Ne pas confondre les sentiments

« Tu aimeras le Seigneur de tout ton cœur et ton prochain comme toi-même ». Lévitique 19.18

Nous pouvons facilement nous laisser piéger par l’absence de nuances dans l’utilisation de certains verbes. Quand nous utilisons, en français, le verbe « aimer », il apparaît clairement que nous y rattachons de nombreux paradigmes.

Comment ne pas être surpris quand la langue elle-même qualifie d’amour le rapport au matériel, à la famille, à l’amitié, aux loisirs ou même au rapport intime. J’aime telle voiture, j’aime mes parents, j’aime ma femme, j’aime… et pourtant notre rapport aux êtres et aux choses est si varié ! Parfois nous poussons notre réflexion (ou notre confusion) jusqu’à inverser le verset qui dit que « Dieu est amour » (1 Jean 4.8). Dans de nombreux discours, c’est l’amour qui est devenu Dieu. C’est là que notre attention est attirée sur le sentimentalisme. Si l’amour est Dieu, on s’interdit de parler de ce qui fâche. Contester l’agressivité ou la violence de l’autre devient tabou. Nommer le péché par son nom, c’est presque une faute de goût, c’est justement manquer d’amour…

L’amour du Christ est exigeant. Il ne veut pas enliser celui qui est au fond du gouffre en le flattant d’une parole doucereuse. Il ne fait pas semblant d’aider le prochain en se plaignant avec lui sur ses obstinations ou sur ses velléités de perdition. L’exigence de l’amour est intimement liée à l’exigence de la vérité, la vérité sur soi et sur l’autre. Aimer, c’est accepter la vérité, avec humilité et courage, car c’est sans aucun doute par ce chemin que passe notre guérison, et par conséquent, celle de l’autre lorsque nous lui faisons découvrir le Christ.

L’amour conduit à la vérité. Il n’y a pas de confusion : ce n’est pas en contournant les défis de l’Évangile que nous saurons être témoins de la vérité. Dieu est Amour et c’est lui qui transforme nos vies !

Prière du jour : « Mon Dieu, tu es Amour. Aide-moi à ne pas tomber dans le sentimentalisme qui induit si souvent la banalisation du véritable amour. Apprends-moi à aimer comme tu aimes ! Au nom de Jésus, amen ! »