Ce que révèle le Christ qui vit en nous
Benjamin Franklin voulait persuader les habitants de Philadelphie d’éclairer les rues pendant la nuit. Le fondateur Américain avait de bonnes raisons pour cela : les rues illuminées dissuaderaient la criminalité et favoriseraient les activités du soir. Mais aussi convaincant qu’il fût, il échoua dans son entreprise.
Franklin décida alors de montrer à ses voisins comment une seule lumière pouvait faire ses preuves. Il acheta une jolie lanterne, en briqua la vitre et l’installa sur un support devant sa maison. Chaque soir, il allumait la mèche. Les passants constatèrent que cette lumière chaleureuse leur évitait de trébucher sur les pierres de la route. Bientôt, d’autres installèrent des lanternes devant chez eux et, au bout de quelques temps, toute la ville fut éclairée.
Enfants de lumière
L’apôtre Paul a écrit : « Autrefois, en effet, vous étiez ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de lumière ; car le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité. Examinez ce qui est agréable au Seigneur ; et n’ayez rien de commun avec les œuvres stériles des ténèbres, […] mais tout cela une fois dénoncé apparaît à la lumière […]. C’est pourquoi il est dit : Réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ resplendira sur toi. Veillez donc avec soin sur votre conduite » (Ep 5.8-15).
Le contraste entre la lumière et l’obscurité nous rappelle qu’un changement radical se produit dans notre vie quand Jésus entre dans notre cœur. Nous ne sommes plus ce que nous étions auparavant (2 Co 5.17). Nous devenons lumière (Ep5.8;cf.Mt5.14;Ph2.15;1Th5.5).
Ce texte ne dit pas qu’autrefois nous étions dans l’obscurité et que nous sommes maintenant dans la lumière. Il dit que nous sommes lumière (Ep 5.8). Notre vie – et non pas seulement notre environnement – est transformée, passant des ténèbres à la lumière. La conversion (ou renouveau) n’est rien de moins qu’un réveil du sommeil et de la mort, du passage de l’obscurité à la lumière du Christ, pour vivre en tant que lumières.
Cette transformation s’opère dans le Seigneur qui est la lumière du monde (Jn 8.12 ; 9.5).
Une distinction claire
Cette transformation de l’obscurité à la lumière s’effectue en trois phases : se séparer des ténèbres (Ep 5.3-7,11), vivre en enfants de lumière (versets 8-10) et éclairer les autres de notre vie et les transformer (versets 11-14 ; Mt 5.15,16).
On peut voir sur une publicité pour les imprimantes Epson la photo d’un troupeau de zèbres. Ils sont si proches les uns des autres que la page est entièrement remplie de rayures. Dans un petit encadré, sur la gauche, on peut lire : « Avec des imprimantes ordinaires, on voit les rayures sur les zèbres ». À droite, un autre encadré indique « Avec nos imprimantes, on voit la femme sur le zèbre ».
Immédiatement, on se met à chercher la femme qu’on n’a pas vue au premier coup d’œil. Elle est là, habillée d’un justaucorps dont les rayures se mêlent à celles des zèbres. La couleur chair de son visage se fond avec celle du museau des zèbres. Une fois qu’on l’a repérée, elle est facilement identi
fiable. Pourtant, à première vue, personne ne la distingue. Elle est incroyablement bien camouflée.
Ce n’est pas le cas des enfants de lumière. La distinction entre la lumière et l’obscurité n’est ni camouflée, ni floue. Notre démarcation dans l’obscurité morale de la culture contemporaine devrait être si claire que personne ne pourrait l’ignorer : « Que l’inconduite, toute forme d’impureté, ou la cupidité ne soient pas même mentionnées parmi vous, comme il convient à des saints ; pas de grossièretés, pas de propos insensés, pas de bouffonneries, cela est malséant ; mais plutôt des actions de grâces. […] N’ayez rien de commun avec les œuvres stériles des ténèbres, mais plutôt dénoncez-les. En effet ce que ces gens font en secret, il est honteux même d’en parler » (Ep 5.3-12).
Cette liste n’est pas exhaustive, mais elle reflète notre monde qui approuve une vulgarité éhontée et un irrespect général envers presque tout. Notre société est de plus en plus indécente, ouverte et encourageant un état d’esprit immoral qui accepte tout, tout ce qui est « politiquement correct ». Notre monde n’a plus honte de rien.
Nous devons marcher en enfants de lumière (Ep 5.3 ; cf. 1 P 1.13-16) remplis de « de justice, de bonté et de vérité » (Ep 5.9). Nous devons nous appliquer à discerner ce qui plaît au Seigneur (verset 10). Cette expérience n’est possible que par la force régénératrice du Saint Esprit (Ti 3.3-5 ; 1 Co 6.9-11). Pourtant, la lumière qui émane d’une vie sainte nous place face à face avec le monde et les décisions pratiques et les préoccupations de notre quotidien. Nous devons faire preuve de pureté, de modestie, de respect et de décence pour affirmer la dignité des autres et prendre à cœur leur bien-être.
Le plus grand défi consiste à avoir le courage non seulement d’être différents, mais d’exercer une influence transformatrice sur autrui. Non seulement la lumière révèle ce que l’obscurité cache, tout ce qu’elle touche peut prendre sa qualité : « tout cela une fois dénoncé apparaît à la lumière, car tout ce qui apparaît est lumière » (Ep 5.13).
Ceux qui nous entourent peuvent être à la fois éclairé et transformés par la qualité spirituelle et morale de notre vie. La lumière, si elle est acceptée, transforme. Avec Jésus, notre lumière perce l’obscurité et la neutralise (Jn 1.4-9 ; cf. Es 60.1-5). Plus l’obscurité est sombre, plus nous devons briller pour Jésus et son royaume de lumière. Cet éclat n’est pas simplement doctrinal ou théologique, mais moral. Notre vie est transformée par l’Esprit de Jésus : la façon dont nous traitons les autres, notre attitude, la pureté, la bonté et le respect dont nous faisons preuve (Mt 5.16 ; 1 Jn 2.6,9,10 ; cf. 1 Jn 3.18).
Glorifier Dieu
On raconte l’histoire de bougies qui, lors d’une panne d’électricité, refusent d’être sorties de l’endroit où elles sont rangées. Toutes trouvent des excuses pour ne pas briller. Quand, perplexe, le mari dit à sa femme que les bougies ne veulent pas éclairer, celle-ci répond : « Oh, ce sont des bougies d’église ! »
Nous avons aussi tendance à dissimuler notre lumière. Mais le Christ nous demande pourtant de faire briller la qualité morale de notre vie telle une lumière sur une colline de sorte que l’on voit Dieu clairement et de manière flagrante et que l’on désire le glorifier (Mt 5.15,16). Nous sommes appelés à rester en relation dynamique avec celui qui a dit : « Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie » (Jn 8.12).
Dieu ne nous demande pas de nous isoler du monde, mais de vivre différemment de nos connaissances et amis non-chrétiens. Nous ne pouvons pas partager leur attitude et comportement en matière de sexualité, dans notre rapport à l’argent, ou dans leur manière de plaisanter, de racontent des histoires, ou de faire des allusions. Nous sommes différents, nous sommes lumière.
Le soir du 22 novembre 1963, David Lodge, romancier et dramaturge britannique, assistait à la représentation d’une de ses pièces, une revue satirique. L’audience s’esclaffa quand, un acteur se présenta à un entretien d’embauche avec un transistor collé à l’oreille, exprimant ainsi son indifférence blasée. L’acteur déposa l’appareil, chercha alors une fréquence et régla le son, laissant la musique, les informations et les publicités en bruit de fond pendant que la pièce continuait. Ce soir là passa une information de dernière minute en direct : « Aujourd’hui, le président américain John F. Kennedy a été assassiné… »
On retint son souffle dans la salle et l’acteur éteignit immédiatement la radio, mais c’était trop tard. En une phrase, la réalité du monde extérieur avait dissipé le monde fictif du théâtre. Après cela, tout ce qui se passa sur scène sembla superficiel et dérisoire.
Une petite lumière suffit à dissiper l’obscurité. La plus grande force, capable sur terre de transformer les autres, est l’influence de l’exemple personnel. Notre vie peut éclairer l’obscurité morale qui nous environne. Maintenons notre lampe allumée !
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