Faux guides ou ange de Dieu

« Car il donnera pour toi des ordres à ses messagers pour te garder dans toutes tes voies ; ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » (Psaume 91.11-12)

En juillet 1942, Joseph Smit, un chef d’entreprise juif de Rotterdam (HoIlande), était angoissé et voulait quitter son pays pour se réfugier en Suisse. Il avait été un jour détenu par la Gestapo et il craignait que lui ou sa famille ne finisse dans un camp d’extermination nazi. Un ami lui dit qu’il connaissait quelqu’un qui pourrait le mener sain et sauf en Suisse, mais qu’il devrait payer un prix élevé : deux mille florins à l’époque par personne et à payer d’avance. Il paya, entra en contact avec le guide clandestin et tous deux fixèrent l’itinéraire : Rotterdam, Bruxelles, Paris, Lyon, Annecy, Collonges, Genève.

Mais dès le commencement du voyage ils furent l’objet d’escroqueries et de chantages. Ils changèrent plusieurs fois de guides, et ceux-ci leur demandèrent beaucoup plus d’argent. Finalement, ils atteignirent Lyon sans un sou en poche. Là, le consulat de leur pays les mit en contact avec Jean Weidner qui, ayant pris connaissance de leur histoire et de l’escroquerie dont ils avaient été victimes, se chargea de la famille sans frais. Il les introduisit en Suisse en faisant un tronçon du voyage par le Salève qu’il connaissait très bien, jusqu’à Collonges, où ils traversèrent de nuit la route et les barrières de barbelés qui les séparaient de la Suisse.

Le groupe commença la traversée du Salève à l’aube. Mais la grand-mère prit vite du retard. Soudain, Jean se rendit compte que celle-ci n’était plus dans le groupe. Il partit à sa rencontre et elle lui dit : « Je n’y arriverai jamais. Continuez à avancer avec les autres. Laissez-moi ici, laissez-moi ici ! Je préfère mourir dans la montagne. » Weidner se sentait responsable de ce groupe et il ne put admettre de perdre un de ses membres. Il lui offrit de s’appuyer sur son épaule. « Laissez-moi mourir, laissez-moi me coucher ici et mourir. Vous pouvez continuer sans moi. » À ce moment, Jean Weidner la prit dans ses bras et la porta jusqu’à la grange où ils devaient se reposer et manger avant de traverser la frontière. À minuit, après avoir évité d’être vus par les patrouilles allemandes qui passaient par la route, ils passèrent, l’un après l’autre, la barrière de barbelés et se trouvèrent en Suisse, dans la région de Genève.

Faux guides et ange de Dieu. La famille Smit avait rencontré en Jean Weidner l’ange de Jéhovah du Psaume 91, qui prit dans ses bras la grand-mère et la conduisit vers la liberté et vers la vie.

Vous pouvez être aujourd’hui un ange de Dieu.

(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)