Gardien de l’orphelin
« L’orphelin trouve la compassion devant toi. » (Osée 14:3)
« L’orphelin trouve la compassion devant toi. » (Osée 14:3)

« Le Seigneur crie : Arrêtez et reconnaissez que je Dieu ! » (Psaume 46.11, PDV)
A l’ère du mouvement incessant auquel nous participons, que nous subissons et de son vacarme, pour survivre, un peu de tranquillité s’impose. Le rythme infernal de notre vie ne nous laisse pas assez souvent le temps de nous poser pour reprendre haleine. Il est indéniable que les progrès vertigineux de la technologie sont en priorité marqués par la vitesse d’exécution des tâches. Nous sommes donc accoutumés au « tout, tout de suite ». Voilà pourquoi nous avons oublié comment attendre patiemment, et cette impatience pourrait bien imperceptiblement entraver notre parcours spirituel…
L’essor visuel et son emprise croissante sont emblématiques de notre époque hyperconnectée. Consentant ou non cela accentue notre difficulté à choisir le ralentissement et bien davantage de cesser toute activité pour un repos authentique ! Pour certains d’entre nous, réapprendre dans le calme à concentrer ses pensées sur les questions divines se voudrait-il un exercice étrange aujourd’hui ? Loin de là, c’est un moment où nous voudrions nous sentir en communion avec Dieu. Cette pratique demande à renaître quelle que soient les époques. Il est essentiel de mettre à part un temps libre uniquement consacré à ce lien à Dieu.
Ralentir, s’asseoir, respirer, se rappeler la tendre attention de Dieu, attendre patiemment et demeurer serein si Dieu ne répond pas instantanément à nos prières. Tout un art qu’il nous faut déployer ou réapprendre.
Une œuvre d’intercession a été initiée par Dieu lui-même. Elle devrait s’accomplir en harmonie avec le Ciel au travers de son peuple s’efforçant d’être les meilleurs témoins de son amour.
Tout au long de l’Écriture, nous rencontrons le peuple de Dieu dans une attitude d’attente consciencieuse. Bon nombre d’auteurs d’écrits de la Bible expriment à de multiples occasions leur attente par une question : « Combien de temps, Seigneur ? » (Hab. 1.2 ; Dan. 8.13). Il n’y a pas d’espérance sans attente (Tite 2.13). Il n’y a pas d’endurance sans attente (Rom. 5.3, 4). Il n’y a pas de patience sans attente (Apoc. 14.12). Il n’y a pas de désir sans attente (Psaume 42.1). Il n’y a pas de vie sans attente. Il n’y a pas d’histoire humaine sans attente. L’attente fait partie de l’existence humaine.
Dans l’attente, nous nous concentrons souvent sur nos angoisses et espérons les voir se volatiliser. Mais attendre ne signifie pas rester passif, ne rien faire et espérer qu’une situation désagréable disparaîtra d’une manière ou d’une autre. D’un point de vue biblique, le but premier de l’attente est de mettre en lumière qui je suis et qui je deviens durant ce délai. Je fais donc face à certaines interrogations dans mon impatience et mes doutes : est-ce que je remets en question la bonté et la toute-puissance de Dieu ? Ou, est-ce que je reconnais qu’en attendant, je suis confronté à une opportunité unique qui m’aidera à devenir la personne que Dieu souhaite voir évoluer ? Par cette épreuve, je peux devenir la personne que je n’aurais jamais été autrement.
Si l’on considère les choses sous cet angle, l’attente devient le moyen de transformation de Dieu, pour nous changer selon sa volonté. Ainsi, elle s’avère être une expression de la bonté et de la grâce de Dieu. Elle nous aide à devenir semblables à Dieu, qui attend avec une grande patience, ne voulant pas voir une seule de ses créatures se perdre.
L’attente n’est pas une fin en soi mais un moyen de bénédiction, une possibilité pour tous de tendre à la pleine harmonie à laquelle Dieu invite.

« Les apôtres se rassemblèrent autour de Jésus et lui racontèrent tout ce qu’ils avaient fait et tout ce qu’ils avaient enseigné. Jésus leur dit : « Venez à l’écart, dans un endroit désert et reposez-vous un peu. En effet, il y avait beaucoup de monde qui allait et venait, et ils n’avaient pas même le temps de manger. Ils partirent donc dans une barque pour aller à l’écart dans un endroit. » (Marc 6.30-32, Segond 21)
S’activer est la norme dans le monde du travail. Les pressions de notre société actuelle ont imprimé depuis bien longtemps un principe : plus nous sommes occupés, mieux nous sommes considérés. L’indisponibilité et les challenges personnels attirent incontestablement à une certaine admiration.
Mais alors que nous sommes occupés à gagner notre vie, nous avons oublié de goûter aux meilleurs instants de la vie ! Il est clair que nous vivons dans un monde réel, qu’il y a toujours d’importantes marges d’erreur. Le bien et le mal sont si étroitement mêlés que nous pourrions nous affairer à l’œuvre de Dieu sans pratiquer ce qui lui est agréable…Le danger est subtil. N’est-ce pas ce qui est arrivé aux disciples du Christ ? Nous pourrions, à leur image, agir pareillement pour les meilleures raisons du monde.
Le temps nous est compté, nous voudrions tant accomplir pour le Seigneur, être de bons gestionnaires de notre temps et de nos talents ! Cela fait du bien, pensons-nous, d’être occupés pour Dieu et sommes parfois tentés de penser que Dieu récompensera notre activité pour Lui ! Cependant, nos défis et notre empressement excessifs à servir, bien qu’étant motivés par un amour incontestable pour Dieu, paradoxalement, pourraient laisser poindre un certain éloignement spirituel d’avec notre Créateur. C’est ainsi que le lien vivant avec notre Rédempteur pourrait se voir fragilisé.
Nos actions, aussi louables soient-elles sont peut-être, accomplies par habitude, et non conduites par la puissance du Saint-Esprit. Et, plus nous aspirons à bien faire malgré le stress, plus nous estimons être en phase avec le dessein de Dieu. L’agitation deviendrait-elle la nouvelle norme ? Submergés, accaparés par la masse de tâches qu’exige la mission nous manquons les meilleurs moments de la vie qui possèdent un incomparable sens. L’affairisme ferait-il voler en éclat notre vitalité spirituelle ?
La précipitation est l’ennemie de toute relation amoureuse, en particulier celle établie avec le Dieu vivant des Écritures Saintes. L’amour exige de l’attention, un espace-temps de qualité.
La ligne séparant la vérité de l’erreur, le bien du mal, le divin de l’infernal passe au milieu de chaque être humain Comment ne pas céder à la force de séduction de certaines idées, tendances générales ? Comment faire face à leur influence nocive ? Au lieu de la combattre, protégeons ce qui est précieux aux yeux de Dieu.
Il n’est pas étonnant que le Dieu des Écritures nous appelle à plusieurs reprises à nous arrêter, à faire une pause, à observer ce qu’il fera pour son peuple (2 Ch. 20.17 ; Psaume 37.7). Le Seigneur encourage ses enfants à ne pas se précipiter. Il sait combien nous le perdons rapidement de vue lorsque
notre esprit est pris dans un tourbillon d’activités quotidiennes. L’un des plus beaux aperçus du danger d’une activité constante pour Dieu se trouve lorsque notre Seigneur Jésus a pris la liberté de se reposer au cours de son propre ministère. Ellen White a magnifiquement décrit cet aspect important de son ministère auprès de ses disciples : « Ayant mis toute leur âme dans le travail en faveur d’autrui, et épuisé ainsi leurs forces physiques et intellectuelles, ils avaient le devoir de se reposer. » (Jésus-Christ, p. 352).
L’activisme compromet la vitalité et l’efficacité spirituelles, au point d’altérer notre amour pour Dieu. Plutôt que d’ajouter de nouveaux éléments à notre agenda, allégeons nos activités et faisons place à des moments de qualité constructifs en compagnie de notre Créateur et Sauveur.

« Faites donc bien attention à la façon dont vous vous conduisez : ne vous comportez pas comme des fous, mais comme des sages : rachetez le temps car les jours sont mauvais. » (Eph. 5.15, 16, Segond 21)
Notre vie déborde d’activités qui nous passionnent ou non. Dans notre société de consommation, le pouvoir du marketing fait son oeuvre… tout est imaginé pour nous faire craquer ! Nous sommes tentés de suivre ce mouvement ne serait-ce que de loin. En même temps nous aimerions avoir une vie engagée avec Dieu. Nous voudrions toujours posséder plus pour rêver à un certain confort, à des réalisations terrestres. Nous essayons donc désespérément de trouver un équilibre entre notre désir de servir Dieu dans la joie et profiter des moyens offerts par la société. Un tel état d’esprit conduit parfois à nous tromper nous-même.
Nos ambitions humaines ne doivent pas prendre le pas sur notre relation avec Dieu auquel nous sommes attachés. Ne nous berçons pas d’illusions, notre marche vers Dieu devrait trouver sa place, librement, au-dessus de tout.
Nous ne pouvons pas tout avoir. Il est impossible de se satisfaire en même temps des charmes offerts par notre société et des grâces divines. Ce serait une erreur fatale. Cette forme de pensée affecterait notre esprit et notre communion avec Dieu.
Dieu veut être le premier dans nos pensées étant notre modèle de vie, influençant nos choix et notre manière de vivre. Appliquons-nous à réduire certains de nos projets susceptibles d’affecter notre santé physique et spirituelle pour le laisser mieux nous accompagner et demeurer en nous.
En ce monde où le mal semble plus que jamais vouloir parasiter une plénitude de vie avec notre Créateur, libérons-nous en toute chose, profitons davantage de ce qui compte pour l’éternité. « Moins, c’est plus ! » Notre Maître veut que sa maison se remplisse et ne veut que des invités heureux à sa table. Il ne veut forcer personne au banquet qu’il a commencé à préparer. Réjouissons-nous toujours, dans l’attente de la rencontre promise avec lui face à face ! » Un jour dans ses parvis vaut mieux que mille ailleurs. »
Si dans mes jours j’en rencontre unQui plus rarement se présente,Seigneur, qu’il ait ce doux parfumEt cette saveur bienfaisanteQue seule, peut donner ta grâceQue ce jour plus saintement,A la lumière de ta face,Je passe, ô Dieu, chaque moment.