Allons à Bethléem !
« Lorsque les anges se furent éloignés vers le ciel, les bergers se dirent les uns aux autres : Allons donc jusqu’à Bethléem, et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaitre. » (Luc 2.15)
A ce moment, les bergers apparaissent dans la scène. Ce quatrième acte de la Nativité est le plus populaire, le plus grandiose, et le plus spectaculaire : l’annonce de l’ange du Seigneur, la splendeur du ciel qui entoure les bergers, les bonnes nouvelles de grande joie à la naissance du Sauveur ; le chœur angélique formé d’une multitude d’hôtes célestes, le chant : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et, sur la terre, paix parmi les humains en qui il prend plaisir ! » Toute cette splendeur de lumière et de musique dans le ciel étoilé de cette nuit contraste avec l’humble, pauvre et simple apparence des bergers, la petite classe de la population agricole, serviteurs de Dieu. Ils passaient la nuit dans les champs des trois collines qui se situent à 500 mètres de Bethléem, surveillant leur bétail, la tête couverte d’un turban noir, une peau d’agneau sur les épaules, les pieds déchaussés ou chaussés de misérables sandales, une houlette de sycomore en main, assis sur une pierre autour d’un grand feu, prenant la relève de veille en veille.
Mais ces âmes simples et réceptives, sans préjugé de classe, sans grandes exigences intellectuelles, sans inquiétudes politiques, spontanées et allègres, furent à ce point impressionnées par cette annonce céleste que, sans hésiter, sans suspecter le moindre piège, elles s’exclamèrent avec enthousiasme : « Allons donc jusqu’à Bethléem ! » Et, tout à leur hâte, les bergers arrivèrent à l’étable où ils rencontrèrent Joseph, Marie et l’Enfant et, émerveillés, ils l’adorèrent. Ensuite, en retournant à leur bétail, ils avertirent toute la population de Bethléem de ce qu’ils avaient vu et entendu, causant l’admiration et l’étonnement de ceux qui les écoutaient.
Après Marie et Joseph, les bergers furent les premiers témoins de la naissance du Sauveur, les premiers à proclamer au monde la bonne nouvelle, l’évangile du salut qu’ils avaient entendu dans les cieux et dont ils avaient été témoins sur terre. Ce sont les interprètes, dans cette scène de la Nativité, de l’attitude réjouie et franche du peuple simple et discret qui hier, aujourd’hui et pour toujours, manifeste sa religiosité et exprime sa foi sans grandes discussions théologiques ; ils représentent tous ceux qui croient et suivent avec enthousiasme et joie la Parole du Seigneur.
Aujourd’hui, nous avons besoin d’imiter ces nobles bergers pour contempler la grandeur de Jésus et la faire connaitre à nos voisins.
(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)