« Que dirons-nous donc? Demeurerions-nous dans le péché, afin que la grâce abonde? Loin de là! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché? Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection, sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché; car celui qui est mort est libre du péché. » Romains 6.1-7
Sauvés par la vie de Jésus
Voyez-vous, il faut réaliser que sans sa résurrection, notre salut ne serait pas complet. Et je dirais même qu’il n’y a pas de salut sans résurrection. Laissez-moi vous lire cet important verset en Romains 5.10. Car, si lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à bien plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie (c.-à-d. la vie de Jésus, la vie qui s’est poursuivie au-delà de sa mort sur la croix). L’argument de Paul ici repose sur la résurrection de Jésus. Relisons lentement ces mots. … à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie. Paul nous fait remarquer que nous avons été sauvés non seulement par la mort de Jésus, mais encore plus par sa vie.
Qu’est-ce que la mort de Jésus apporte du point de vue spirituel ? Nous pouvons le lire dans ce verset. Sa mort nous a réconciliés avec Dieu. … lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils… Cela veut dire que sa mort a supprimé notre culpabilité face au péché, ce péché qui nous sépare de Dieu. Il y a eu réconciliation lorsque nos offenses nous ont été pardonnées. Sans l’œuvre de la croix, le différend qui nous opposait à Dieu n’aurait pu être réglé.
Mais voyez-vous, la réconciliation ne représente qu’une étape du processus du salut. Elle est bien sûr essentielle au salut. Mais le salut ne se limite pas qu’au pardon des péchés. Il faut éviter de réduire le don du salut à une question de pardon. Le salut englobe d’autres réalités spirituelles. … à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie. Être chrétien, c’est bien plus que d’avoir expérimenté le pardon de Dieu.
Je vous ai fait remarquer que Jésus n’avait pas à ressusciter d’entre les morts pour être notre sauveur. [En mourant sur la croix], Il est mon sauveur. Par contre, il ne peut pas être mon seigneur, s’Il est mort ! Seule une personne vivante peut porter ce titre. C’est pourquoi Jésus est notre Seigneur de même que notre Sauveur. L’apôtre Pierre parle du royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ (1Pierre 1.11). On ne pourrait pas appeler Jésus par le titre de « Seigneur » s’il n’était pas ressuscité. Autrement, il faudrait le considérer comme étant un titre de courtoisie dont on a dépouillé la notion d’autorité. Le Christ ne peut agir en Seigneur que dans un contexte de résurrection. Jésus ne peut pas être mon maître et mon seigneur, il ne peut pas exercer d’autorité sur moi s’il est mort et enterré. Et à moins qu’il devienne le Seigneur de votre vie, il ne peut pas être votre Sauveur. Il nous sauve, non seulement par sa mort, mais bien plus par sa vie. Souvenez-vous de Romains 5.10… à bien plus forte raison… serons-nous sauvés par sa vie ?
Ceci étant compris, il faut se demander comment Jésus nous sauve par sa vie. Nous savons tous comment sa mort nous sauve. La sentence de mort pesait sur nous à cause de nos péchés et n’attendait qu’à être exécuté. Puis Jésus s’est mis à notre place. Il a accepté la crucifixion afin de payer la dette spirituelle que le péché a engendrée. Par sa mort sur la croix, il nous a sauvés d’une mort certaine. Tout cela, nous le comprenons. Mais comment Jésus nous sauve-t-il par sa vie ? Voilà une question qui mérite des explications et j’aimerais m’y attarder, car elle est importante.
La résurrection permet la régénération
Tout d’abord, la première chose à survenir quand Jésus nous sauve par sa vie se manifeste par une transformation spirituelle. Jésus répand en nous cette nouvelle vie. Saviez-vous que dans le NT, la régénération se rapporte non pas à la mort du Christ, mais plutôt à sa vie ? C’est la résurrection de Jésus qui rend possible notre régénération. C’est dans ce sens qu’il nous sauve par sa vie. Par la puissance de sa résurrection, il fait de nous une nouvelle créature. C’est de cette façon que le Christ ressuscité nous sauve par sa vie.
Le fait de devenir un chrétien ne se résume pas à une question de réformation morale. Il faut plutôt parler d’une nouvelle création impliquant une transformation complète de tout notre être. C’est une question de résurrection, de se relever d’une mort spirituelle. Le christianisme se rapporte ainsi à un Christ qui fait de vous une nouvelle créature par la puissance de sa résurrection.
Regardons maintenant les bases bibliques de ce que nous affirmons. Lisons ce verset en 1Pierre 1.3. Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés. Vous voyez que Pierre parle ici du phénomène de la nouvelle naissance, de la régénération. Comment sommes-nous régénérés ? Continuons à lire ce verset. Il nous a régénérés par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour une espérance vivante. La personne qui vit de façon authentique l’espérance de la foi chrétienne fait aussi l’expérience de la résurrection dans sa vie.
Pensez au baptême. Que s’est-il produit sur le plan spirituel lors de votre baptême ? Le baptême vous a uni à Jésus dans sa mort. Vous avez été ensevelis avec lui lorsque vous avez immergé votre corps dans l’eau. Et en sortant de l’eau, vous vous êtes assimilés à Jésus dans sa résurrection et vous marchez maintenant en nouveauté de vie. Voilà des notions de base que tout chrétien doit nécessairement comprendre au début de sa marche avec Dieu.
Donc le symbolisme du baptême fait référence non seulement à notre mort avec Jésus, mais aussi à sa résurrection. Nous nous sommes identifiés à Jésus dans une résurrection semblable à la sienne. Et c’est par la résurrection de Jésus d’entre les morts que nous devenons de nouvelles créatures, des créatures régénérées. Nous devons réaliser que sans cette résurrection, la nouvelle naissance ne peut se produire. La puissance de Dieu ne pourrait pas se déployer pour neutraliser l’emprise du péché dans la vie des hommes.
Écrit par Yves I-Bing Cheng