Marcher jusqu’au lever du jour
« Car elle s’est manifestée, la grâce de Dieu, source de salut pour tous les humains. Elle nous apprend à renier l’impiété et les désirs de ce monde, et à vivre dans le temps présent d’une manière pondérée, juste et pieuse, en attendant la bienheureuse espérance et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur ; Jésus-Christ. » (Tite 2.11-13)
José María Díez-Alegría, un théologien catholique progressiste, affirme, dans son ouvrage ‘’Yo crea en la esperanza’’ [Moi, je crois en l’espérance], que la religion de Jésus et des chrétiens primitifs étaient un genre de religion éthico-prophétique en opposition à la religion ontologico-cultuel des grandes églises historiques, dont le fondement pour le rachat individuel du croyant est le culte, ses formes liturgiques et la pratique des sacrements. La religion éthico-prophétique que cet auteur met en avant est la nôtre, celle des adventistes qui vivent dans l’attente de la venue du Seigneur. Dans celle-ci, selon Diez-Alegría, « on exige de l’homme une réalisation de justice et d’amour, un programme de préparation encourageant par la parole prophétique révélatrice de vérités spirituelles et morales. C’est une religion messianique où s’annonce et s’attend la venue d’un libérateur qui interviendra dans notre histoire pour la changer radicalement. »
Vivre en attendant c’est adopter un style déterminé de vie dans lequel la praxis et la pensée sont orientées vers l’avant et vers le haut ; comme dit Paul à Tite, c’est vivre d’une manière pondérée (en relation avec nous-mêmes), juste (en relation avec les autres) et pieusement (en relation avec Dieu), c’est marcher jusqu’au lever du jour du futur lendemain éternel. Cette attitude dans l’attente n’est pas utopique, elle n’est pas irrationnelle ou émotionnelle, mais elle se fonde sur la promesse de la révélation. Jésus-Christ est la garantie de l’espérance et l’exécutant de l’attente.
Le retard ne sera jamais frustrant, ni générateur de crises, si nous maintenons le sens de l’imminence, si nous conservons les sens du provisoire. (1 Co 7.29-31) Lorsque, nous sommes poussés par le sentiment d’urgence et proclamons « à haute voix » le message de l’avènement, en établissant des priorités (Rm 13.11), si nous continuons à appliquer les principes d’une réforme morale et spirituelle dans nos vies (Lc 21.34), si nous possédons un esprit de force et de persévérance (Mt 24.13) et, finalement, si nous maintenons l’esprit de prière. Pour cela, la Bible dit : « Restez donc éveillés et priez en tout temps, afin que vous ayez la force d’échapper à tout ce qui va arriver et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. » (Lc 21.36).
Dans l’attente du retour du Seigneur, Dieu donne beaucoup de place au bonheur pour maintenir vive, en nous, la joie d’être croyant.
Profitez ce jour de la joie que produit chez le croyant la bienheureuse espérance.
(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)