Artisan du bien ou du mal ?
« Tribulation et angoisse sur toute âme d’homme qui fait le mal, sur le Juif premièrement, puis sur le Grec ! Gloire, honneur et paix pour quiconque fait le bien, pour le Juif premièrement, puis pour le Grec ! Car devant Dieu il n’y a point d’acception de personnes. » Romains 2.9-11
Paul expose l’avenir de deux catégories d’individus : celui qui « produit le mal » et celui qui « œuvre au bien ». S’agissant de ceux qui font le mal, le lexique utilisé est très fort : angoisse et détresse. Deux synonymes, comme pour renforcer le côté dramatique d’un châtiment, d’une rétribution dont la portée est universelle
Le terme grec thlipsis(5) : « tribulation » exprime l’oppression, l’affliction, ou
littéralement la pression qui atteint l’homme qui refuse Dieu.
En revanche, quand Jésus dit aux disciples en Matthieu 24.9: « Alors, on vous livrera aux tourments, et l’on vous fera mourir ; et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom.», il s’agit là d’une souffrance injuste, causée par les opposants de l’Évangile de Jésus. Par contre, l’angoisse, la souffrance mentionnée par Paul proviennent d’une mauvaise attitude, d’un agir contraire à la volonté de Dieu.
Puis Paul oppose « la détresse », causée par un rejet de Dieu, à la « gloire »,
« l’honneur », « la paix » qui résultent de la pratique du bien. L’auteur de l’épitre aux Romains emploie le mot grec kakos(6) par référence à ceux qui font « le mal ». Le mot « kakos »vien t « d’abaddon » qui signifie : destruction, ruine. Soulignons que ce même terme « abaddon » existe en hébreux et désigne le diable : « Elles avaient sur elles comme roi l’ange de l’abîme, nommé en hébreu Abaddon, et en grec Apollyon» Apocalypse 9.11.
Si l’on se réfère aux significations des mots « kakos » et « abaddon », on en déduit que l’individu qui « produit le mal » peut être assimilé à un destructeur, car il est sous l’influence du diable. Un faire et un agir non conformes à la volonté de Dieu peuvent être considérés comme la mise en place d’un processus d’autodestruction. De fait, l’action de Satan, en tant qu’auteur de la destruction, engendre chez l’homme sans Dieu des pratiques, des habitudes et des actions mauvaises. Pour ceux qui se laissent dominer par le mal, Paul annonce la détresse et l’angoisse en guise de châtiment. Jean soutient les propos de Paul en déclarant que l’homme qui fait le mal « n’a point vu Dieu » (1 Jean 1.11).
Pour rester sous l’influence divine, Paul propose une solution en Ephésiens 6.13 : prendre les armes de Dieu, afin d’échapper à la puissance d’Abaddon, du diable. A celui qui demeure sous l’influence du Saint-Esprit et qui pratique le bien, Dieu promet la « gloire, l’honneur et la paix ». Non pas une gloire et un honneur périssables comme ceux que donne le monde, mais une gloire, un honneur, une quiétude qui viennent d’en haut.
Evelyne HONORE
(5) Thlipsis en grec vient de thlibo; ce mot signifie presser une grappe, être troublé, affligé ou être dans la détresse.
(6) Kakos, mot grec qui signifie : mauvais, mal, d’une mauvaise nature