Vous reviendrez en septembre

« Pour montrer dans les temps avenir la richesse surabondante de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus-Christ. C’est par la grâce, en effet, que vous êtes sauvés au moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. » (Ephésiens 2.7-8)

J’avais 18 ans quand je me préparai à entrer au séminaire adventiste de Madrid, mais avant cela je devais passer les examens du Lycée, et une des branches était la religion catholique. Le professeur, un prêtre de la Basilique de Saragosse, me demanda de lui expliquer la doctrine de la grâce. L’examen était oral, de façon qu’il ne fût pas très difficile de lui exposer mes convictions personnelles sur la grâce de Dieu, qui apporte salut au monde au travers de Jésus-Christ et par la foi. Le professeur ne me laissa pas conclure et, sans cacher son mal-être, me dit : « Cela n’a été enseigné par aucun prêtre ! Vous reviendrez en septembre, bien qu’avec moi Vous ne réussirez jamais dans cette discipline ! » J’eus une seconde opportunité, je pus présenter mes examens extraordinaires de septembre et je réussis, mais, tristement, le professeur n’eut pas l’opportunité de me recaler : le jour même de l’examen, il mourut d’une attaque cardiaque alors qu’il parlait au téléphone. La grâce est un don de Dieu qui peut ne jamais revenir si vous le rejetez délibérément.

Sept ans plus tard, je me trouvai face à un autre jury d’examinateurs. Cette fois dans notre Faculté de Théologie Adventiste de Collonges (France). Je finis de présenter une étude sur la Loi et la grâce et, à la fin de l’exposé, le président de l’Union Franco-Belge, Francis Lavanchy, un pasteur vétéran qui présidait le jury, me dit : « Très bien, fils, ce thème devrait être le leitmotiv de ta prédication et de ton enseignement en tant que pasteur adventiste. »

Nous avons tous une expérience personnelle riche de la grâce de Dieu. Il est possible qu’elle nous ait rempli d’émotion quand nous avons découvert le message évangélique nous mettant face à la grâce de Dieu pour la première fois, ou quand nous sommes tombés dans les profondeurs de la tentation et du péché, et que nous avons invoqué le pardon du ciel, ou quand au milieu de la douleur et de la souffrance nous avons demandé l’aide de Dieu et, comme à Paul, le Seigneur nous a répondu : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. » (2 Co 12.9)

Que serait-il advenu de nous sans la grâce de Dieu ? Mais il y a un Dieu dans les cieux… qui, bien avant la fondation du monde, fit provision d’une grâce abondante pour tous ses fils, de façon que « là où le péché a foisonné, la grâce a surabondé. » (Rm 5.20)

(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)