Un sens spirituel différent
« Il dit encore : Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : « Père, donne-moi la part de fortune qui doit me revenir. ». Le père partagea son bien entre eux. Peu de jours après, le plus jeune fils convertit en argent tout ce qu’il avait et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en vivant dans la débauche. » Luc 15.11-13
Je n’aurais pas voulu avoir un enfant comme celui-ci. Il n’attendit même pas que son père décède pour avoir son héritage, il lui réclama son argent de son vivant. Le fils aîné devait recevoir deux fois plus d’argent que le plus jeune, mais manifestement, celui-ci obtint malgré tout un bon pécule. Il savait exactement ce qu’il allait en faire. Pour commencer, il allait boire et danser. Puis il allait profiter de sa liberté pour faire ce qu’il voulait, quand il voulait. Il n’aurait plus jamais besoin de travailler, grâce à son héritage. Et puis, il y avait les filles, il ne faut pas l’oublier. Il allait en séduire beaucoup. Il n’y avait qu’un seul problème. Il ne pouvait mettre à exécution tout ce qu’il avait en tête dans la région où il habitait. Non, il était préférable qu’il parte dans un « pays lointain ».
Après tout, il connaissait les principes de son père.
Il est intéressant de noter que, dans cette troisième parabole de Luc 15 sur ce qui est perdu et retrouvé, aucune recherche n’est effectuée. Pourquoi ? La question se pose, d’autant plus qu’un fils est bien plus précieux qu’un mouton ou qu’une pièce. Or, quelqu’un se mit à la recherche du mouton et de la pièce.
En fait, tout dépend de ce qui est perdu. Une pièce n’a aucun sens des choses spirituelles. Elle représente ceux qui ne savent même pas qu’ils sont perdus. D’où la recherche. Un mouton a un sens spirituel : il sait qu’il est perdu, mais il ne sait absolument pas comment retrouver son chemin. D’où la recherche. En revanche, le fils avait un sens spirituel développé. Il savait qu’il était perdu et il savait comment rentrer chez lui. Mais il était prêt à tout, sauf à prendre le chemin du retour. Il était dans une période rebelle et il était heureux d’être perdu. Il voulait vivre ainsi. Se mettre à sa recherche aurait été inutile.
Dans sa sagesse, le père savait qu’on ne peut imposer son amour à autrui. Je l’ai vécu dans ma jeunesse. Je me souviens encore du jour où le recruteur de la Marine américaine appela mon père, qui découvrit que je m’apprêtais à quitter l’université. Il me fit une scène, mais en vain. Comment convaincre un jeune de dix-huit ans ?
Le père de la parabole fit la seule chose qu’il pouvait faire. Dans son amour, il laissa son fils partir, conscient que celui-ci devait mûrir en passant par les épreuves de la vie.
Cependant, Dieu, le Père prodigue, attend une occasion. Il ne nous abandonne jamais, même lorsqu’il nous voit dilapider notre héritage. Jamais ! (George Knight – Tournez les yeux vers Jésus)