Je l’attendais avant que je ne fasse mon service militaire
« Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas. Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne les connaît, ni les anges des cieux, ni le fils, mais seul le Père » (Matthieu 24.35-36)
Quand j’étais gamin, j’avais pour habitude de me rendre dans une famille d’adventistes expérimentés pour jouer avec le plus jeune fils. Un jour, alors que nous jouions dans la cour de la maison, je lui demandai avec candeur et confiance sachant qu’il était adventiste de naissance :
– Dis-moi Daniel, quand crois-tu que le Seigneur reviendra ?
Daniel qui avait écouté de nombreuses fois sa mère et son père dire que la fin était très proche me répondit avec l’air grave de celui qui est expert en la matière :
– Avant que toi et moi ne fassions notre service militaire, il sera de retour.
L’affirmation me paraissait raisonnable et nous avons continué à jouer. Pour moi, la Seconde venue remplissait l’horizon de mes attentes d’enfant. J’étais sûr que je serais le témoin de celle-ci avant d’atteindre un âge mature.
Plus de soixante années ont passé depuis. Daniel et moi avons fait notre service militaire. Puis, nous avons terminé notre préparation au ministère au séminaire adventiste. Nous avons commencé à prêcher l’imminent retour du Seigneur avec la force de la jeunesse. Nous avons fêté nos 70 ans, et le Seigneur n’est toujours pas revenu. Déception ? Doutes sur la véracité de sa venue ? Aucunement ! À la rigueur, une compréhension plus correcte et profonde de l’attente de l’avènement. Les disciples, peu de temps avant l’ascension du Christ, lui demandèrent : « Seigneur, est-ce en ce temps que tu vas établir le royaume pour Israël ? » Ce à quoi Jésus répondit : « Il ne vous appartient pas de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. » (Ac 1.6, 7)
L’apôtre Pierre nous donne une première clé : le temps n’a pas la même valeur pour nous que pour Dieu. Le temps correspond pour nous à l’existence humaine dépendante d’un début et d’une fin, en opposition avec l’éternité divine : « Pour le Seigneur, un jour est comme mille ans et mille ans comme un jour. » (2 P 3.8) Habacuc interpella le Seigneur et lui demanda : « Jusqu’à quand, Seigneur, appellerai-je au secours sans que tu entendes ? Jusqu’à quand crierai-je vers toi : “Violence ! ” sans que tu sauves ? » (Ha 1.2) Et Le Seigneur lui donna la consigne définitive pour tous ceux qui attendent anxieusement la manifestation glorieuse de Jésus : « Car c’est encore une vision pour le temps fixé, elle aspire à son terme, elle ne mentira pas. Si elle tarde, attends-la car elle se réalisera bel et bien, elle ne sera pas différée » (Ha 2.3).
Parce qu’il y a un Dieu dans les cieux, ayez confiance en cette promesse bénie.
(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)