Le grand Je suis
« Dieu dit à Moïse : Je suis celui qui suis. Et il ajouta : C’est ainsi que tu répondras aux enfants d’Israël : Celui qui s’appelle JE SUIS m’a envoyé vers vous. » (Exode 3.14)
Dans l’Égypte antique, le pharaon était l’incarnation d’un dieu. Moïse avait vécu presque trente ans à la cour royale et connaissait tous les dieux, toutes les déesses par leur nom : Anubis, le dieu à tête de chacal ; Apis, le taureau sacré ; Osiris, souverain du royaume des morts ; Thot, le dieu ibis ; Hathor, la déesse céleste de l’amour ; Râ, le dieu soleil ; Amon-Râ, le dieu suprême de l’État ; Horus, le dieu faucon, et sa mère Isis, protectrice des nouveau-nés ; Aton, le disque solaire de la réforme monothéiste d’Aménophis IV, etc. La culture égyptienne ne concevait pas qu’une divinité sans nom puisse exercer une action bienfaisante.
C’est pourquoi Moïse demanda à Dieu au nom de qui il devait se présenter aux enfants d’Israël, car le faire en tant que simple porte-parole du Dieu de leurs ancêtres était insuffisant. Dieu lui répondit : « Je suis celui qui suis », c’est-à-dire celui qui est et sera, l’Éternel, nom désignant celui qui a une existence propre, le Dieu vivant, la Source de la vie. Sa forme abrégée était YHWH, les quatre consonnes du nom sacré de Dieu, que les scribes massorètes ne se risquaient pas à prononcer quand ils le rencontraient dans le texte sacré et qu’ils remplaçaient dans leur lecture à voix haute par Adonaï, le Seigneur. La fusion des consonnes YHWH et des voyelles d’Adonaï donna naissance au nom Jéhovah, qui apparait 5.500 fois dans l’Ancien Testament.
Le nom de Dieu révèle sa personne, son caractère et ses attributs. Appeler Dieu par un nom fait de l’Être infini un Dieu proche, accessible, qui s’occupe de nous et nous rachète. Dans l’Ancien Testament, il est « le Dieu du pacte » du Sinaï, « l’Éternel pourvoira » d’Abraham, « le Dieu qui me voit » d’Agar, « l’Éternel est mon berger » de David, « l’Éternel, notre justice » de Jérémie, « l’Éternel est avec son peuple » d’Ézéquiel. Dans le Nouveau Testament, le grand « Je suis » est Christ le Sauveur, « Avant qu’Abraham fût, je suis » (Jn 8.58). Le « Je suis » est le Pain de vie, le Messie qui parle avec vous, le lion Berger, la Lumière du monde, la vraie Vigne, le Chemin, la Vérité et la vie, l’Agneau immolé, le Verbe de Dieu, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin, « le Père et moi sommes uns » (Jn 10.30).
Le grand « je suis » qui parla à Moïse dans le buisson ardent peut vous parler aujourd’hui. Êtes-vous disposé à l’écouter ?
(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)