Le salut selon Dieu
« Il partit pour rentrer chez son père. Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému ; il courut se jeter à son cou et l’embrassa. Le fils lui dit : « Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. » Mais le père dit à ses esclaves : « Apportez vite la plus belle robe et mettez-la-lui ; mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds. Amenez le veau engraissé et abattez-le. Mangeons, faisons la fête, car mon fils que voici était mort, et il a repris vie ; il était perdu, et il a été retrouvé ! » Et ils commencèrent à faire la fête. » Luc 15.20-24
Le fils prit peut-être conscience de son péché et de ses besoins, mais il se trompait complètement sur l’amour du père. Sa perception de l’amour était basée sur la logique humaine : « J’ai ce que je mérite ». Le père avait une approche basée sur la logique divine : « Je lui donnerai ce dont il a besoin ». Le jeune homme méritait une lourde punition : il méritait de travailler dur, sans pour autant être remercié. Pourtant, il avait besoin d’amour, d’attention, de pardon et de restauration. En choisissant d’offrir au rebelle ce qu’il ne méritait pas, le père fut à l’image du Père. Donner aux hommes ce qu’ils ne méritent pas, c’est ce que Paul appelle la grâce. Jésus n’utilisa pas ce terme, mais personne n’aurait pu illustrer cette notion de façon plus pertinente. Le jeune homme indigne fut immédiatement restauré dans son statut de fils. « Vite, s’écria le père, heureux, apportez la plus belle robe. Pas une vieille robe, non. Je veux le meilleur pour mon fils. Et mettez-lui un bague au doigt », une bague portant le sceau familial qu’il pourrait utiliser dans l’argile malléable des accords financiers et juridiques, le carnet de chèques et la carte bancaire de son temps. « Donnez-lui aussi des sandales », symbole des êtres libres. Mieux encore, le père décida d’organiser une fête somptueuse. « Tuons le veau gras que nous avons gardé pour une occasion spéciale. Laissons libre cours à notre joie. Mon fils est revenu ! »
Telle est la grâce que le Dieu prodigue nous offre. Timothy Keller souligne que le mot « prodigue » ne signifie pas « égaré », comme beaucoup le pensent, mais « qui fait des dépenses excessives, qui donne abondamment ». Ainsi, « l’accueil du père pour le fils repentant fut littéralement excessif, parce qu’il refusa de prendre en compte ou de retenir son péché contre lui, d’exiger réparation ». Uniquement le meilleur pour mon « fils ». Ce fut donc une belle fête, la troisième du chapitre 15 de Luc. Elle nous montre que Dieu aime les fêtes et que l’Église devrait être le lieu le plus joyeux qui soit sur la terre.
Il existe peut-être des degrés dans la sainteté, mais il n’y en a pas dans le pardon. Au moment même où nous acceptons l’appel pressant du Saint-Esprit à retourner vers le Père, nous sommes restaurés totalement et sans condition dans notre statut d’enfants de Dieu. Telle est la grâce, qui mérite que l’on fasse une belle fête. (George Knight – Tournez les yeux vers Jésus)