Réveil et Reforme

Blog « Réveil et Réforme » de l'Église Adventiste du Septième Jour de l'île de La Réunion

Vigile matinale du 07 Octobre

7 octobre 2025

Traite d’anciens

« Je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu passais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et un autre te passera ta ceinture pour te mener ou tu ne voudras pas. » (Jean 21.18)

La déclaration que Jésus fit à Pierre contient une vérité indiscutable que la vie et l’âge mettent en évidence : quand nous devenons vieux, nous n’avons pas toujours l’habilité et la capacité de nous débrouiller par nous-mêmes, de répondre à nos besoins, de défendre nos droits ou simplement notre honneur. Nous dépendons nécessairement d’autres personnes dont nous pouvons être victimes d’humiliations en raison de leurs insolences. Des personnes qui s’essuient les pieds sur la dignité des personnes âgées.

Dans un monde où tout s’achète et se vend, permettez-moi de poser la question suivante : Quel est le prix d’un ancien ? Et bien, dans l’histoire qui suit, le prix dépend de son âge et de son état de santé. Plus il est vieux et plus il est malade, plus il vaut. Environ 300 euros si c’est un homme qui présente bien, doté d’une santé acceptable et qui a environ soixante-dix ans. Pour 600 euros, on peut trouver un ancien souffreteux de quatre-vingts ans environ. Mais pour 1200 euros, on peut se procurer un vieux souffrant d’une maladie incurable et dont le décès est garanti à courte durée. À Rome, un monsieur de 81 ans qui vivait dans un hospice romain convola en justes noces avec une jeune actrice yougoslave qui avait besoin d’obtenir la nationalité italienne. Elle avait eu recours à l’Agence Anonyme de Mariages qui se consacrait, munie de toutes les pièces administratives en règle, à une curieuse « traite des vieux ». L’actrice avait payé les 600 euros qu’on lui avait demandés, s’était mariée avec l’ancien tôt dans la matinée et avait lugubrement déjeuné avec lui. Ils s’étaient ensuite séparés pour ne plus jamais se revoir.

Les témoins raccompagnèrent l’ancien à sa résidence comme si rien ne s’était passé, lui donnèrent l’argent convenu et s’en allèrent. Mais très rapidement, la solitude commença à torturer l’époux solitaire, bien que marié. Premièrement, le harcèlement, les moqueries et les commentaires des compagnons du home ; ensuite, la visite de l’employée de l’agence qui tenta de le faire chanter pour que lui, à son tour, fasse chanter l’actrice. Il reçut des lettres indignées de proches et des piques de sarcasme lancées par des connaissances. Un jour, le pauvre octogénaire confessa à un journaliste : « Je voudrais m’en aller, je ne sais où, où personne ne me connaît. M’en aller. M’en aller. Même si c’est dans l’autre monde. »

Défendre les anciens et lutter pour leur dignité est un signe important d’une société civilisée et juste. En même temps, l’église est appelée à promouvoir le respect de ce secteur de la société. Faites-le, vous, aujourd’hui.

(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)

Your email address will not be published. Required fields are marked *

*