Le conseil inspiré est aussi pertinent aujourd’hui que lorsqu’il a été consigné
ALEJ ANDRO MEDINA VILL ARREAL
En 606 av. J.-C., Israël était sur le point de faire face à l’une des pires crises de son histoire. D’ici quelques années, le royaume de Juda allait être détruit – soit en 586 av. J.-C.
Assujetti à l’Égypte, le roi Jojakim (il régna de 609 à 598 av. J.-C.) payait un lourd tribut (2 R 23.35). L’année suivante (605 av. J.-C.), lors de la bataille de Carkemisch, Nebucadnetsar II déftt Pharaon Neco et l’armée égyptienne, changeant ainsi le paysage politique de la région. Jojakim fut maintenant contraint de faire passer son allégeance et son alliance de l’Égypte à Babylone (2 R 24.1).
Malheureusement, à un moment crucial pour le peuple de Dieu, le jeune Jojakim ne fut autre qu’un piètre dirigeant. Ne songeant qu’à accumuler des richesses, il avait recours à la corruption, à l’injustice, et à d’autres abus (Jr 22).
UN MESSAGE DU CIEL
Autour de 605 av. J.-C., le Seigneur ftt parvenir un message important à Jojakim par le prophète Jérémie : « Prends un livre, et tu y écriras toutes les paroles que je t’ai dites sur Israël et sur Juda, et sur toutes les nations, depuis le jour où je t’ai parlé, au temps de Josias, jusqu’à ce jour. Quand la maison de Juda entendra tout le mal que je pense lui faire, peut-être reviendront-ils chacun de leur mauvaise voie ; alors je pardonnerai leur iniquité et leur péché. » (Jr 36.2,3)
Jérémie obéit et dicta à Baruc les paroles que le Seigneur lui inspirait. Baruc lut ensuite le rouleau devant le peuple (v. 9,10).
À l’ouïe de ce message, les gens furent alarmés et dirent : « Nous rapporterons au roi toutes ces paroles. » (v. 16) Ils firent ainsi, mais demandèrent d’abord à Baruc et à Jérémie d’aller se cacher.
UN ROI À L’ATTITUDE POSTMODERNE
Le roi de Juda réagit avec une audace particulière, ce que Jérémie nous rap- porte : « Le roi était assis dans la maison d’hiver, – c’était au neuvième mois, – et un brasier était allumé devant lui. Lorsque Jehudi eut lu trois ou quatre feuilles, le roi coupa le livre avec le canif du secrétaire, et le jeta dans le feu du brasier, où il fut entièrement consumé. » (v. 22,23) L’attitude de Jojakim a une touche plutôt postmoderne :
Il ne s’intéressait pas à la Parole de Dieu.
Il pensait que son contenu était absolument sans intérêt.
Il croyait qu’elle n’avait aucune autorité.
Il estimait pouvoir se passer du conseil divin.
Allant au-delà de l’indifférence, il n’eut aucun scrupule à détruire les Écritures.
Ce faisant, il ne comprit pas qu’il rejetait sa dernière occasion d’éviter la crise.
Tout au long de l’histoire, Satan a été l’instigateur de différentes initiatives contre la Bible et l’autorité biblique :
- À l’époque prémoderne, la destruction et la persécution.
- À l’époque moderne, les attaques idéologiques.
- À l’époque postmoderne, une attitude marquée par l’indifférence et le mépris.
LE DÉFI ACTUEL ENVERS LA BIBLE
Aujourd’hui, nous vivons, nous aussi, dans un temps de crises – existentielles, économiques, environne- mentales. Nos familles sont en butte à des crises touchant l’alimentation, la santé, et la sécurité. Où trouver des solutions à ces problèmes ? La Bible dit : « Invoque-moi, et je te répondrai ; je t’annoncerai de grandes choses, des choses cachées, que tu ne connais pas. » (Jr 33.3) Oui, la Parole de Dieu a des solutions efficaces pour les défis de la vie quotidienne.
Mais que fait la société postmoderne ? Elle se montre parfaitement indifférente aux Écritures et les rejette parce qu’à son avis, elles n’ont aucune autorité. Il y a même des tentatives de détruire littéralement des exemplaires de la Bible.
Ces réactions sont-elles utiles à la société actuelle ? Non, parce que les gens éprouvent toujours des besoins spirituels. Dans le monde sécularisé, ils cherchent la spiritualité à des sources frelatées. Mais dans l’Église, nous faisons l’expérience d’une autre conséquence : l’analphabétisme biblique.
Quels sont les résultats d’un tel analphabétisme ? La montée du mysticisme biblique et l’augmentation de légendes spirituelles ; la quête d’une expérience de culte spectaculaire et sentimentaliste ; l’apparition de « superstars » chrétiennes, dont les déclarations et les interprétations sont suivies par leurs admirateurs ; et la construction d’une Église vulnérable à toutes sortes de supercheries et d’absurdités prêchées au nom de Dieu.
CONTRER LE REJET DES ÉCRITURES
La Parole de Dieu ne peut être détruite : « L’herbe sèche, la fleur tombe ; mais la parole de notre Dieu subsiste éternellement. » (Es 40.8) Le roi Jojakim ayant détruit le rouleau, Dieu ordonna à Jérémie d’en écrire un nouveau, et même d’y ajouter des avertissements supplémentaires (Jr 36.28-31). Personne ne peut arrêter la progression de l’Évangile. La Parole de Dieu, fort heureusement, ne dépend nullement des cœurs humains capricieux (Lc 19.14).
Jojakim avait mis toute son espérance en l’Égypte. En 598 av. J.-C., encouragé par Pharaon, il se rebella ouvertement contre Nebucadnetsar. Il convainquit son peuple que s’il se battait contre Babylone, les Égyptiens lui viendraient en aide. Mais la rébellion entraîna plutôt une nouvelle invasion par la puissante armée chaldéenne. La vérité, c’est que l’Égypte n’avait jamais eu l’intention d’aider Juda : elle ne faisait que gagner du temps dans son propre intérêt.
Dieu envoya à Jojakim un message d’espérance pour sauver son peuple, message que ce dernier rejeta parce qu’il s’appuyait sur une fausse espérance.
En tant que messagers de la Parole de Dieu, nous ne pouvons présupposer que la prédication biblique sera la bienvenue. Aujourd’hui, beaucoup ne veulent entendre que des paroles approuvant leurs iniquités. Ellen
White a écrit : « Qu’ils sont nombreux les hommes qui refusent de tenir compte des avertissements répétés ! Ils préfèrent écouter les faux docteurs, lesquels bercent leur vanité par des paroles flatteuses et ferment les yeux sur leur mauvaise conduite. Pendant le temps de détresse, ces personnes ne trouveront aucun refuge, aucun secours divin. Les serviteurs de Dieu supporteront avec courage et patience les épreuves et les tribulations qui s’abattront sur eux par suite des reproches, de l’oubli et des médisances. Ils continueront à s’acquitter fidèlement de la tâche que Dieu leur a confiée, et ils se souviendront que les prophètes du passé, le Sauveur lui-même et les apôtres ont subi, eux aussi, les injures et les persécutions pour l’amour de la sainte Parole*. »
L’AUTORITÉ SCRIPTURAIRE : CONCLUSION
- Dieu seul connaît l’avenir. Il est la source de toute l’information consignée dans la Bible (Es 46.10 ; 2 Tm 3.16).
- Ne nous attendons pas à ce que nos semblables acceptent aisément les messages bibliques (Jn 15.18,19).
- La société postmoderne tend à rejeter la Parole de Dieu avec indiffé- rence et mépris, préférant se confter en de faux concepts et de fausses philosophies (Ap 3.17).
- L’analphabétisme biblique favorise une expérience religieuse incertaine fondée sur les intérêts personnels (Mt 21-23).
- Le message de Dieu subsiste mal- gré le rejet (et parfois la destruction) des Écritures (Mt 35).
- La Bible constitue l’autorité suprême. Nous devons, par consé- quent, prêter attention à son message (Ps 119.160).
* Ellen G. White, Prophètes et rois, p. 333, 334.