La Joconde est triste
« Alors Nabuchodonosor fut rempli de fureur, et l’aspect de son visage changea devant Shadrak, Méshak et Abed-Nego. Il ordonna de chauffer la fournaise sept fois plus qu’il n’était habituel de la chauffer. » (Daniel 3.19)
De toutes les œuvres picturales de la Renaissance italienne, une des plus célèbres est la Joconde, le portrait de Mona Lisa, que Leonard de Vinci peignit en 1503 et qui est exposé au musée du Louvre de Paris (France). Ce qui distingue ce portrait est l’énigmatique sourire de la Joconde qui apporte à son visage un air mystérieux et ambigu qui a mérité les interprétations les plus subtiles et que, en réalité, personne n’a su imiter malgré les milliers de copies qui en ont été faites.
Il y a quelques années, un film produit par la Televisién Española, « La Gioconda esta triste » (La Joconde est triste) remporta un concours de court-métrage. Le scénariste voulut exprimer dans une ingénieuse parodie une situation que vit l’humanité parce qu’elle a perdu la capacité de sourire. Un jour, le gardien du Louvre chargé de la salle où est exposé le tableau observa avec stupéfaction que le sourire de la dame avait disparu et qu’à sa place apparaissait une horrible grimace de tristesse. Au début, il crut que le cadre original avait été volé et qu’à sa place on avait posé une mauvaise reproduction, mais non, le cadre était l’original. Il ne s’agissait pas non plus d’un phénomène chimique qui aurait altéré les couleurs. La perplexité des spécialistes augmenta quand ils découvrirent que, sur toutes les copies existantes dans les autres musées du monde, La Joconde avait troqué son sourire contre une triste grimace. Finalement, on interpréta cet étrange évènement comme le reflet de la réalité propre de la société. L’humanité avait perdu la faculté de sourire.
On convoqua alors une rencontre internationale à Londres avec des représentants du monde entier. Là, devant le célèbre Big Ben, tandis que l’horloge sonnait ses douze cloches, la foule réunie devait rompre le sort de la tristesse en souriant les uns aux autres. Mais, en dépit des efforts réalisés, personne n’y arrivait, transformant cette tentative en une séance de grimaces horribles et de pleurs. L’horloge continuait de faire tinter ses cloches et lorsque la dernière sonna, un cataclysme détruisit la planète.
Cette fiction s’inscrit en concomitance avec la prophétie de la peur générale à la fin des temps. C’est une des grandes tragédies de notre vie trépidante. Mais l’Écriture nous dit : « Réjouissez-vous toujours » (1 Th 5.16), et nous savons pourquoi.
(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)