Le problème de l’absence du corps

« Pendant qu’elles étaient en chemin, quelques hommes de la garde entrèrent dans la ville et racontèrent aux grands prêtres tout ce qui était arrivé. Ceux-ci, après s’être rassemblés avec les anciens et avoir tenu conseil, donnèrent aux soldats une forte somme d’argent en leur ordonnant : Dites : « Ses disciples sont venus de nuit le dérober, pendant que nous étions endormis ». Et si le gouverneur l’apprend, nous userons de persuasion envers lui et nous ferons en sorte que vous ne soyez pas inquiétés. Ils prirent l’argent et agirent selon les instructions qui leur avaient été données. Et cette histoire s’est propagée parmi les Juifs jusqu’à ce jour. » Matthieu 28.11-15

Si la résurrection paraissait impensable aux disciples du Christ, l’absence du corps était devenue un problème majeur à la fois pour les soldats romains et pour les chefs juifs. La première chose que firent les soldats fut d’envoyer une délégation à Jérusalem pour expliquer aux chefs juifs ce qui s’était passé. Le paradoxe est que ces mêmes hommes qui avaient envisagé qu’une action malhonnête puisse être menée (Matthieu 27.63-64) décidèrent alors d’essayer de faire tout ce qui était en leur pouvoir pour que personne ne croie à la résurrection. Ils ordonnèrent même aux gardes de raconter que le corps avait été dérobé, alors qu’ils avaient demandé aux Romains d’empêcher cela. Les chefs juifs étaient désespérés. Les soldats étaient aussi dans l’embarras. Leur problème essentiel était que le corps qu’ils avaient pour mission de surveiller avait disparu. Cependant, dire qu’ils s’étaient endormis n’était pas la solution. Après tout, le fait de dormir alors que l’on était de garde était sévèrement puni. Cependant, s’ils signalaient la disparition du corps, le résultat serait le même. Bien sûr, ils pouvaient dire la vérité. Mais quel officier romain croirait une telle histoire ? Tout bien pesé, les soldats décidèrent d’accepter la suggestion des autorités juives afin d’éviter d’être sanctionnés. Le fait de recevoir une somme d’argent et la promesse des juifs, selon laquelle ils apaiseraient Pilate (qui allait bientôt quitter la ville) si tout cela arrivait à ses oreilles, les incitèrent à aller dans ce sens. Matthieu nous dit que les soldats acceptèrent ces instructions mensongères. Il précise que « cette histoire s’est propagée parmi les Juifs jusqu’à ce jour ».

Effectivement, cette histoire continua à circuler longtemps après la mort de l’apôtre. Justin Martyr (100 – 165 après Jésus-Christ) déclara qu’au milieu du 2è siècle, les Juifs la répétaient encore. Bien sûr, les chefs juifs n’avaient pas beaucoup d’autres options. Après tout, ils devaient s’en tenir à ce mensonge, trouver le corps ou croire à la résurrection de Jésus. Cette dernière hypothèse n’était pas envisageable. Ainsi, puisqu’ils n’avaient pas le corps, ils n’avaient pas d’autre choix que de mentir. Le fait d’essayer d’éviter la vérité a conduit les hommes et les femmes de tout temps à avoir recours à des manipulations mentales et morales. Cependant, il est important de se rappeler que c’est la vérité qui nous libère, et non le mensonge.
(George Knight – Tournez les yeux vers Jésus)