Une leçon pour les disciples
« Là-dessus arrivèrent ses disciples, qui s’étonnaient de le voir parler avec une femme. […] Pendant ce temps, les disciples lui disaient : Rabbi, mange ! Mais il leur dit : Moi, j’ai à manger une nourriture que vous, vous ne connaissez pas. Les disciples se disaient donc les uns aux autres : Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? Jésus leur dit : Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. » Jean 4.27-34
Les disciples n’avaient pas la moindre idée de ce qui se passait. Tout ce qu’ils savaient, c’est que Jésus parlait à une femme samaritaine, ce qui allait à l’encontre des principes rabbiniques, et ils étaient choqués. « Que personne d’entre vous ne parle à une femme dans la rue, pas même votre femme », disaient fréquemment les rabbins. Ils pensaient que les femmes ne pouvaient comprendre un enseignement, aussi simple soit-il. Or, Jésus était en train de parler à une femme ! Ils étaient bien évidemment stupéfaits. Ils connaissaient cependant suffisamment Jésus pour ne pas lui demander de se justifier. Ils avaient une idée en tête – manger –, et c’est ce qu’ils firent. Ils avaient faim, après tout, et c’était probablement aussi le cas de Jésus.
De son côté, la femme était déconcertée, elle aussi. Oubliant qui elle était et pourquoi elle s’était rendue au puits à une heure qui lui éviterait de rencontrer qui que ce soit, elle s’enfuit sans sa jarre et alla dire aux gens de son village qu’elle avait trouvé le Christ. Alors ceux qui l’entendirent se rendirent auprès de Jésus pour le voir de leurs propres yeux.
La situation est intéressante. En effet, cette femme, qui ne connaissait Jésus que depuis à peine une heure, en savait plus sur lui que les disciples qui le côtoyaient depuis un moment. Elle avait déjà pris conscience de son péché et de ses besoins spirituels, alors que les disciples luttaient encore contre l’orgueil et la suffisance qui caractérisaient leur vie. Jésus avait déclaré de façon très directe à la femme samaritaine qu’il était le Christ et elle l’avait cru. De leur côté, les disciples ne le comprendraient que bien plus tard.
Jésus était heureux de ce qui venait de se passer. Il déclara alors à ses disciples qu’il n’avait plus faim parce qu’il était en train de faire la volonté de son Père. La femme était heureuse également. En fait, même les gens de la ville étaient ébranlés et touchés. C’est pourquoi ils voulurent voir Jésus. Seuls les disciples restèrent imperturbables. Ils ne pensaient qu’à manger. Dans ce contexte, Jésus cita deux proverbes sur la proximité de la moisson. Est-il possible que ceux qui ont passé le plus de temps avec Jésus soient aussi ceux qui ignorent qui il est réellement ? Aujourd’hui encore, les chrétiens les plus expérimentés s’intéressent peut-être davantage à « la nourriture » qu’au Christ. Le récit de la femme samaritaine peut donc être une leçon pour nous. (George Knight – Tournez les yeux vers Jésus)