Réveil et Reforme

Blog « Réveil et Réforme » de l'Église Adventiste du Septième Jour de l'île de La Réunion

Un Réveil Authentique

10 février 2012

Ellen G. White

Partout où la Parole de Dieu a été fidèlement annoncée, les résultats en ont attesté la divine origine. L’Esprit de Dieu a accompagné ses serviteurs, revêtu leur parole de puissance et réveillé la conscience des pécheurs. La « lumière qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme », a illuminé les replis les plus secrets de leur âme, et ce qui était caché dans les ténèbres a été mis en pleine lumière. Un sentiment profond de leur culpabilité s’est emparé de leur esprit et de leur cœur. Ils ont été convaincus « en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement » à venir. Un sentiment très vif de la justice de Jéhovah les a saisis, et, terrifiés à la pensée de paraître devant celui qui sonde les cœurs, ils se sont écriés : « Qui me délivrera ? » Aussi, quand la croix du calvaire, sacrifice infini consenti par Dieu lui-même pour sauver le pécheur, s’est présentée à leurs regards, ils ont compris que seuls les mérites de Jésus-Christ pouvaient expier leurs transgressions et les réconcilier avec Dieu. Humbles et croyants, ils ont accepté « l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde », et dont le sang leur a obtenu la « rémission ». […]

Ces réveils étaient caractérisés par d’humbles et profonds examens de conscience. On y entendait des appels solennels  adressés aux pécheurs par des hommes animés d’une compassion profonde envers les êtres pour lesquels Jésus a versé son sang. Des hommes et des femmes imploraient, par d’ardentes prières d’intercession, le salut des pécheurs. Ces réveils engendraient des âmes qui, loin de reculer devant le renoncement et le sacrifice, se réjouissaient d’être jugées dignes d’endurer l’opprobre pour l’amour de Jésus-Christ. On constatait une transformation dans la vie de ces nouveaux croyants. Les milieux où ils vivaient bénéficiaient de leur influence. Ils « rassemblaient avec Jésus-Christ » et « semaient pour l’Esprit », en vue de « récolter pour la vie éternelle ». […]

Tel est le résultat de l’action de l’Esprit de Dieu. Là où il n’y a pas de réforme, il n’y a pas eu de véritable repentir. Si le pécheur rend le gage, restitue ce qu’il a dérobé, confesse ses péchés, et s’il aime le Seigneur et ses semblables, il peut avoir l’assurance d’être en paix avec Dieu. Tels étaient les résultats des anciens réveils. En les jugeant par leurs fruits, on pouvait dire qu’ils étaient bénis de Dieu pour le salut des individus et le relèvement de l’humanité.

Malheureusement, maints réveils modernes présentent un contraste frappant avec les manifestations de la grâce divine qui accompagnaient autrefois les travaux des serviteurs de Dieu. Il est vrai qu’ils font sensation. Bien des gens se disent convertis, et les Églises enregistrent de nombreuses adhésions. Néanmoins, les faits ne nous autorisent pas à croire qu’il y ait eu une augmentation proportionnelle de véritable vie spirituelle. Ce feu de paille ne tarde pas à s’éteindre et laisse derrière lui des ténèbres plus épaisses qu’auparavant.

Les réveils populaires sont trop souvent produits par des appels à l’imagination, par l’excitation des émotions : ils satisfont le goût du clinquant et de la nouveauté. Les convertis recrutés de cette façon sont peu désireux d’écouter les Écritures : le témoignage des apôtres et des prophètes les laisse indifférents. Les services religieux qui n’ont rien de sensationnel ne les attirent pas. Les messages qui ne font appel qu’à la raison ne trouvent aucun écho dans leur âme. Les avertissements positifs de la Parole de Dieu qui concernent directement leurs intérêts éternels sont pour eux lettre morte.

Pour toute âme réellement convertie, le grand objet de la vie, c’est la connaissance de Dieu et des choses éternelles. Mais où trouve-t-on, de nos jours, dans les églises en vogue, cet esprit de consécration à Dieu ? Les convertis ne se débarrassent ni de leur orgueil ni de leur amour du monde. Ils ne sont pas plus disposés qu’avant leur conversion à renoncer à eux-mêmes, à se charger de la croix du Sauveur et à suivre l’humble et doux Jésus. La puissance de la piété a presque disparu de plusieurs églises ; les soirées de théâtre, les tombolas, les ventes, les beaux habits en ont banni la pensée de Dieu. Les terres, les belles villas, les projets et les occupations de cette vie remplissent tellement les cœurs que l’on accorde tout au plus une pensée fugitive à ce qui concerne nos intérêts éternels. […]

L’esprit qui caractérisera les grands mouvements religieux de l’avenir s’est exercé à des degrés divers dans un grand nombre de réveils nés au cours du siècle dernier. Ils font surtout appel au sentiment et on y trouve un mélange de vrai et de faux propre à induire en erreur. Mais la séduction n’est pas inévitable. Il n’est pas difficile, à la lumière de la Parole de Dieu, de déterminer la nature de ces mouvements. On peut être sûr que la bénédiction de Dieu n’est pas là où l’on néglige le témoignage des Écritures et où l’on se détourne des vérités qui exigent le renoncement et la séparation du monde. Si, en outre, on applique cette règle de Jésus :

« Vous les reconnaîtrez à leurs fruits » [Mt 7.16], on pourra se convaincre que ces mouvements ne procèdent pas de l’Esprit de Dieu.

Dieu s’est révélé aux hommes par les vérités de sa Parole ; quiconque les accepte est à l’abri des séductions de Satan. C’est le fait de les avoir négligées qui a ouvert la porte à tous les maux dont souffre le monde religieux. On a, dans une large mesure, perdu de vue la nature et l’importance de la loi de Dieu. Une fausse conception du caractère et de la perpétuelle obligation de la loi divine a ouvert la voie à des erreurs sur la conversion et la sanctification, et a eu pour conséquence un abaissement du niveau de la piété dans les églises. C’est la raison pour laquelle l’Esprit et la puissance de Dieu sont absents des réveils modernes.

Ce qui précède est tiré du chapitre 27 (Réveils modernes) du livre La tragédie des siècles. Les adventistes du 7e jour croient qu’Ellen G. White (1827-1915) a exercé le don de prophétie biblique pendant plus de 70 ans de ministère public.

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