Nyangwira vivait en Afrique centrale. Elle ne considérait pas le baptême comme une simple option. Elle avait étudié la Bible avec ferveur pendant plus d’un an et avait hâte de devenir une chrétienne.
Un soir, elle fit part à son mari de ce qu’elle avait appris. Hors de lui, il cria : — « Je ne veux pas de cette religion chez moi. Si tu persévères dans cette voie, je te tuerai. »
Malgré les menaces, Nyangwira continua cependant à étudier la Bible. Elle fut bientôt prête pour le baptême.
Avant de quitter sa maison pour se rendre à la cérémonie baptismale, Nyangwira se mit respectueusement à genoux aux pieds de son mari et lui annonça qu’elle allait être baptisée. Il sortit alors son grand couteau de chasse et cria : — « Je t’avais dit que je ne voulais pas entendre parler de ton baptême ; que le jour où tu te ferais baptiser, je te tuerais. »
Résolue toutefois à suivre son Seigneur, Nyangwira se mit en route, les menaces de son mari résonnant encore dans ses oreilles.
Avant de pénétrer dans l’eau, elle confessa ses péchés et consacra sa vie à son Sauveur, ne sachant pas si elle ne devrait pas mourir pour lui ce jour même. Mais la paix emplit son cœur alors qu’elle était baptisée.
De retour à la maison, elle apporta le couteau à son mari. — « As-tu été baptisée ? » lui demanda-t-il, courroucé. — « Oui, répondit-elle simplement, voici le couteau. » — « Es-tu prête à être tuée ? » — « Oui. »
Stupéfait de son courage, son mari n’eut plus jamais le désir de la tuer.
L’IMPORTANCE DU BAPTÊME. Vaut-il la peine de risquer sa vie pour être baptisé ? Dieu exige-t-il réellement le baptême ? Le salut en dépend-il ?
L’EXEMPLE DE JÉSUS. Un jour, Jésus quitta son atelier de charpentier à Nazareth, salua sa famille et se rendit sur les rives du Jourdain où son cousin Jean prêchait. S’approchant de lui, il lui demanda de le baptiser. Surpris par cette requête, Jean essaya de le dissuader : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi et c’est toi qui viens à moi ? »
« Jésus lui répondit : laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi toute justice. » (Matthieu 3 : 13-15).
Le baptême de Jésus fait à jamais de cette ordonnance une exigence divine (Matthieu 3 : 13-17 ; cf. Matthieu 21 : 25). Le baptême est une démarche de justice à laquelle tous peuvent participer. Puisque le Christ — celui qui est sans péché — a été baptisé pour « accomplir toute justice », nous qui sommes pécheurs devons l’être à plus forte raison.
LE COMMANDEMENT DE JÉSUS. À la fin de son ministère, le Christ donna cet ordre à ses disciples : « Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. » (Matthieu 28 : 18-20).
D’après cet ordre de mission, il est clair que le Christ requiert le baptême de ceux qui veulent entrer dans son Église, son royaume spirituel. Par le ministère des disciples, le Saint-Esprit amènera des êtres humains à se repentir, à accepter Jésus comme leur Sauveur et finalement à être baptisés au nom du Père du Fils et du Saint-Esprit. Leur baptême démontrera qu’ils sont entrés personnellement en relation avec le Christ, et qu’ils ont décidé de vivre en harmonie avec les principes de son royaume de grâce. Le Christ conclut son propos en assurant ses disciples qu’il serait avec eux « tous les jours, jusqu’à la fin du monde ».
Après l’ascension, les apôtres du Christ ont proclamé la nécessité et l’urgence du baptême (Actes 2 : 38 ; 10 : 48 ; 22 : 16). En réponse à leurs appels, des multitudes furent baptisées, créant ainsi ce que le Nouveau Testament appelle l’Église (Actes 2 : 41, 47 ; 8 : 12), fondée sur l’autorité du Père, du Fils et de l’Esprit-Saint.
BAPTÊME ET SALUT. Le Christ a enseigné ceci : « Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé. » (Marc 16 : 16). Dans l’Église apostolique, le baptême suivait automatiquement l’acceptation du Christ. Il était une confirmation de la foi du nouveau croyant (cf. Actes 8 : 12 ; 16 : 30-34).
Pierre fit référence à l’expérience de Noé pendant le déluge pour illustrer la relation entre baptême et salut. À l’époque précédant le déluge, le péché avait atteint une telle ampleur que Dieu supplia les êtres humains de se repentir, faute de quoi ils seraient détruits. Seules huit personnes crurent, entrèrent dans l’arche et « furent sauvées à travers l’eau ». Pierre ajoute : « Cette eau était une figure du baptême qui n’est pas la purification des souillures du corps, mais l’engagement (ou la demande) d’une bonne conscience envers Dieu, et qui maintenant vous sauve, vous aussi, par la résurrection de Jésus-Christ. » (1 Pierre 3 : 20, 21).
Pierre a ainsi expliqué que nous sommes sauvés par le baptême comme Noé et sa famille furent sauvés à travers l’eau du déluge. C’est bien sûr Dieu, non les eaux, qui sauva Noé. Par analogie, c’est le sang du Christ, non l’eau du baptême, qui enlève le péché du croyant. Mais le baptême, tout comme l’obéissance (de Noé) qui entra dans l’arche, est l’indice d’une “bonne conscience envers Dieu ». Quand un homme s’engage de la sorte, par la puissance de Dieu, le salut rendu possible par la résurrection de Jésus-Christ devient effectif [3]
Cependant, même si le baptême est indéfectiblement lié au salut, il ne le garantit pas systématiquement [4]. Paul voit dans l’exode d’Israël une représentation symbolique du baptême [5]. “Frères, je ne veux pas que vous l’ignoriez ; nos pères ont tous été sous la nuée, ils ont tous passé au travers de la mer, ils ont tous été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer, ils ont tous mangé le même aliment spirituel et ils ont tous bu le même breuvage spirituel.” “Baptisés (…) dans la nuée — au— dessus d’eux — et dans la mer — de chaque côté — ”, telle est l’expérience symbolique du baptême des israélites traversant la mer Rouge. Pourtant, malgré cet événement, “la plupart d’entre eux ne furent pas agréables à Dieu” (1 Corinthiens 10 : 1-5). De la même manière aujourd’hui, le baptême n’assure pas automatiquement le salut. “Cela leur est arrivé à titre d’exemple et fut écrit pour nous avertir, nous pour qui la fin du siècle est arrivée. Ainsi donc, que celui qui pense être debout prenne garde de tomber !” (1 Corinthiens 10 : 11, 12).
“UN SEUL BAPTÊME”. La forme du baptême varie parmi les chrétiens. Certains préconisent l’immersion ; d’autres l’aspersion ; d’autres encore l’affusion. La pratique d’un seul baptême est la caractéristique de l’unité générée par l’Esprit dans l’Église de Dieu (Éphésiens 4 : 5). Que dit la Bible au sujet du sens du verbe baptiser, au sujet de la pratique du baptême et de sa signification spirituelle ?
SIGNIFICATION DE “BAPTISER”. Ce verbe vient du grec “baptizo”, qui implique l’immersion, car il dérive de “bapto” qui signifie “plonger” [7]. Lorsque le verbe baptiser fait référence au baptême dans l’eau, il exprime l’idée d’immersion, de plongée sous l’eau [8].
Dans le Nouveau Testament, le verbe baptiser est employé :
1. pour désigner le baptême dans l’eau (par exemple Matthieu 3 : 6 ; Marc 1 : 9 ; Actes 2 : 41) ;
2. Comme une métaphore des souffrances et de la mort du Christ (Matthieu 20 : 22, 23 ; Marc 10 : 38, 39 ; Luc 12 : 50) ;
3. Pour annoncer la venue de l’Esprit-Saint (Matthieu 3 : 11 ; Marc 1 : 8 ; Luc 3 : 16 ; Jean 1 : 33 ; Actes 1 : 5 ; 11 : 16) ;
4. Pour les ablutions ou la purification rituelle des mains (Marc 7 : 3, 4 ; Luc 11 : 38). Ce dernier usage ne justifie pas le baptême par aspersion, car il fait simplement référence à la purification d’impuretés cérémonielles par le moyen de l’eau. L’Écriture utilise le mot baptême à la fois pour désigner le baptême dans l’eau et la mort du Christ (Matthieu 3 : 7 ; 20 : 22).
J. K. HOWARD observe que le Nouveau Testament n’offre “aucune preuve que l’aspersion fut un jour une pratique apostolique. Tout prouve au contraire qu’elle a été introduite plus tardivement.”
LE BAPTÊME DANS LE NOUVEAU TESTAMENT. Les références du Nouveau Testament au baptême dans l’eau impliquent l’immersion. Nous lisons que Jean baptisait dans le Jourdain (Matthieu 3 : 6 ; cf. Marc 1 : 5) et “à Enon, près de Salim, parce qu’il y avait beaucoup d’eau” (Jean 3 : 23). Seule l’immersion exigeait une telle quantité d’eau.
Jean plongea Jésus dans l’eau. Il le baptisa “dans le Jourdain”. Après quoi, Jésus “sortit” de l’eau (Matthieu 3 : 16 ; cf. Marc 1 : 9, 10).
L’Église apostolique pratiqua elle aussi le baptême “par immersion”. Lorsque l’évangéliste Philippe baptisa l’eunuque éthiopien, “tous deux descendirent dans l’eau” et en “remontèrent” (Actes 8 : 38, 39).
LE BAPTÊME DANS L’HISTOIRE. Avant l’ère chrétienne, les Juifs baptisaient leurs prosélytes par immersion. À Qumran, les Esséniens suivaient la même pratique, baptisant membres et convertis.
Des dessins dans les catacombes et les églises, des parterres en mosaïques, des murs, plafonds et bas-reliefs sculptés, des ornementations dans les éditions anciennes du Nouveau Testament surgissent “la preuve indiscutable que l’immersion était la pratique normale de l’Église chrétienne pendant les dix à quatorze premiers siècles de son histoire”. Les baptistères dans les anciennes cathédrales, dans les églises et vestiges en Afrique du Nord, en Turquie, en Italie en France et partout ailleurs attestent l’ancienneté de cette pratique.
LA SIGNIFICATION DU BAPTÊME. La signification du baptême est intimement liée à la manière dont il est pratiqué. Alfred PLUMMER dit ceci : “Ce n’est que si le baptême est administré par immersion qu’on peut en saisir la pleine signification.”
UN SYMBOLE DE LA MORT ET DE LA RÉSURRECTION DU CHRIST. Les eaux qui submergent symbolisent le trouble et l’affliction oppressante (Psaume 42 : 7 ; 69 : 2 ; 124 : 4, 5). De la même manière, le baptême de Jésus dans l’eau correspond à une proclamation prophétique de ses souffrances, de sa mort et de son ensevelissement (Marc 10 : 38 ; Luc 12 : 50). Sa sortie de l’eau signifie sa résurrection à venir (Romains 6 : 3-5).
Le baptême n’aurait jamais signifié symboliquement la passion du Christ “si l’Église apostolique avait pratiqué un mode de baptême autre que l’immersion”. Dès lors, “l’argument le plus fort en faveur de l’immersion est d’ordre théologique ”.
MORT AU PÉCHÉ ET VIVANT POUR DIEU. Par le baptême, les croyants revivent la passion du Seigneur. Voici ce qu’en dit Paul : “Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Christ-Jésus, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui dans la mort par le baptême, afin que, comme Christ est ressuscité d’entre les morts (…) de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie.” (Romains 6 : 3, 4).
L’intimité de la relation entre le croyant et le Christ est révélée au travers des expressions “baptisée en Christ-Jésus”, “baptisée en sa mort”, et “ensevelie avec lui par le baptême”. HOWARD a noté ceci : “Dans l’acte symbolique du baptême, le croyant fait l’expérience de la mort du Christ, en ce sens réel qu’elle est sa propre mort ; de même aussi, la résurrection du Christ devient sa résurrection.” Qui implique pour le croyant cette participation à la passion du Seigneur ?
1. LA MORT AU PÉCHÉ. Dans le baptême, les croyants sont “devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort.” (Romains 6 : 5). Ils ont été crucifiés avec le Christ (Galates 2 : 20). Voici ce que cela implique : “Nous savons que notre vieille nature a été crucifiée avec lui, afin que ce corps de péché soit réduit à l’impuissance et que nous ne soyons plus esclaves du péché ; car celui qui est mort est quitte du péché.” (Romains 6 : 6-8).
Les croyants ont renoncé à leur ancien style de vie. Morts au péché, ils apportent la preuve que “les choses anciennes sont passées” (2 Corinthiens 5 : 17). Leur vie est cachée avec le Christ en Dieu. Le baptême symbolise la crucifixion de la vie passée. Ce n’est pas seulement une mort, mais aussi un ensevelissement. Nous sommes “ensevelis avec lui par le baptême” (Colossiens 2 : 12). De même que la mort d’une personne est suivie de son ensevelissement, de même lorsque le croyant descend dans le baptistère, sa vie passée qui est morte quand il a accepté Jésus-Christ se trouve ensevelie.
Par le baptême, les croyants renoncent au monde, obéissant ainsi au commandement : “Sortez du milieu d’eux, et séparez-vous, dit le Seigneur ; ne touchez pas à ce qui est impur.” (2 Corinthiens 6 : 17). Les candidats rendent ainsi publics leur renoncement à Satan et leur choix à vivre avec le Christ.
Dans l’Église apostolique, l’appel à la repentance incluait l’appel au baptême (Actes 2 : 38). Le baptême signifie donc également une authentique repentance. Les croyants renoncent à leurs transgressions de la loi et obtiennent le pardon des péchés grâce au sang de Jésus-Christ. La cérémonie baptismale est une démonstration d’une purification intérieure — celle des péchés qui ont été confessés.
2. VIVRE POUR DIEU. La puissance du Christ ressuscité est à l’œuvre dans notre vie. Elle nous permet de marcher en nouveauté de vie (Romains 6 : 4) — morts que nous sommes au péché –, car nous sommes “vivants pour Dieu en Christ-Jésus” (Romains 6 : 11). Nous rendons témoignage que le seul espoir de victoire sur notre vieille nature réside dans la grâce du Seigneur ressuscité qui nous a donné une vie spirituelle nouvelle, au travers de la puissance créatrice de l’Esprit-Saint. Cette vie nouvelle nous fait accéder à un degré plus élevé de l’expérience humaine ; à de nouvelles valeurs, aspirations et désirs se concrétisant par une consécration à Jésus-Christ. Par le baptême, nous signifions que nous sommes de nouveaux disciples de notre Sauveur.