L’histoire de deux feux
« Lorsqu’ils furent descendus à terre, ils virent là un feu de braises, du poisson posé dessus, et du pain. […] Jésus leur dit : Venez déjeuner. […] Après qu’ils eurent déjeuné, Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? Il lui répondit : Oui, Seigneur ! Tu sais bien, toi, que je suis ton ami ! Jésus lui dit : Prends soin de mes agneaux. Il lui dit une deuxième fois : Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? Pierre lui répondit : Oui, Seigneur ! Tu sais bien, toi, que je suis ton ami ! Jésus lui dit : Sois le berger de mes moutons. Il lui dit pour la troisième fois : Simon, fils de Jean, es-tu mon ami ? Pierre fut attristé de ce qu’il lui avait dit pour la troisième fois : « Es-tu mon ami ? ». Il lui répondit : Seigneur, toi, tu sais tout ! Tu sais bien, toi, que je suis ton ami ! Jésus lui dit : Prends soin de mes moutons. » Jean 21.9-17
Tout commença et se termina autour de deux feux de bois. Avant le premier feu, Pierre était le plus exubérant des disciples : il déclara à Jésus qu’il ne l’abandonnerait jamais, qu’il le suivrait où qu’il aille, que ce soit en prison ou jusque dans la mort. Il affirma qu’il était prêt à renoncer à sa vie pour le Christ. Puis survinrent les événements relatifs à ce premier feu, autour duquel les serviteurs du grand prêtre et certains officiers se réchauffaient (Jean 18.18). Pierre se joignit à eux. Mauvaise décision ! Aussitôt après, il allait renier le Christ à trois reprises, finissant par le maudire et jurer qu’il ne le connaissait pas. Au cours des journées et des nuits d’agonie qui suivirent, Pierre ne pouvait se pardonner. Il avait péché d’une façon quasiment inimaginable, le poids de sa culpabilité et de sa trahison pesait sur lui. La vie avait perdu tout intérêt pour lui. Le deuxième feu de bois rappela à Pierre le premier. L’odeur qui s’en dégageait évoqua pour lui des souvenirs. Jésus savait ce qu’il avait fait. Dieu le savait. Jean le savait. Et Pierre le savait. Même la résurrection de Jésus ne parvenait pas à dissiper son sentiment de culpabilité et les souvenirs qui le hantaient. Pour pouvoir être guéri, Pierre devait revivre la scène dans un contexte de restauration.
Lors de la discussion qui eut lieu autour de ce deuxième feu de bois, le chiffre trois revêtit une fois encore une importance particulière. Mais cette fois-ci, c’est Jésus qui posa trois questions et Pierre qui dut fournir trois réponses dans la douleur. Tandis que le feu brûlait, le chiffre trois rappela à Pierre la façon dont il avait trahi l’Agneau venu enlever le péché du monde (Jean 1.29). À l’immense soulagement de Pierre, l’Agneau ôta son péché. Pourtant, Jésus ne déclara pas : « Tout va bien, on oublie tout cela ». Non. À trois reprises, il demanda à son disciple qui avait failli d’œuvrer pour lui.
Chacun de nous peut retirer quelque chose de cette histoire. Si nous sommes un tant soit peu sensibles aux choses spirituelles, nous pouvons sentir l’odeur du feu de bois dans l’air que nous respirons. Mais notre Seigneur est là, désireux non seulement de nous pardonner, mais aussi de nous restaurer.
(George Knight – Tournez les yeux vers Jésus)