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1 Ainsi parle l’Eternel: Où est la lettre de divorce par laquelle j’ai répudié votre mère? Ou bien, auquel de mes créanciers vous ai-je vendus? Voici, c’est à cause de vos iniquités que vous avez été vendus, Et c’est à cause de vos péchés que votre mère a été répudiée.

2 Je suis venu: pourquoi n’y avait-il personne? J’ai appelé: pourquoi personne n’a-t-il répondu? Ma main est-elle trop courte pour racheter? N’ai-je pas assez de force pour délivrer? Par ma menace, je dessèche la mer, Je réduis les fleuves en désert; Leurs poissons se corrompent, faute d’eau, Et ils périssent de soif.

3 Je revêts les cieux d’obscurité, Et je fais d’un sac leur couverture.

4 Le Seigneur, l’Eternel, m’a donné une langue exercée, Pour que je sache soutenir par la parole celui qui est abattu; Il éveille, chaque matin, il éveille mon oreille, Pour que j’écoute comme écoutent des disciples.

5 Le Seigneur, l’Eternel, m’a ouvert l’oreille, Et je n’ai point résisté, Je ne me suis point retiré en arrière.

6 J’ai livré mon dos à ceux qui me frappaient, Et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe; Je n’ai pas dérobé mon visage Aux ignominies et aux crachats.

7 Mais le Seigneur, l’Eternel, m’a secouru; C’est pourquoi je n’ai point été déshonoré, C’est pourquoi j’ai rendu mon visage semblable à un caillou, Sachant que je ne serais point confondu.

8 Celui qui me justifie est proche: Qui disputera contre moi? Comparaissons ensemble! Qui est mon adversaire? Qu’il s’avance vers moi!

9 Voici, le Seigneur, l’Eternel, me secourra: Qui me condamnera? Voici, ils tomberont tous en lambeaux comme un vêtement, La teigne les dévorera.

10 Quiconque parmi vous craint l’Eternel, Qu’il écoute la voix de son serviteur! Quiconque marche dans l’obscurité et manque de lumière, Qu’il se confie dans le nom de l’Eternel, Et qu’il s’appuie sur son Dieu!

11 Voici, vous tous qui allumez un feu, Et qui êtes armés de torches, Allez au milieu de votre feu et de vos torches enflammées! C’est par ma main que ces choses vous arriveront; Vous vous coucherez dans la douleur.

COMMENTAIRE

Dieu avait-il abandonné son peuple ? Pour beaucoup de Juifs, cela semblait être le cas. Leurs ennemis étaient une menace constante pour eux, et Dieu avait prédit l’exil des juifs dans un pays étranger. Le Seigneur plaça devant eux deux questions de droit : le divorce et l’esclavage (v.1).

En fait Dieu n’avait pas divorcé de Juda, en dépit d’un tel discours autour de Jérusalem. Si c’était le cas, pourraient-ils produire un certificat de divorce ? Il n’y avait rien à trouver. Dieu ne les avait pas vendus non plus en esclavage, sinon, il y aurait un créancier. Juda serait renvoyée pour un temps, mais ce n’était pas une rupture permanente dans leur relation avec Dieu. Ainsi, les Juifs ne pouvaient pas réclamer la compassion du Seigneur pour abandon. En fait, le Seigneur avait essayé encore et encore d’atteindre son épouse. « J’ai appelé : pourquoi personne n’a-t-il répondu ? » Il pleura (v.2).

Dieu continue de légitimer sa capacité à prendre soin de Juda au verset 2. Sa main n’était pas trop courte pour qu’il ne puisse les « racheter. »  L’expression « la main qu’ils ne peuvent pas atteindre » est liée aux ressources financières, l’incapacité d’une personne à payer le prix pour libérer un esclave. Certainement, le Seigneur de l’univers était bien en mesure de soutenir son « épouse », ainsi que de payer la rançon pour elle. N’avait-il pas fait cela avant, lorsqu’il a ôté son peuple d’Égypte ?

À la question du verset 2 « pourquoi n’y avait-il personne ? », la réponse est la suivante : Le Serviteur de Dieu, Jésus, est celui qui attend ardemment de travailler pour le Seigneur. Matin après matin, le Seigneur réveilla Jésus « pour éveiller [son] oreille » comme un fidèle disciple. C’est cette habitude matinale de se laisser remplir de l’Esprit, de se soumettre quotidienne, d’apprendre à exercer la mission de Dieu dans le monde, qui a préparé Jésus « à livrer [son] dos à ceux qui le frappaient » (Marc 15:15). Les Évangiles ne consignent pas que la barbe de Jésus a été arrachée, lors son procès comme cela est mentionné, au verset 6 (même si cela a pu se produire). Le texte d’Esaïe provenant la Mer Morte ainsi que la traduction grecque utilisée au premier siècle emploient le mot « claque » à la place d’« arracher ». Selon les Évangiles, cela s’est produit (Marc 14:65). Jésus se chargea de tout ce que le diable lui imposa.

Pendant des années, j’ai enseigné un cours universitaire sur la vie de Jésus. La troisième semaine, j’ai invité mes élèves à tenter cette expérience : demander à Dieu, pendant 10 jours, de les réveiller chaque matin, comme avec Jésus, pour passer du temps avec lui. Dans un premier temps, de nombreux étudiants en fin de soirée n’ont pas cru qu’il serait possible de se réveiller tôt, sans un réveil, mais simplement par le murmure du Seigneur. À leur grand étonnement, tous ceux qui souhaitaient sincèrement passer du temps avec Dieu dans la matinée y sont parvenus.

Ce fut un grand besoin du Christ, et c’est le nôtre également. « Beaucoup de gens, même dans les moments qu’ils consacrent à l’adoration, ne peuvent jouir des bénédictions qu’apporte une véritable communion avec Dieu. Ils sont trop pressés. Ils se hâtent de traverser le cercle de la présence aimante du Christ, s’y arrêtent un instant peut-être, mais n’attendent pas le moindre conseil. Ils n’ont pas le temps de rester avec le divin Maître, et c’est chargés de leurs fardeaux qu’ils retournent à leur tâche… [Là se trouve] le secret de la force. Ils doivent prendre le temps de penser, de prier, d’attendre de Dieu le renouvellement de leurs énergies physiques, mentales, spirituelles… Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas d’un instant passé en présence du Christ, mais d’un contact personnel, de relations intimes avec lui. » (Éducation)

Ron E M Clouzet
Directeur de l’Institut d’Évangélisation de la Division Nord-Américaine
Professeur en Ministère Évangélique et en Théologie
Séminaire de l’Université d’Andrews

Traduction : Annecy & Mickaël Bonnefond