Vivre en toute liberté
« Mes frères, vous avez été appelés à la liberté ; seulement, que cette liberté ne devienne pas un prétexte pour la chair ; Par amour, faites-vous plutôt esclaves les uns des autres. » (Galates 5.13)
Christian Boireau était le directeur du Département de la Jeunesse de l’Union Franco-Belge. Il était un grand orateur mais également un spécialiste du vol libre en deltaplane. Connaissant sa passion, nous lui demandâmes, au printemps 1992, d’animer pour nos jeunes une semaine de réflexion spirituelle sur le thème Vivre en toute liberté. Les réunions furent inspirantes, il nous fit des démonstrations de vol, nous raconta de nombreuses expériences.
Vivre en toute liberté ! C’est l’essence même de la rédemption. On ne peut parler de liberté que là où elle n’existe pas. Ce monde est une énorme prison pleine de cadenas, de souffrance et de luttes. Christ est venu « pour proclamer aux captifs la délivrance, […] pour renvoyer libres les opprimés » (Lc 4.18) et il paya pour eux le prix le plus fort : il occupa notre place dans cette prison, il endura nos tortures et finalement prit sur lui la condamnation de la loi, la peine de mort, et de cette façon nous pouvons être libres : « C’est pour la liberté que Christ nous a libéré. » (Ga 5.1)
Christian nous dit que vivre libre s’apparente à voler. Voler est le symbole de la domination de l’espace. Lorsque nous regardons vers le haut, il n’y a pas de barrière parce que le ciel n’a pas de limites ; ce n’est que lorsque nous regardons vers le bas que nous trouvons des limites et des obstacles risqués. Il faut éviter les rapaces qui savent chasser en plein vol. Il est nécessaire d’avoir des points d’appui sur lesquels se reposer. Il faut savoir voler, comme les colonies de canards, grues, ou autres oiseaux migrateurs, formant un V dans le ciel pour mieux sillonner l’air et s’aider mutuellement en changeant de place de temps en temps afin de guider le groupe. Enfin, nous devons savoir que certaines libertés tuent, à l’image de ce diabolique « tir au pigeon ». Tant que l’animal est enfermé dans sa boite, captif, il est en sécurité ; quand on ouvre la petite porte de la liberté vers le ciel, il sort, vole, mais un tireur posté derrière la caisse suit son vol avec un fusil et, s’il est bon viseur, l’abat…
Cette semaine de réflexion on me chargea de la conclusion spirituelle des débats et, comme illustration finale, j’avais acheté sept colombes, pigeons de ferme, que nous avons mis en liberté, les lançant dans l’air. Ce fut impressionnant, mais seules quatre colombes prirent leur envol, les trois autres, bien qu’elles essayèrent, tombèrent au sol parce qu’elles ne savaient pas voler, elles n’avaient pas appris à vivre en toute liberté.
Vivez aujourd’hui la liberté que Dieu vous donne.
(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)