Une seule chose compte

« Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la bonne part: elle ne lui sera pas retirée. » (Matthieu 10.41-42)

L‘apôtre Paul, après avoir confessé son indignité personnellement, nous montre maintenant le sens de sa responsabilité individuelle dans la découverte de ce qui est le plus important sur le chemin de la perfection : « Une seule chose compte » (Ph 3.13) Au plus profond de ses mots, il y a, sans doute, ces paroles de Jésus à Marthe : « Tu t’agites pour beaucoup de choses. Une seule est nécessaire. » « Une seule chose compte ». Moi, dit l’apôtre Paul, je dois faire quelque chose dans la réalisation de la perfection. Pour les défenseurs de la justification par la foi sans compromis ni devoirs inhérents, ceux qui postulent une grâce «bon marché », ces paroles peuvent devenir une provocation, une contradiction ou une erreur. Mais ce n’est pas le cas. Dans un autre passage de cette même lettre, Paul met ensemble, en intime relation, l’admonition « mettez en œuvre votre salut avec crainte et tremblement » et l’assentiment « car c’est Dieu qui opère en vous le vouloir et le faire pour son bon plaisir » et tout cela « pour être irréprochables et purs, enfants de Dieu sans défaut » (Ph 2.12-15). La perfection que Dieu veut œuvrer dans l’homme converti exige de celui-ci sa coopération responsable. Dieu ne sauve pas l’être humain sans son consentement ; le croyant participe plutôt activement avec Dieu au salut.

Quand il s’agit de la perfection, nous ne pouvons pas regarder de l’autre côté comme si cela ne nous incombait pas. Il ne s’agit pas de projeter les problèmes sur les autres ; Dieu attend ma détermination personnelle conséquente, ma réponse, mon adhésion : Ai-je découvert déjà ce que je dois impérativement faire ou est-ce que je continue à me disperser dans « beaucoup de choses » ? Est-ce que je connais ce qui empêche ma croissance spirituelle ? Que dois-je faire moi si je veux gravir le chemin de la perfection et non stagner ? Ce ne sont pas toujours de grandes décisions ou de grands changements. Parfois, ce sont des choses apparemment insignifiantes. Un célèbre marcheur qui s’était proposé de traverser à pied les États-Unis, de la côte Est à la côte Ouest, fut interrogé par les journalistes alors qu’il atteignait la moitié du chemin. Un des reporters lui demanda : « Dites-nous, quelle a été la plus grande difficulté que vous ayez rencontrée jusqu’ici dans votre tentative ? ». Le sportif se tut un moment puis répondit : « Le sable qui entre dans mes chaussures. ».

Avez-vous déjà essayé de marcher avec du sable ou un caillou dans la chaussure ? Cela se passe de la même façon avec les choses spirituelles. Sortez le « sable » qu’il y a dans votre vie et la qualité de votre expérience spirituelle s’améliorera.

(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)