La page blanche
« Recommandé ton sort à l’Éternel mets en lui ta confiance, et il agira. » (Psaume 37 : 5)
Que pourrait dire une page blanche, puisqu’il n’y a rien d’écrit dessus ? Elle peut pourtant suggérer ou insinuer bien des choses… Une page blanche est immaculée, propre, sans ratures ni taches. C’est aussi le symbole de l’inédit.
C’est l’espace où l’on peut encore écrire des projets, tracer des itinéraires, déterminer des actions futures. Dans son ouvrage intitulé Leçon d’un poète, Rabindranath Tagore a écrit le poème suivant : « Tu as déjà écrit beaucoup de pages dans ton livre ; certaines sont tristes, d’autres joyeuses, certaines sont propres et claires, d’autres sont brouillonnes et obscures. Mais il reste une page blanche, celle que tu dois écrire aujourd’hui. Il te reste à la remplir. Pense et fais en sorte que cette page soit la plus belle, la plus sincère, la plus sensée. Chaque matin, rappelle-toi en te réveillant qu’il te reste encore à remplir la meilleure de tes pages, celle qui dira le meilleur que tu puisses laisser dans le livre que tu es en train d’écrire avec ta propre vie. Pense qu’il te reste toujours à écrire la plus belle page. »
Au début d’une nouvelle année, la page blanche représente l’occasion de recommencer, de laisser derrière soi des expériences ratées. Pour certains, c’est le moment de ressusciter, comme le fils de la veuve de Naïn à qui Jésus ordonna : « Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! » (Luc 7.14). Et à nous, chrétiens, l’occasion nous lance un défi. En cette année nouvelle, nous sommes appelés à marquer la direction de l’Église dans une mer de confusion et de vents vertigineux. Aujourd’hui, lorsque nous devons affronter les sortilèges d’un monde qui dévore les consciences, lorsque le temps nous manque pour accomplir la mission, Dieu nous offre l’occasion providentielle décrire la plus belle, la meilleure de toutes nos pages.
La page blanche représente aussi le moment d’accepter des compromis.
En arrivant à Babylone, Daniel, déporté, séparé de ses parents, bien qu’aussi choisi pour faire partie de la cour chaldéenne, et connaissant aussi le danger qu’il courait dans ce milieu corrompu, prit une décision importante qu’il écrivit sur cette nouvelle page de sa vie : « Il résolut dans son cœur de ne pas se souiller. » (Dan 1.8)
De même, décide de ne pas laisser les mauvaises influences contaminer ta vie durant cette année. Laisse le Ciel t’utiliser comme un puissant témoignage de ce qu’il y a un Dieu dans les cieux…
(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)