Réveil et Reforme

Blog « Réveil et Réforme » de l'Église Adventiste du Septième Jour de l'île de La Réunion

Actes 27

21 mai 2018

1 Lorsqu’il fut décidé que nous nous embarquerions pour l’Italie, on remit Paul et quelques autres prisonniers à un centenier de la cohorte Auguste, nommé Julius.

2 Nous montâmes sur un navire d’Adramytte, qui devait côtoyer l’Asie, et nous partîmes, ayant avec nous Aristarque, Macédonien de Thessalonique.

3 Le jour suivant, nous abordâmes à Sidon; et Julius, qui traitait Paul avec bienveillance, lui permit d’aller chez ses amis et de recevoir leurs soins.

4 Partis de là, nous longeâmes l’île de Chypre, parce que les vents étaient contraires.

5 Après avoir traversé la mer qui baigne la Cilicie et la Pamphylie, nous arrivâmes à Myra en Lycie.

6 Et là, le centenier, ayant trouvé un navire d’Alexandrie qui allait en Italie, nous y fit monter.

7 Pendant plusieurs jours nous naviguâmes lentement, et ce ne fut pas sans difficulté que nous atteignîmes la hauteur de Cnide, où le vent ne nous permit pas d’aborder. Nous passâmes au-dessous de l’île de Crète, du côté de Salmone.

8 Nous la côtoyâmes avec peine, et nous arrivâmes à un lieu nommé Beaux Ports, près duquel était la ville de Lasée.

9 Un temps assez long s’était écoulé, et la navigation devenait dangereuse, car l’époque même du jeûne était déjà passée. C’est pourquoi Paul avertit

10 les autres, en disant: O hommes, je vois que la navigation ne se fera pas sans péril et sans beaucoup de dommage, non seulement pour la cargaison et pour le navire, mais encore pour nos personnes.

11 Le centenier écouta le pilote et le patron du navire plutôt que les paroles de Paul.

12 Et comme le port n’était pas bon pour hiverner, la plupart furent d’avis de le quitter pour tâcher d’atteindre Phénix, port de Crète qui regarde le sud-ouest et le nord-ouest, afin d’y passer l’hiver.

13 Un léger vent du sud vint à souffler, et, se croyant maîtres de leur dessein, ils levèrent l’ancre et côtoyèrent de près l’île de Crète.

14 Mais bientôt un vent impétueux, qu’on appelle Euraquilon, se déchaîna sur l’île.

15 Le navire fut entraîné, sans pouvoir lutter contre le vent, et nous nous laissâmes aller à la dérive.

16 Nous passâmes au-dessous d’une petite île nommée Clauda, et nous eûmes de la peine à nous rendre maîtres de la chaloupe;

17 après l’avoir hissée, on se servit des moyens de secours pour ceindre le navire, et, dans la crainte de tomber sur la Syrte, on abaissa les voiles. C’est ainsi qu’on se laissa emporter par le vent.

18 Comme nous étions violemment battus par la tempête, le lendemain on jeta la cargaison à la mer,

19 et le troisième jour nous y lançâmes de nos propres mains les agrès du navire.

20 Le soleil et les étoiles ne parurent pas pendant plusieurs jours, et la tempête était si forte que nous perdîmes enfin toute espérance de nous sauver.

21 On n’avait pas mangé depuis longtemps. Alors Paul, se tenant au milieu d’eux, leur dit: O hommes, il fallait m’écouter et ne pas partir de Crète, afin d’éviter ce péril et ce dommage.

22 Maintenant je vous exhorte à prendre courage; car aucun de vous ne périra, et il n’y aura de perte que celle du navire.

23 Un ange du Dieu à qui j’appartiens et que je sers m’est apparu cette nuit,

24 et m’a dit: Paul, ne crains point; il faut que tu comparaisses devant César, et voici, Dieu t’a donné tous ceux qui naviguent avec toi.

25 C’est pourquoi, ô hommes, rassurez-vous, car j’ai cette confiance en Dieu qu’il en sera comme il m’a été dit.

26 Mais nous devons échouer sur une île.

27 La quatorzième nuit, tandis que nous étions ballottés sur l’Adriatique, les matelots, vers le milieu de la nuit, soupçonnèrent qu’on approchait de quelque terre.

28 Ayant jeté la sonde, ils trouvèrent vingt brasses; un peu plus loin, ils la jetèrent de nouveau, et trouvèrent quinze brasses.

29 Dans la crainte de heurter contre des écueils, ils jetèrent quatre ancres de la poupe, et attendirent le jour avec impatience.

30 Mais, comme les matelots cherchaient à s’échapper du navire, et mettaient la chaloupe à la mer sous prétexte de jeter les ancres de la proue,

31 Paul dit au centenier et aux soldats: Si ces hommes ne restent pas dans le navire, vous ne pouvez être sauvés.

32 Alors les soldats coupèrent les cordes de la chaloupe, et la laissèrent tomber.

33 Avant que le jour parût, Paul exhorta tout le monde à prendre de la nourriture, disant: C’est aujourd’hui le quatorzième jour que vous êtes dans l’attente et que vous persistez à vous abstenir de manger.

34 Je vous invite donc à prendre de la nourriture, car cela est nécessaire pour votre salut, et il ne se perdra pas un cheveu de la tête d’aucun de vous.

35 Ayant ainsi parlé, il prit du pain, et, après avoir rendu grâces à Dieu devant tous, il le rompit, et se mit à manger.

36 Et tous, reprenant courage, mangèrent aussi.

37 Nous étions, dans le navire, deux cent soixante-seize personnes en tout.

38 Quand ils eurent mangé suffisamment, ils allégèrent le navire en jetant le blé à la mer.

39 Lorsque le jour fut venu, ils ne reconnurent point la terre; mais, ayant aperçu un golfe avec une plage, ils résolurent d’y pousser le navire, s’ils le pouvaient.

40 Ils délièrent les ancres pour les laisser aller dans la mer, et ils relâchèrent en même temps les attaches des gouvernails; puis ils mirent au vent la voile d’artimon, et se dirigèrent vers le rivage.

41 Mais ils rencontrèrent une langue de terre, où ils firent échouer le navire; et la proue, s’étant engagée, resta immobile, tandis que la poupe se brisait par la violence des vagues.

42 Les soldats furent d’avis de tuer les prisonniers, de peur que quelqu’un d’eux ne s’échappât à la nage.

43 Mais le centenier, qui voulait sauver Paul, les empêcha d’exécuter ce dessein. Il ordonna à ceux qui savaient nager de se jeter les premiers dans l’eau pour gagner la terre,

44 et aux autres de se mettre sur des planches ou sur des débris du navire. Et ainsi tous parvinrent à terre sains et saufs.

COMMENTAIRE

On peut se poser la question des détails du voyage de ce bateau et du naufrage, quant au reste des incidents vraisemblablement plus significatifs dans la vie de Paul. Il a pris à Luc 44 versets pour raconter l’histoire- une fascinante, certainement – son ministère à Icone, à Lystre et à Derbe a pris seulement 28 versets et son ministère de 18 mois à Corinthe a pris seulement 17 versets. Ellen White suggère que la raison de la longue description était de rapporter comment l’équipage du bateau et des prisonniers ont pu « être témoin de la puissance de Dieu manifesté par le moyen de Paul et que les païens puissent entendre le nom de Jésus » (Premières Écrits, p.207). Paul n’allait pas à Rome alors que c’était sa première intention, mais Dieu était avec Paul là tout le long du périple et cela fût montré parmi les incroyants. Luc, le médecin chéri, a accompagné l’homme de Dieu parce que la santé de Paul s’était détériorée. Dans le cas d’Aristarque, les érudits suggèrent que la seule façon qui l’aurait amenée à accompagner Paul sur son voyage à Rome, consiste en ce qu’il était devenu le serviteur de Paul par son propre choix. Une fois à Rome, Paul se réfère à cet ami de la Macédoine comme son camarade de prison (Colossiens 4:10).

Paul est intervenu quatre fois pendant le voyage. Sa première intervention était lorsqu’ils étaient à quai à Beaux-Ports, en Crète. Il recommanda de ne pas entamer la navigation vers Rome alors que l’hiver venait de commencer. Le problème était que le port n’était pas approprié pour rester là pendant l’hiver. Puisque le bateau portait des prisonniers, le centurion était l’homme responsable, sur le capitaine ou le propriétaire du bateau et il a décidé de continuer. Cela s’est avéré être une erreur. Les vents étaient contraires et la crainte de faire naufrage était si réelle qu’ils ont dû lier des cordes autour du bateau pour le maintenir ensemble (v.17). Les choses étaient mauvaises et tout le monde avait perdu espoir. Alors est venue la deuxième intervention de Paul. Il dit à tout le monde qu’un ange de Dieu lui avait assuré qu’ils arriveraient à Rome et il n’y aurait aucune perte de vie (v.21-24). Ceci a dû être un réel encouragement pour l’équipage et les soldats de la même façon. Ceci montre aussi que Paul avait prié pour les vies de ceux qui étaient sur le bateau.

Mais deux semaines plus tard, il a semblé que le voyage viendrait à une fin tragique. Les marins essayaient de s’échapper. Paul est intervenu de nouveau. Il dit au centurion qu’il était nécessaire de garder les marins à bord. Alors il dit à tout le monde de manger afin de regagner des forces. À cause de l’inquiétude ou du mal de mer, personne n’avait mangé depuis deux semaines. Manger leur a de nouveau donné de la force pour décharger un peu de cargaison pour alléger le bateau.

La dernière intervention de Paul était sans mots. Quand le bateau frappa le rivage de l’île de Malte et commença à se séparer, les soldats étaient prêts à tuer les prisonniers et à ne laisser aucun s’échapper, parce qu’ils devraient payer pour cela de leurs vies. Mais le centurion responsable était déterminé à sauver Paul et ainsi tous les prisonniers ont été sauvés. La vie d’une personne vraiment pieuse peut faire la différence de vie ou de mort pour ceux qui sont autour d’eux.

Ron E. M, Clouzet
Directeur de l’institut Evangélisation de la Division Nord-Américaine
Enseignant en Théologie, Université d’Andrews

Traduction :David RENÉ

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