Réveil et Reforme

Blog « Réveil et Réforme » de l'Église Adventiste du Septième Jour de l'île de La Réunion

EXPLICATION EN PROFONDEUR SUR LE GRAND CONFLIT

26 janvier 2016

Comprendre le grand conflit par Alberto R. Timm

De nos jours, beaucoup de gens reconnaissent que notre monde n’est qu’un champ de bataille où s’affrontent les puissances spirituelles du bien et du mal.
Leurs activités sont évidentes, par exemple, dans le contraste saisissant entre le bonheur de la vie et la douleur de la mort, la beauté de l’amour et la cruauté de la haine, ou le fait que parfois ce sont les gens honnêtes qui souffrent le plus (voir Ps 73.2-17 ; Ml 3.3-18).

Dans la parabole de l’ivraie (Mt 13.24-29, LSG), les serviteurs demandent au propriétaire du champ : Seigneur, n’as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ? Et le propriétaire de répondre : C’est un ennemi qui a fait cela.

La mystérieuse coexistence du bien et du mal et le conflit qui les oppose soulèvent quelques questions cruciales : ce conflit a-t-il eu un commencement et se terminera-t-il un jour ? Quelle est sa signification théologique de base ? Et plus, à quel point est-il généralisé dans notre monde aujourd’hui ? Cet article cherche à trouver des réponses bibliques à ces trois questions fondamentales.

Un mystérieux commencement

Ce fameux conflit cosmique actuellement en cours a eu un commencement et aura une fin. Son mystérieux commencement dans les cours célestes a été prévu mais non ordonné par Dieu, lequel « s’est préparé à faire face à cette terrible éventualité ». Après avoir perdu toute gratitude envers Dieu, Lucifer devint de plus en plus jaloux de lui (Es 14.12-14 ; Ez 28.12-17) et se mit à répandre son apostasie dans les cours célestes.

« Dans sa grande miséricorde, Dieu supporta longtemps Lucifer. » Mais vint un temps où la rébellion fut confirmée, et Lucifer (qui devint Satan) « fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui » (Ap 12.7-9). Suite à la chute d’Adam et Ève (Gn 3), la terre devint le champ de bataille du bien et du mal.

L’enjeu ultime

Tout ce conflit cosmique gravite autour du caractère de Dieu tel qu’exprimé dans sa loi morale. Siècle après siècle, Satan a développé différentes stratégies pour pervertir les rapports des gens avec cette loi. Aux jours de l’Ancien Testament, et ce, jusqu’à l’exil babylonien, le peuple de Dieu était toujours tenté de transgresser la loi par l’idolâtrie. Après l’exil, les Israélites versèrent dans l’extrême opposé, soit le légalisme : à leurs yeux, la loi devint une fin en soi pour le salut. Au cours de la période post-apostolique, la croix du Christ, laquelle confirme la loi (Rom 3.31) commença à être considérée comme ayant aboli la loi. Entre-temps, l’engagement inconditionnel du peuple de Dieu du temps de la fin envers la loi excite la fureur particulière de Satan contre lui (Ap 12.17).

Certains considèrent le conflit cosmique comme le centre de la théologie biblique. Mais ni lui ni aucun autre thème ne peut remplacer Dieu en tant que centre révélé de toute vraie doctrine. Le conflit cosmique fournit le cadre théologique de base dans lequel toutes les doctrines bibliques et tous les principes liés au style de vie trouvent leur sens et sont mis dans la bonne perspective. En outre, il nous donne aussi une compréhension correcte de l’histoire, ce théâtre gigantesque où les êtres humains tiennent le rôle de leur propre vie, soit pour Satan et sa cause trompeuse, soit pour Dieu et son plan du salut.

Une réalité mondiale

Tandis que le grand conflit se dirige vers sa fin, le mal, la tentation et le péché deviennent plus agressifs, plus généralisés. Dans le jardin d’Éden, la tentation se limitait géographiquement à l’arbre de la connaissance du bien et du mal (Gn 2.16,17). Après la chute d’Adam et Ève, la tentation devint une réalité mondiale s’exprimant de façon interne (nature humaine) et externe (environnement) (Gn 3.7-19). Dans les siècles passés, les foyers des enfants de Dieu furent souvent (bien que pas toujours) des forteresses de valeurs spirituelles et morales (voir Jos 24.15 ; Jb 1.5). Mais aujourd’hui, avec l’intrusion des médias modernes dans notre vie, toute la gamme des tentations est devenue accessible aux enfants de Dieu, partout.

Dans le grand conflit, la dispute pour l’esprit humain est cruciale, car c’est lui qui détermine nos comportements personnels et sociaux. Christ explique que « c’est du dedans, c’est du cœur des hommes que sortent les mauvaises pensées, prostitutions, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchanceté, ruse, dérèglement, regard envieux, blasphème, orgueil, folie » (Mc 7.21,22). Paul reconnaît cette force du mal : « Je ne fais pas le bien que je veux, mais je pratique le mal que je ne veux pas. » (Rm 7.19) Seule la puissance surnaturelle de la grâce de Dieu peut délivrer les pécheurs « du pouvoir des ténèbres » et les transporter « dans le royaume » du Christ (Col 1.13,14 ; voir Ep 2.1-10), restaurant en eux « la pensée de Christ » (1 Cor 2.16) et faisant de chacun d’eux « une nouvelle créature » (2 Co 5.17).
Le grand conflit cosmique a commencé au ciel par la rébellion de Lucifer et de ses anges. Transféré ensuite à ce monde à cause de la chute d’Adam et Ève, il durera jusqu’à la destruction finale du péché et de tous les pécheurs impénitents (y compris Satan et ses anges) à la fin des 1 000 ans mentionnés dans Apocalypse 20.

Puisque le péché n’est pas éternel, ni les pécheurs immortels, Dieu peut les détruire et restaurer cette terre à sa condition parfaite originelle. Alors, le bonheur de la vie anéantira la douleur de la mort ; la beauté de l’amour engloutira la cruauté de la haine ; plus jamais les gens honnêtes ne devront souffrir. Finalement, le bien aura triomphé du mal.
1. Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 12.
2. Idem, La tragédie des siècles, p. 539

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