L’autorité sur la mort
« Tandis qu’il leur disait cela, un chef arriva ; il se prosternait devant lui et disait : Ma fille est morte il y a un instant, mais viens, pose ta main sur elle, et elle vivra. […] Lorsque Jésus fut arrivé à la maison du chef et qu’il vit les joueurs de flûte et la foule agitée, il dit : Retirez-vous, car la jeune fille n’est pas morte : elle dort. Eux se moquaient de lui. Quand la foule eut été chassée, il entra, saisit la jeune fille par la main, et la jeune fille se réveilla. Le bruit s’en répandit dans tout ce pays-là. » Matthieu 9.18-26
Les gens font parfois des choses étranges quand ils sont désespérés. Jaïrus, le chef de la synagogue (Luc 8.41), était exactement comme cela. C’était pourtant un homme très digne, qui marchait toujours d’un pas mesuré et parlait calmement à toutes les personnes qu’il rencontrait. Il devait veiller à préserver son statut social. Cependant, tout changea lorsque sa fille mourut. Il entendit alors parler d’un prophète qui se trouvait en ville et qui guérissait les gens. Peut-être, oui peut-être, pourrait-il faire quelque chose pour sa fille décédée ? Oubliant toute prudence et tout sentiment de dignité, il se prosterna devant Jésus sur la route poussiéreuse. De nombreuses personnes observaient la scène. Nicolas Wright souligne : « Qui pense à rester digne, quand il est question de la vie de sa fille ? ». Voyant la foi naissante et tremblante de Jaïrus, Jésus lui dit : « N’aie pas peur, crois seulement » (Marc 5.36). Le verbe est conjugué à l’impératif présent en grec, et souligne donc que Jésus encouragea Jaïrus à continuer à croire, à s’accrocher à la foi, plutôt que de céder au désespoir.
« Croie seulement » : c’est ce que fit Jaïrus. Il accompagna Jésus jusque dans sa maison. Là, tous deux se trouvèrent face à face avec les « experts de la mort », à savoir des personnes embauchées pour pleurer la perte de la jeune fille, qui se mirent à rire quand Jésus déclara : « Retirez-vous, car la jeune fille n’est pas morte ». Tous savaient que les personnes décédées ne reviennent pas à la vie.
Mais Jésus ignora la réaction de la foule et accomplit l’impossible : il prit la jeune fille par la main et lui demanda de se lever. Il démontra ainsi qu’il avait toute autorité sur la mort elle-même. Cet enseignement est l’un des plus importants du Nouveau Testament. Il trouve son apogée dans le récit évangélique, lorsque Jésus lui-même remporte la victoire sur la mort et ressuscite, ce qui sera au cœur de l’histoire du monde quand Jésus reviendra pour ressusciter les morts (1 Thessaloniciens 4.13-18 ; 1 Corinthiens 15.51-54).
Le miracle de la résurrection de la fille du chef de la synagogue est la première démonstration de Jésus destinée à souligner que les chrétiens n’ont pas à craindre quoi que ce soit, même la mort, et qu’ils ont toutes les raisons de croire en lui. Pourquoi ? Parce que ce qu’il fit pour la fille de Jaïrus, il le fera pour chacun de ses disciples. (George Knight – Tournez les yeux vers Jésus)