Du Dieu caché au Dieu de la Bible

« Mais tu es un Dieu qui te caches, Dieu d’Israël, sauveur ! » (Ésaïe 45.15)

Pendant la liturgie de Pâque, les images des saints placées dans les églises catholiques espagnoles sont couvertes d’un voile violet. Le but de ce geste pascal est de reléguer au second plan tout acte cultuel afin de mettre en évidence celui du Rédempteur durant les jours de sa passion. Ce rite était aussi pratiqué dans les temples grecs antiques. Ôter le voile qui couvrait l’image du dieu était un acte appelé apocalipsis (du verbe grec apocaluptô, découvrir, dévoiler ou révéler quelque chose de caché). Plus tard, notamment à l’époque chrétienne, le terme a généralement été appliqué à la révélation divine.

Par définition, Dieu est inaccessible à l’homme. L’omnipotence divine, son éternité, sa perfection absolue, sont par essence inconcevables pour notre intelligence limitée. Dieu se cache, habite dans un espace inaccessible, que personne n’a vu (Es 45.15 ; l Ti 6.16 ; Jn 1.18). Par conséquent, l’homme a besoin que Dieu se révèle à lui, qu’il se rende accessible, qu’il lui montre comment et par quel chemin rétablir la communication avec lui, comment parvenir à le comprendre.

Dieu a voulu se révéler, ôter le voile qui le cachait aux hommes. Il l’a fait en premier lieu au moyen de la nature et de la conscience, ces révélateurs primitifs, universels et permanents qui manifestent quelques-unes de ses perfections invisibles (Rm 1.20 ; 2.14-16). Mais la nature et la conscience sont devenues insuffisantes face au développement du mal dans ce monde. Le péché a entaché l’œuvre parfaite de la création et a obscurci la conscience humaine. C’est pourquoi l’homme a eu besoin d’une révélation de nature différente, supérieure, avérée, impossible à confondre. Cette révélation s’est faite en Jésus-Christ, Dieu incarné, en qui se fond la double nature divine et humaine, dont les hypostases respectives deviennent une seule personne, laquelle unit l’humain et le divin comme jamais auparavant.

Entre les révélations primitives et la révélation suprême prennent place une série de révélations que Dieu octroya à Israël à travers les prophètes, puis à l’Église primitive à travers les apôtres. Nous appelons ces révélations intermédiaires, les Saintes Écritures, ou encore Parole de Dieu. Dans cette révélation écrite, Dieu condescend à se faire parole humaine, histoire, texte écrit, référent de toute connaissance relative à Dieu, au Sauveur, à l’Église, à ses doctrines, à la rédemption de l’humanité et à l’accomplissement de toutes choses.

Il n’existe rien de meilleur que la révélation de Dieu à ses enfants. Aujourd’hui, il peut vous dévoiler son profond amour pour vous.

(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)