1 Et toi, prononce une complainte sur les princes d’Israël,
2 et dis: Ta mère, qu’était-ce? Une lionne. Elle était couchée parmi les lions; C’est au milieu des lionceaux Qu’elle a élevé ses petits.
3 Elle éleva l’un de ses petits, Qui devint un jeune lion, Et qui apprit à déchirer sa proie; Il dévora des hommes.
4 Les nations entendirent parler de lui, Et il fut pris dans leur fosse; Elles mirent une boucle à ses narines et l’emmenèrent Dans le pays d’Egypte.
5 Quand la lionne vit qu’elle attendait en vain, Qu’elle était trompée dans son espérance, Elle prit un autre de ses petits, Et en fit un jeune lion.
6 Il marcha parmi les lions, Il devint un jeune lion, Et il apprit à déchirer sa proie; Il dévora des hommes.
7 Il força leurs palais, Et détruisit leurs villes; Le pays, tout ce qui s’y trouvait, fut ravagé, Au bruit de ses rugissements.
8 Contre lui se rangèrent les nations D’alentour, des provinces; Elles tendirent sur lui leur rets, Et il fut pris dans leur fosse.
9 Elles mirent une boucle à ses narines, le placèrent dans une cage, Et l’emmenèrent auprès du roi de Babylone; Puis elles le conduisirent dans une forteresse, Afin qu’on n’entende plus sa voix sur les montagnes d’Israël.
10 Ta mère était, comme toi, semblable à une vigne, Plantée près des eaux. Elle était féconde et chargée de branches, A cause de l’abondance des eaux.
11 Elle avait de vigoureux rameaux pour des sceptres de souverains; Par son élévation elle dominait les branches touffues; Elle attirait les regards par sa hauteur, Et par la multitude de ses rameaux.
12 Mais elle a été arrachée avec fureur et jetée par terre; Le vent d’orient a desséché son fruit; Ses rameaux vigoureux ont été rompus et desséchés; Le feu les a dévorés.
13 Et maintenant elle est plantée dans le désert, Dans une terre sèche et aride.
14 Le feu est sorti de ses branches, Et a dévoré son fruit; Elle n’a plus de rameau vigoureux Pour un sceptre de souverain. C’est là une complainte, et cela servira de complainte.
COMMENTAIRE
Ézéchiel 19 est une complainte sur la chute des monarques de Juda, sur la désolation et sur la captivité de Juda. Cela est écrit dans une forme poétique et est présenté en deux parties
La première partie (v. 1-9) parle de la fin tragique des deux des derniers rois de Juda. Juda est décrit comme une lionne dressant ses petits (v. 2). Le premier petit – Joachaz monta sur le trône après la mort de son père, Josias. Il avait régné seulement pendant trois mois jusqu’au moment où Pharaon Neco II est entré en 609 av. J.-C à Jérusalem et l’a remporté enchaîné en Égypte où il est mort plus tard en captivité (2 Rois 23:31-34, Jer 22:11-12). Le deuxième petit était soit Jojakin qui après qu’un règne bref de trois mois a été emmené à Babylone en 597 (2 Rois 24:8-15), soit Sédécias, qui a eu ses yeux crevés et a été emmené à Babylone attaché avec des chaînes de bronze en 586 av. J.-C (2 Rois 24:18-25:7).
La deuxième partie de ce chapitre (v 10-14) pleure le destin de Juda comme nation. Juda est comparée à une vigne luxuriante et ses rois à des branches fructueuses. La vigne étant « arrachée avec fureur et jetée par terre » (v. 12) décrit la dévastation du pays et la déportation de ses habitants à Babylone. La déportation a eu lieu pendant les règnes des trois derniers rois de Juda : (1) Jojakim s’est rebellé contre Nebucadnetsar, le roi de Babylone, qui est venu contre lui en 605 av. J.-C et a fait prisonnier le peuple de Jérusalem parmi lequel il y avait des gens « de la famille royale et la noblesse » (Dan. 1:3). (2) Jojakin, le fils de Jojakim, a été enlevé à Babylone en 597 av. J.-C avec « tous les chefs et tous les hommes vaillants, au nombre de dix mille exilés » (2 Rois 24:14) et « tous les trésors de la maison de l’Éternel et les trésors de la maison du roi » (2 Rois 24:13). (3) Sédécias, qui a succédé à Jojakin, a été déporté à Babylone avec le reste du peuple en 586 av. J.-C (2 Rois 24:18-25:7). Ceci était le renversement final de Juda. Le pays est devenu désolé – la ville de Jérusalem avec son Temple a été brûlée complètement et les murs de la ville ont été détruits. Et avec la déportation de Sédécias, la ligne Davidique de rois s’est terminée.
Au moment de l’écriture d’Ézéchiel, la désolation complète de la terre de Juda et le l’enlèvement de Sédécias n’ont pas encore eu lieu. Si Sédécias avait appris des erreurs de ses prédécesseurs et avait tenu compte de La Parole de Dieu, la ville de Jérusalem et le Temple n’auraient pas subi de destruction (Jer 38:17). Mais sa résistance obstinée a abouti à la chute de Juda et la fin de la monarchie. Cela ne paye jamais lorsque l’on persiste dans le péché parce que la fin de cela est toujours la destruction.
Chawngdinpuii Chawngthu
Spicer Adventist University
India
Traduction : David RENÉ