Deux pierres
« Jésus lui dit : Heureux es-tu, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux ! Moi, je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je construirai mon Église, et les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle. » Matthieu 16.17,18
Pierre, qui était si sensible, dut être ravi d’entendre une telle promesse de la part de Jésus. C’était en effet une belle bénédiction. Le nom « Simon Bar-Jonas » est traduit par Simon, fils de Jonas, le nom complet de Pierre. Jésus n’avait aucun doute sur le fait que, grâce au Saint-Esprit, le Père avait révélé au disciple sa véritable identité.
La bénédiction prononcée ici est devenue l’un des passages les plus controversés de toute l’histoire chrétienne : « Tu es Pierre, et sur cette pierre, je construirai mon Église, et les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle. »
La question qui se pose est : qui ou quelle pierre constitue la fondation de l’Église ? Était-ce Pierre ou les paroles de Pierre reconnaissant que Jésus était véritablement le Christ ?
Avant de répondre, il est important de souligner qu’il existe un jeu de mots au sujet des pierres dans ce texte : « Tu es petros, et sur cette petra je construirai mon Église ». Flavius Josèphe utilise le mot petra pour décrire les blocs de pierre massifs des tours à Jérusalem (Guerres 6.140). D’un autre côté, le mot petros désigne une pierre ordinaire que l’on peut porter. Cette approche est conforme au texte d’Éphésiens 2.20, dans lequel Paul décrit le Christ comme la « pierre angulaire », les prophètes et les apôtres formant le reste des fondations de l’Église.
Cela étant dit, si Jésus avait fait de Pierre le chef des disciples, cela aurait pu mettre fin à leur dispute constante pour savoir lequel d’entre eux était le plus grand. C’était peut-être ce que Pierre voulait entendre, mais comme nous le verrons bientôt, Pierre voulait entendre beaucoup de choses que le Christ n’avait aucunement l’intention de dire.
Ce qu’il entendit en réalité, c’est que les paroles qu’il prononça selon lesquelles Jésus était le Christ divin étaient le fondement sur lequel l’Église devait être construite.
Même les puissances de la mort ne pourraient détruire l’Église du Christ. La puissance du Christ sur la mort manifestée lors de la résurrection – mentionnée pour la première fois dans Matthieu 16.21 – devait rendre plus fortes les pierres fragiles, car elles allaient comprendre que, tant qu’elles seraient avec Dieu, rien ne pourrait les atteindre. Elles et nous n’avons rien à craindre. Nous servons un Seigneur ressuscité. (George Knight – Tournez les yeux vers Jésus)
