Universalité de la peur

« Jacob eut très peur ; l’angoisse le saisit. » (Genèse 32.8)

Jean-Paul Sartre, philosophe français, représentant de l’existentialisme athée, dit : « Tous les hommes ont peur. Tous. Celui qui n’a pas peur n’est pas normal ; cela n’a rien à voir avec le courage. » (Les chemins de la liberté, 1945) Le mot peur et son synonyme crainte sont profondément enracinés dans le langage usuel : « Mourir de peur », « peur panique », « peur irraisonnée », « faire peur ». Celles-ci et beaucoup d’autres expressions montrent une présence indiscutable de la peur dans le quotidien parce que la peur n’est pas étrangère aux états affectifs de l’homme, elle fait plutôt partie de nos propres structures mentales comme une réaction normale, spontanée de l’esprit face à une circonstance qui présente un danger réel ou imaginaire. La peur est universelle tout comme le péché l’est dans le monde dans lequel nous vivons.

Dans les Saintes Écritures, le mot peur et ses dérivés issus de la même racine apparaissent 435 fois dans l’Ancien Testament et 142 fois dans le Nouveau Testament. C’est, par conséquent, un terme qui survient fréquemment dans la Bible. En réalité, tous les hommes dans l’histoire biblique, passèrent par un épisode de crainte ou de peur. Par exemples, Abraham, après la campagne contre les rois de la plaine (Gn 15.1) ; Jacob expérimenta une grande peur quand il alla à la rencontre de son frère Ésaü (Gn 32.8) ; Moïse, en proie à la peur, fuit le palais du pharaon dans le désert quand son crime fut découvert (Ex 2.14) ; David, qui n’avait pas craint le géant Goliath, trembla et angoissa quand il fut persécuté par Saül ou quand il fuit son fils Absalon (Ps 18.5-7) ; Élias aussi fut assailli par la peur et la frayeur à cause des menaces de la reine Jézabel (1R 19.3) ; les disciples, Pierre, et même Jésus, furent tous victimes de l’angoisse dans les récits de la Passion (Mt 26.69-74 ; Hé 5.17).

Et nous ? Avons-nous souffert de la sensation de peur ? L’insécurité, l’impuissance, le découragement ou la panique nous ont-ils un jour envahis ? Qu’avons-nous fait pour y remédier ? Comment les avons-nous vaincus ? De la même façon que le firent Abraham, Jacob, David, Élias, Jésus, en priant le Seigneur ? Parfois, il est nécessaire que nous mettions de la véhémence, de l’intensité, de la passion aussi, des cris et des larmes dans notre prière, mais le Seigneur répond et la sécurité du ciel inonde notre âme et nous apporte la paix : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Moi, je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble pas et ne cède pas à la lâcheté. » (Jn 14.27)

Demandez au Seigneur que sa paix remplisse aujourd’hui votre cœur.

(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)