Nous restons à Dachau

« Jésus fondit en larmes. » (Jean 11-35)

En juillet 1975, lors d’un voyage dans le cadre d’un congrès de la Conférence Générale qui eut lieu à Vienne (Autriche), nous visitâmes le premier camp de concentration construit par les nazis à Dachau, près de Munich, dans le sud de l’Allemagne. Comme le camp d’Auschwitz, beaucoup plus grand, Dachau fut, de 1933 à 1945, la scène de châtiments terriblement cruels infligés aux prisonniers religieux, aristocrates, intellectuels, politiques, gitans, et, depuis 1939, aussi juifs. Durant cette période, plus de 200 000 prisonniers furent reclus dans ce camp d’extermination, où on calcule que 41 500 personnes furent assassinées, en plus de mille autres qui moururent victimes des lamentables conditions de vie. À Dachau, le Dr. Sigmund Rasher réalisa d’infâmes expériences médicales sur des prisonniers pour essayer de nouveaux médicaments en cours d’expérimentation. Des centaines de prisonniers moururent ou restèrent estropiés à vie suite à ses expériences.

Dachau fut la scène d’horribles travaux forcés jusqu’à la mort, de tortures, d’exécutions sommaires, de faim, de froid et de surpopulation ; une clôture électrifiée de fils de fer barbelés, un fossé et un mur muni de sept tours de garde entourant l’enceinte, c’est le souvenir sinistre que je garde de cet enfer sur terre. En le visitant, impossible de retenir ses larmes.

Pourquoi tant de violence ? Plus particulièrement à l’encontre des enfants de Dieu ? « Jamais le Seigneur ne violente la volonté ni la conscience de l’homme. Le Malin, au contraire, a toujours recours à la force brutale pour vaincre ceux qu’il peut séduire. Par la crainte et la force, il s’efforce de diriger la conscience et de recevoir les honneurs. Dans ce but, il agit par le moyen des autorités religieuses et séculières, les poussant à formuler des lois défiant les lois divines. » (Ellen White, Pour un bon équilibre mental et spirituel, p. 490)

Aujourd’hui, presque soixante ans après la libération de Dachau par les troupes alliées, nous restons à Dachau, dans ce camp de concentration d’inégalités, de violence, de faim, d’abus, de corruption, d’impunités qu’est notre monde actuel. Nous continuons sans nous changer comme nous le devrions ; avec une sévère indifférence, nous continuons à contempler comme si ces tragiques statistiques n’étaient rien. Jusqu’à quand ? Seul Dieu le sait.

La bonne nouvelle est que Jésus revient bientôt pour nous emmener vivre dans notre véritable foyer. Alors, il n’y aura plus de cris ni de douleurs.

(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)