Face à face avec Dieu
« Jacob appela ce lieu du nom de Péniel, car, dit-il, j’ai vu Dieu face à face, et mon âme a été sauvée. » (Genèse 32.30)
Cette nuit-là, Jacob voulut rester seul, car en lui bouillonnait l’anxiété. « Solitaire et sans protection, courbé par l’angoisse, Jacob se prosterne jusqu’en terre. […] Sa prière monte vers Dieu, accompagnée de cris et de larmes. » (Patriarches et prophètes, p. 175) Mais au lieu de trouver la paix qu’il cherchait, il rencontra un adversaire avec lequel il lutta jusqu`à l’aube. Cette lutte mystérieuse, celle de la prière-combat, correspond à un second niveau de la prière. L’apparition était bien réelle et il y eut des conséquences physiques à la lutte au corps-à-corps (Gn 32.31). Cependant, une lutte uniquement corporelle n’aurait pas conduit Jacob à la transformation morale qui s’ensuivit. Il s’agissait d’une crise morale accompagnée d’une lutte au corps-à-corps.
Qui était cet adversaire ? Jacob ne le reconnut pas. Tout ce qu’il put percevoir fut qu’il ne s’agissait pas d’un ennemi ordinaire. C’était Christ lui-même. Quel est l’adversaire qui s’oppose à nous dans notre prière d’agonie nocturne ? C’est en premier lieu notre vie indigne de péché : « Et tandis qu’il défend sa vie avec l’énergie du désespoir, ses péchés montent devant lui comme pour le séparer de Dieu. ›› (lbíd.) Ce sont aussi les promesses inopérantes de Dieu qui, fruit d’une religion théorique, le deviennent aussi quand vient la crise. L’adversaire est finalement notre conception insuffisante de Christ en ce qui concerne sa parfaite identification avec nos souffrances.
Dès l’annonce des premières lueurs de l’aube, l’inconnu donna un violent coup à Jacob, ce qui lui déboita la hanche. Ayant perdu toute force physique, il enlaça de ses bras le cou de son rival pour s’y accrocher. Il atteignit ainsi le troisième niveau de la prière : l’abandon total, la foi totale, un acte de la grâce de Dieu qui nous donne la paix du pardon et nous sauve. L’inconnu lui dit : « Laisse-moi aller car l’aurore se lève. » Et Jacob lui répond avec la témérité de l’héroïsme suprême de la foi : « Je ne te laisserai point aller que tu m’aies béni. » (Gn 32.26) « Ce mortel, faillible et chancelant, prévalut sur la Majesté du ciel. » (lbid.)
La bénédiction consista à recevoir un nom nouveau, c’est-à-dire une nouvelle identité. Jacob, qui signifie « supplantateur », fut remplacé par Israël, qui signifie « prince de Dieu ». Le soleil s’était déjà levé et Jacob appela cet endroit Péniel. Cette rencontre changea sa vie. Il était maintenant convaincu qu’il y avait un Dieu dans les cieux… et il faisait partie de ses projets.
Avez-vous vécu pareille rencontre avec Jésus ? Êtes-vous disposé à en faire l’expérience ?
(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)