Yeux baissés ou yeux levés?
« Qui nous roulera la pierre ? » Marc 16 : 1 – 7
Lorsqu’on marche dans la rue, on croise toutes sortes de personnes : il y en a qui regardent droit devant elles, sans s’intéresser aux autres. D’autres regardent autour d’elles : elles sont intéressées par tout ce qui s’y se passe. Il y en a également qui regardent par terre, distraites, enfoncées dans des pensées profondes, ou chargées par les épreuves de la vie.
Le texte du jour nous montre des femmes dont les regards rasent le sol.
Elles ont vu Jésus longer les chemins de Palestine avec ses disciples. Ils pensaient que le maître allait enfin délivrer la Judée du joug romain. Après avoir été arrêté par les responsables religieux, puis crucifié comme il était de coutume dans l’empire, l’espoir est anéanti. Les disciples sont en fuite et se cachent quelque part.
Il y a juste ces deux femmes qui vont au tombeau afin de remplir leur devoir. Elles vont embaumer le corps de Jésus avec des aromates.
L’une des deux est Marie-Madeleine, celle qui était connue comme ayant été délivrée de sept démons. Une pécheresse notoire ! C’est aussi elle qui couvrira les pieds de Jésus avec ses larmes, montrant par là même sa profonde détresse, morale, humaine et sociale. L’autre Marie qui l’accompagne au tombeau, est inconnue par ailleurs.
Ces deux femmes n’ont pas de titre à faire valoir qui les rendrait recommandable. Mais leur amour et leur reconnaissance pour Jésus les conduisent jusqu’au tombeau. Elles y viennent avec leur tristesse, leur désespoir, leurs blessures, leurs déprimes. Qui nous roulera la grosse pierre fermant l’entrée du tombeau ?
Il y a ainsi des situations de la vie où rien ne semble pouvoir détourner le cours tragique des événements.
Il suffit de lever les yeux ! Changement de décor ! La pierre est roulée, le tombeau est ouvert.
A l’intérieur du tombeau, un ange leur annonce la bonne nouvelle : Jésus est ressuscité ! Ces deux femmes seront les premiers témoins dont les paroles feront le tour du monde.
Tous les parias de la société, découragés et désespérés, sont invités par ce passage de l’évangile à lever les yeux. Tous les problèmes ne sont pas résolus d’un seul coup. Mais ce regard devant soi peut faire découvrir que beaucoup de pierres sont déjà roulées, avant que nous en prenions conscience, comme Marie-Madeleine et Marie.
« Elles levèrent les yeux, et s’aperçurent que la pierre qui était très grande, avait été roulée » (Marc 16, 4).
Alors, n’oubliez pas, lorsque vous êtes en chemin, regardez devant vous et autour de vous.
Des surprises vous attendent !
Pierre L’Eplattenier