Sourds et aveugles au sein de l’église

« Sourds, écoutez ! Aveugles, regardez et voyez ! Qui est aveugle, sinon mon serviteur ? Qui est sourd comme le messager que j’envoie ? Qui est aveugle comme celui qui a trouvé la paix, aveugle comme le serviteur du Seigneur ? Tu as vu beaucoup de choses, mais tu n’y as pas pris garde : on a ouvert les oreilles, mais on n’a pas entendu. » (Esaïe 42.18-20)

Imaginez-vous un aveugle visitant la pinacothèque du Musée du Prado ? S’arrêtant devant « Les Ménines » de Veläzquez et attendant que quelqu’un lui explique l’« air interposé » entre les figures des infantes et de ses dames. Imaginez-vous un sourd accompagnant avec ses paumes l’interprétation de la fameuse marche Radetsky lors du concert de l’An Neuf à Vienne ? Tout semble être un jeu d’imagination, mais en réalité notre texte de ce jour nous dit que le peuple d’Israël était aveugle et sourd parce que bien que voyant il ne voyait pas, et bien qu’entendant il n’entendait pas, aussi ne comprenait-il pas ce que le Seigneur lui montrait et lui disait au travers des merveilles des événements.

Oui, dans l’église, il peut y avoir des sourds du cœur qui ne sentent pas, des aveugles de la foi qui ne croient pas, ceux qui ne communiquent pas parce qu’ils n’entendent pas, ceux qui ne comprennent pas parce qu’ils ne voient pas. Si nous pouvions ouvrir nos oreilles closes et illuminer nos yeux éteints, quelle merveille ! Nous serions témoins des miracles de Dieu, nous verrions et entendrions l’explosion de lumière multicolore de l’infini amour divin dans ce monde, notre esprit serait joyeux, serein et réconforté, et nous aurions une énorme envie de raconter aux autres ce dont nous sommes témoins et ce que nous entendons.

Le Seigneur a dit : « Tournez-vous vers moi et soyez sauvés, vous tous, aux extrémités de la terre ! Car je suis Dieu, et il n’y en a pas d’autre » (És 45.22) et, depuis lors, le salut se résume en un croisement de regards entre le Sauveur et l’homme, et en une écoute attentive de la Parole de Dieu, de laquelle vient la foi qui sauve. Le regard de Jésus rencontra celui de Pierre dans la cour du grand prêtre. Pierre se rappela ses paroles et pleura amèrement. Aussi, le paralytique du bassin, le Gadarénien possédé, le lépreux, la femme malade d’une perte de sang, regardèrent vers Jésus et furent guéris ; la veuve de Naïn, Jaïrus et son épouse dont il rendit la vie aux enfants. L’aveugle Bartimée, l’aveugle de Bethsaïda et l’aveugle de naissance regardèrent également vers Jésus, de leurs yeux sans lumière, puis ils virent ; et ce malfaiteur de Golgotha, cloué sur une croix, regarda aussi à Jésus, presque agonisant, et le Seigneur lui promit d’entrer au Paradis. Jésus les regarda tous et leur dit : « Soyez sauvés. »

Regardez-le aujourd’hui. Il vous enseignera à écouter sa voix et à entendre sa Parole.

(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)