Soldat, puis-je assister au culte de ton église ?
« Remets ton sort au Seigneur, mets ta confiance en lui : c’est lui qui agira. Il imposera ta justice comme la lumière et ton droit comme le soleil à son midi. » (Psaume 37.5-6)
La première fois que je parlai avec le lieutenant-colonel, chef du bataillon où j’effectuais mon service militaire, ce fut dans le camp d’instruction. J’étais une recrue qui refusait de suivre l’instruction le samedi parce que j’étais adventiste du septième jour. Ce samedi, comme je ne voulus pas m’incorporer au peloton d’instruction, on m’enferma au cachot, en attendant qu’arrive le lieutenant-colonel pour qu’il ordonne quoi faire de moi. Quand il arriva, il me dit que je devais accomplir entièrement le programme d’instruction ordonné par la Capitainerie générale et que ce programme incluait des pratiques les samedis matin. Ni lui, ni personne ne pouvait me dispenser des exercices du samedi durant la période d’instruction. Je restai préoccupé, ne sachant pas ce que la providence divine prévoyait pour moi le samedi suivant.
Je me souvins ensuite que face à une situation extrême, le Psaume 37 dit : « Mets ta confiance en lui, c’est lui qui agira. » Je passai la semaine à prier et le samedi décisif arriva. Je ne su jamais pourquoi, ce samedi il n’y eut pas d’exercices d’instruction. Durant la semaine suivante, le capitaine médecin m’incorpora comme secouriste au dispensaire, et je ne sais non plus pourquoi, je n’eus plus d’instruction les samedis matins.
À la fin de la période d’instruction, le lieutenant-colonel en chef revint me parler, cette fois pour me dire : « Soldat, nous allons t’affecter là où on réalise la garde de contrôle. » Dans cette affectation, je n’aurais jamais de problème avec le sabbat. Un temps après, le lieutenant-colonel m’appela dans son bureau et me dit : « Nous allons te donner la permission de nuit pour que tu puisses continuer tes études de bachelier. »
La permission de nuit est un permis de dormir chez soi toutes les nuits, un privilège dont seuls trois soldats du bataillon profitaient.
Ce chef militaire avait servi au Maroc, où il avait connu des familles juives qui respectaient le sabbat. Il était veuf, avec un enfant de mon âge, et s’intéressait à mon église : « Comment célébrez-vous votre culte ? Vos pasteurs se marient-ils ? Vous avez des églises à plusieurs endroits ? » Lors d’un de ces surprenants interrogatoires, il me confia : « Soldat, je peux assister au culte de ton église ? Non, ne t’inquiète pas, j’irai en civil. » Bien que je lui fis une invitation formelle, il n’osa jamais nous rendre visite.
Quand j’eus terminé mon service militaire, je passai lui dire au revoir et je lui offris une Bible en souvenir.
Quand nous décidons d’être fidèles au Seigneur, il ouvre les portes pour que ceux qui nous entourent perçoivent qu’il y a un Dieu dans les cieux.
(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)