Cris et larmes à Gethsemanée
Aux jours de sa chair il a offert, à grands cris et dans les larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et il a été exaucé en raison de sa piété. » (Hébreux 5.7)
S’il y a un moment sublime et atroce à la fois durant lequel l’incontournable réalité de l’incarnation du Fils de Dieu montra son côté le plus humain, faible et vulnérable, ce fut durant les épisodes de la passion du Christ. Parfois, l’épilogue surnaturel, glorieux de ces dramatiques évènements, couronné par le récit de la résurrection, nous fait penser que Christ n’a pas souffert comme nous les souffrances et la douleur de l’agonie : qu’étant Dieu lui-même, il ne pouvait souffrir, être angoissé et avoir peur. Mais ce docétisme* masqué éloignerait incommensurablement le Sauveur du reste des êtres humains, convertirait en une simple fiction les principaux épisodes de l’Evangile et mettrait en doute non seulement la réalité de l’incarnation, mais aussi le salut lui-même.
De nombreux textes des écrits évangéliques et des épitres affirment la parfaite humanité du Fils de l’homme, son identification et mort vicaire en tant que médiateur et représentant des êtres humains. Nier cette vérité essentielle de l’évangile ou prétendre lui donner une interprétation faussée serait faire violence au message biblique et rompre le plan même de la rédemption, Dans ces récits de la Passion, le concept de la peur et de l’angoisse apparait, appliqué à la phénoménologie émotionnelle soufferte par Jésus avant et pendant la crucifixion : « En proie à l’angoisse, il priait avec plus de ferveur encore, et la sueur devint comme des gouttes de sang tombant à terre. » (Lc 22.44)
Aussi, Ellen White souligne-t-elle la tragique réalité existentielle que Christ vécut à ce moment : « Les disciples […] virent son visage recouvert d’une sueur sanglante […] Jésus retourna vers sa retraite, et vaincu par l’horreur de ténèbres profondes, tomba à genoux. […] Ayant pris sa décision, il tomba inanimé sur le sol d’où il avait essayé de se relever. » (Jésus-Christ, p. 692-693)
Si un jour vous devez affronter la mort de façon consciente, si vous êtes témoin de la façon dont s’échappe la vie d’un être aimé, si la terreur, l’angoisse, l’agonie apparaissent dans votre âme tourmentée ou moribonde, pensez que, avant vous, Jésus est déjà passé par cette situation Pour nous sauver : « Car du fait qu’il a souffert lui-même quand il a été mis à l’épreuve, il peut secourir ceux qui sont mis à l’épreuve. » (Hé 2.18)
Jésus aussi s’est senti angoissé. Il peut vous comprendre mieux que personne. Racontez-lui ce qui vous arrive. II connait la réponse à vos incertitudes.
* Hérésie qui nie surtout la véritable humanité de Jésus.
(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)