« David pria Dieu pour l’enfant, et jeûna ; et quand il rentra, il passa la nuit couché par terre. 2 Samuel 12.16
Alors qu’il règne sur Israël, David va commettre un péché terrible (2 Sam 11.1-12.23). Il abuse de son autorité pour coucher avec une femme mariée. Ensuite, il use d’un stratagème pour faire endosser la grossesse qui en résulte au mari. Comme il n’y parvient pas, il s’organise pour le faire tuer. David se révèle ainsi abuseur, adultère, menteur, manipulateur et meurtrier ! Il est très sévèrement repris par Dieu au travers de Nathan, le prophète. Une terrible sanction tombe. « Tu ne mourras pas, mais ton fils mourra ! » Sanction bien difficile à comprendre et à accepter. Le premier-né de David et de Bath-Schéba va mourir. Ce fils n’était alors qu’un bébé. Après que Nathan eut fini de le reprendre, David dit : « J’ai péché contre l’Éternel ». Et Nathan dit : « L’Éternel pardonne ton péché ; toi, tu ne mourras pas. Mais parce que tu as fait blasphémer les ennemis de l’Éternel en commettant cette action, le fils qui t’est né va mourir ». Et Nathan s’en alla dans sa maison.
« L’Éternel frappa l’enfant que la femme d’Urie avait enfanté à David et il tomba malade. David pria Dieu pour l’enfant, il jeûna. Quand il rentra, il passa la nuit couché par terre. Les anciens de sa maison insistèrent auprès de lui pour le faire se relever de terre. Mais il ne voulait pas. David ne mangea rien avec eux. Le septième jour, l’enfant mourut. Les serviteurs de David craignaient de le lui annoncer. » David se trouve dans un tel état, que son entourage se dit : Si on lui annonce la mort de son bébé, il ne va pas tenir le coup. David est anéanti et lutte avec Dieu.
David, l’enfant rejeté, s’accroche à Dieu pour que son enfant ne meure pas. Car les serviteurs disaient : « Voici lorsque l’enfant vivait encore, nous lui avons parlé, il ne nous a pas écoutés. Comment oserons-nous lui dire que l’enfant est mort ? Il s’affligera bien davantage ». David s’aperçut que les serviteurs parlaient tout bas entre eux. Il comprit que l’enfant était mort. Ils répondirent : « Il est mort. Alors David se leva de terre, se lava, changea ses vêtements, puis alla dans la maison de l’Éternel et se prosterna. De retour chez lui, il demanda qu’on lui serve à manger, il mangea. Ses serviteurs lui dirent : Que signifie ce que tu fais ? Tandis que l’enfant vivait, tu jeûnais, tu pleurais et voilà maintenant que l’enfant est mort tu te lèves et tu manges ? »
Le deuil de David
L’attitude de David est à l’opposé de ce que nous ferions nous-mêmes dans une telle situation ! « Que signifie ce que tu fais ? » David répondit : « Lorsque l’enfant vivait encore, je jeûnais et je pleurais et je me disais : Qui sait si l’Éternel n’aura pas pitié de moi et si l’enfant ne vivra pas quand même ? Maintenant qu’il est mort pourquoi jeûnerais-je ? Puis-je le faire revenir ? J’irai vers lui, mais lui ne peut pas revenir vers moi ». C’est la sanction de Dieu, la séparation d’avec son fils. David mesure l’abîme infranchissable qui sépare les morts et les vivants. « J’irai vers lui ! » Samuel avait dû demander à Isaï son père : « Va chercher ton fils ». À l’inverse, David proclame devant la dépouille de son fils : « J’irai vers lui ! » Quelle espérance ! Non pas au ciel à sa mort, mais l’espérance de la résurrection. N’est-ce pas là l’une des plus grandes déclarations de foi de l’Ancien Testament ? Pour dire cela, David a reçu l’assurance du pardon de Dieu, de la résurrection de son fils et de la sienne.