Bénis ou heureux ?
« Puis il prit la parole et se mit à les instruire : Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux ! » Matthieu 5.2-3
Dans Matthieu 5 à 7, nous trouvons le sermon le plus célèbre de tous les temps. Ce Sermon sur la montagne débute par huit paroles que nous avons coutume d’appeler les Béatitudes. Chacune d’entre elles commence par le mot grec « Makarios », que l’on peut traduire de diverses façons, dont « béni » ou « heureux ».
En fait, traduire ce mot par « heureux » peut poser problème. Après tout, même si nous plaçons notre foi en Jésus, nous connaissons des jours malheureux. Bien sûr, on pourrait aussi affirmer que les croyants sont toujours heureux, et ce, à juste titre, car ils sont membres permanents du royaume. Mais même les citoyens du royaume connaissent des jours difficiles, des jours où ils n’ont pas le moral et éprouvent un sentiment de découragement.
Le terme « sentiment » est le mot-clef de cette phrase. En effet, je pense que le mot « heureux » est une traduction maladroite du terme grec « Makarios », car la plupart des gens considèrent que le bonheur est un état subjectif. Le bonheur, c’est bien souvent la façon dont nous nous sentons, que ce soit triste ou heureux.
Cependant, la vie chrétienne n’est pas fondée sur des sentiments subjectifs. Un jour, l’un de mes étudiants est venu me voir dans mon bureau et m’a dit qu’il était découragé parce qu’il ne se sentait pas heureux. Ce sentiment avait entraîné chez lui un découragement spirituel. Après tout, Jésus n’a-t-il pas souvent déclaré que les chrétiens devraient être heureux ? Ainsi, puisqu’il n’était pas heureux, il ne devait pas être un bon chrétien. Il pensait que quelque chose n’allait pas dans sa vie, mais il ne parvenait pas à l’identifier. Il en était désespéré.
Je lui ai alors expliqué qu’il se trompait, que le fait de croire en Dieu ne reposait pas sur des sentiments subjectifs de bonheur ou de malheur, mais sur le fait objectif que Jésus était mort pour nos péchés, que tous ceux qui acceptaient son sacrifice par la foi étaient déjà pardonnés et faisaient partie du royaume des cieux. En d’autres termes, mon étudiant était béni par Dieu, quels que soient les sentiments qu’il éprouvait.
Ainsi, même si je ne suis peut-être pas heureux d’être « persécuté à cause de la justice » (Matthieu 5.10), je peux avoir la paix parce que je suis béni par Jésus. C’est un fait. Et même si, d’une certaine façon, je peux être heureux parce que mon cœur est dans la paix, le fait d’être béni va plus loin que le sentiment de bonheur. Les bénédictions sont une réalité qu’aucun jour mauvais ne peut me retirer. (George Knight – Tournez les yeux vers Jésus)