quand je suis très stressé, j’entends dans mes rêves le cri de mon frère qui se noie.
Dieu permet parfois que les moments tragiques que nous avons vécus dans ce monde, dans lesquels l’intervention de sa main toute puissante fut évidente, laissent des cicatrices dans notre âme et dans notre corps qui nous rappellent cet accident : Jacob, après sa lutte contre l’ange du Seigneur, souffrit de la hanche en permanence. Paul, sur le chemin de Damas, quand il fut entouré de la lumière resplendissante du ciel, resta aveugle quelques jours et garda, pour toujours, une affection aux yeux. Dieu, dans sa magnifique providence, sauva mon frère Pedro et me laissa un souvenir impérissable.
Êtes-vous conscient que Dieu a aussi sauvé votre vie ?
(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)