Réveil et Reforme

Blog « Réveil et Réforme » de l'Église Adventiste du Septième Jour de l'île de La Réunion

Le royaume des cieux dans notre coeur

2 novembre 2013

L’année dernière, pour la première fois, j’ai eu la chance de marcher au bord de la Mer de Galilée. En observant cette mer ancienne et les collines verdoyantes qui l’environnaient, j’ai facilement pu imaginer la vie à cet endroit, il y a deux mille ans, quand Jésus arpentait ces mêmes rives.

Je pouvais le voir, debout sur cette plage étroite et rocheuse, dans le soleil du matin, entouré d’une foule de gens de tous âges qui essayaient de s’approcher autant que possible de ce Maître singulier, Guérisseur et, peut-être même, libérateur ?

Comprenant que la foule était trop nombreuse pour cette plage, Jésus conduisit les gens vers le flanc de la colline où il avait passé la nuit précédente en prière pour ses disciples. Après cette nuit de veillée de prière, Jésus appela les douze et « leur donna ses instructions, puis, posant ses mains sur leurs têtes, il les bénit et les mit à part pour le ministère évangélique »(1).

Jésus savait que le moment était venu pour ses disciples de s’engager plus activement dans son œuvre, afin qu’après son ascension, ils puissent la poursuivre. Il était conscient de leurs faiblesses comme de leur potentiel. « Toutefois ils avaient répondu à son amour et, malgré leur lenteur à croire, Jésus avait vu en eux ceux qu’il pourrait former et discipliner pour le seconder dans son ministère (2). » Il savait également que, comme pour tout le peuple d’Israël, les enseignements des rabbins avaient distordu leur perception du Messie et de sa mission. Aussi désirait-il ouvrir leurs yeux sur la vérité.

Retour sur la montagne

Maintenant, Jésus et les disciples étaient à nouveau sur la montagne, entourés, cette fois, d’une foule de gens recherchant auprès de lui quelque chose de meilleur pour leur vie. Ils ne venaient pas seulement de Galilée, mais aussi de toute la Judée, dont Jérusalem. D’autres avaient voyagé depuis des régions à l’est du Jourdain dont la Pérée et la Décapole. On venait du nord, des villes côtières de la Phénicie de Tyr et de Sidon, ou de l’Idumée, au sud-ouest de la Mer Morte. Tous avaient entendu parler de cet extraordinaire Maître et Guérisseur et tous espéraient que, peut-être, le Messie qu’ils attendaient depuis si longtemps les délivrerait enfin de l’oppression romaine !

Ils imaginent déjà la gloire et la puissance nationale, la richesse et la splendeur qu’il rendrait au peuple, espérant que ce serait le jour où Jésus se proclamerait roi. D’autres se concentraient sur leur désir d’une plus belle maison, d’une meilleure nourriture, de plus beaux vêtements et de jours plus heureux.

Après être monté sur le flanc de la colline, Jésus s’assit sur l’herbe fraîche. Pressentant que quelque chose d’inhabituel allait se produire, les disciples se rapprochèrent de lui. Impatiente d’écouter les paroles du Maître, la foule s’assit à son tour, ignorant encore que leur monde s’en retrouverait bouleversé.

Le monde à l’envers

« Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux ! », déclara-t-il à ses auditeurs ébahis. « Heureux ceux qui sont doux, car ils hériteront la terre ! Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés ! » (Mt 5.3,5,6).

Les pauvres, ceux qui sont doux, qui ont faim et soif. Est-ce vraiment ces gens là que Dieu bénit ? Cela contredisait les scribes et les Pharisiens qui soutenaient que ceux qui souffraient étaient maudits. Ces chefs religieux enseignaient « des doctrines qui ne sont que préceptes humains » (Mt 15.9) causant encore plus de peine au peuple déjà accablé d’innombrables lois et règlements imposés par ces faux docteurs.

Allant droit au cœur du problème, Jésus présentait le caractère immuable de la loi de Dieu tout en proclamant que respecter cette loi à la lettre ne suffisait pas. « Car je vous le dis, si votre justice n’est pas supérieure à celle des scribes et des Pharisiens, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux. » (Mt 5.20)

J’imagine la stupeur qui frappa la foule : si ce n’était pas les scribes et les Pharisiens, qui donc pouvait y entrer ? Jésus s’expliqua en retirant les couches de l’apparence extérieure et en exposant l’intérieur de l’âme : « Vous avez entendu qu’il a été dit : tu ne commettras pas d’adultère. Mais moi je vous dis : quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis adultère avec elle dans son cœur. » (versets 27,28) Le Maître poursuivit son enseignement embarrassant en parlant du divorce, du fait de jurer, de la violence, de la véritable générosité et de l’amour envers les ennemis.

Chercher la réforme et le renouveau

Jésus cherchait à réformer la façon de vivre au quotidien du peuple. Il désirait les renouveler en faisant vivre le royaume des cieux en eux. Notre expérience spirituelle est de la plus haute importance et elle doit être notre priorité numéro un en ces derniers jours de l’histoire de la terre. Voici le conseil qui nous est donné : « En tant que peuple, nous manquons terriblement de foi et d’amour.

Nos efforts sont dérisoires pour le temps périlleux dans lequel nous vivons. L’orgueil, l’autocomplaisance, l’impiété et l’iniquité qui nous environnent ont un impact sur nous. Peu d’entre nous comprennent l’importance d’éviter autant que possible toutes les associations qui menacent notre vie spirituelle. Rares sont ceux qui, dans le choix de leurs fréquentations, prennent d’abord en considération leur prospérité spirituelle (3). »

Jésus désire cette proximité avec nous. Après tout, c’est lui qui a formé l’être humain de ses propres mains et qui lui a insufflé le souffle de vie pour en faire une âme vivante. Il souhaite maintenant re-former les cœurs et les esprits afin de conformer le caractère de son peuple à son image. Il désire renouveler ses enfants en insufflant en eux les bénédictions du ciel.

N’avons-nous pas besoin de réforme et de renouveau aujourd’hui ? Le Christ sait que, dans bien des domaines, nous luttons actuellement contre les mêmes tentations que le peuple d’Israël, il y a deux mille ans. Ellen G. White a écrit : « Le sermon sur la montagne conservera toujours toute sa force. Chacune de ses maximes est une parole de vie. Les principes établis dans ce discours valent pour tous les temps et tous les hommes. Avec une fermeté divine, le Christ exprime sa foi et son espérance en signalant certains traits distinctifs de ceux qui seront bénis pour avoir recherché la sanctification. En vivant par la foi la vie du Christ, chacun peut atteindre l’idéal inspiré par ses paroles (4). »

Le projet du renouveau

Notre Sauveur désire intensément remplir nos cœurs, nos foyers et nos églises de la paix et la joie du ciel. En étudiant attentivement son sermon sur la montagne, tel que l’évangile de Matthieu le rapporte aux chapitres 5, 6 et 7, nous trouvons ses instructions pour un « Renouveau de la vie chrétienne ». Il nous y révèle clairement et directement ce que signifie lui ressembler. Il enseigne les valeurs sur lesquelles se fondent sa loi et son caractère : l’honnêteté, la pureté, la bonté, l’amour désintéressé, la générosité et la fidélité. Des valeurs qui seront toujours valables.

Jésus souhaite que nous voyons au-delà, bien au-delà de ce monde temporaire et déchu. Au lieu de rechercher les richesses terrestres que « les vers et la rouille détruisent et [que] les voleurs percent et dérobent » (Mt 6.19), le Sauveur nous propose d’amasser « des trésors dans le ciel » (v. 20) qui dureront toujours. Plutôt que de vouloir le pouvoir dans ce monde, Jésus nous invite à faire briller notre lumière « devant les hommes, afin qu’ils voient [nos] œuvres bonnes et glorifient [notre] Père qui est dans les cieux » (Mt 5.16). Quand à nos craintes pour nos besoins temporels, Jésus nous encourage à ne pas nous inquiéter « en disant : que mangerons-nous ? Ou : que boirons-nous ? […] Votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus » (Mt 6.31-33).

Une vie chrétienne vibrante

C’est si simple et pourtant si profond. C’est si direct et, pourtant, quel défi ! Comment vivre une vie chrétienne vibrante ? En faisant du royaume de Dieu et de son caractère notre première priorité. En nourrissant chaque jour notre âme de sa parole de vie (voir Jean 6.53-58) et en prenant le temps de communiquer avec lui quotidiennement dans la prière personnelle et sincère.

Alors que nous apprendrons à mieux connaître Dieu par sa Parole et la prière, nous développerons une confiance toujours plus ferme en lui, certains qu’il sait ce qui est meilleur pour notre vie et nous le suivrons partout où il nous conduira. Nous aurons le désir de servir autrui comme Jésus l’a fait et d’apporter espoir et guérison, chaque fois que nous en avons l’occasion. Nous comprendrons la futilité de ce que le monde considère précieux et désirerons partager la merveilleuse histoire de la rédemption au plus de personnes possible. Et comme nous nous soucierons véritablement des autres et de leur bien-être éternel, nous comprendrons l’urgence de proclamer au monde le message particulier des trois anges révélé dans Apocalypse 14. En commençant par « l’Évangile éternel », ces messages invitent à adorer « celui qui a fait le ciel, la terre, la mer et les sources d’eau » (Ap 14.6,7).

« Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n’ont pas cru, et comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler » si personne ne leur fait connaître Jésus ? » (Rm 10.14). L’un des aspects les plus enthousiasmants et gratifiants d’une vie chrétienne renouvelée et vibrante, est le privilège de partager Jésus avec autrui par nos paroles et actions.

Pour cette semaine de prière, j’encourage chacun d’entre nous à consacrer du temps à l’étude de la Parole de Dieu, à y rechercher les messages qu’il nous adresse aujourd’hui et à prier en lui demandant les bénédictions qu’il attend de nous donner : ces bénédictions qu’il évoquait il y a longtemps sur une montagne, près de la Mer de Galilée. Les bénédictions qui découlent d’une vie vécue à la ressemblance de Christ et qui nous donnent un avant-goût d’une vie de bénédictions éternelles au prochain retour du Christ.

Références

1. Ellen G. WHITE, Heureux ceux qui…, Sur la montagne, p. 13.
2. Ibid. p. 12.
3. Ibid., Testimonies for the Church, Pacific Press, Mountain View, Californie, 1948, vol. 5, p. 232.
4. Ibid., Heureux ceux qui…, Préface, p. 9. 

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