Sans toit ni foyer

« Jésus, voyant une grande foule autour de lui, donna l’ordre de passer à l’autre bord. Un scribe s’approcha et lui dit : Maître, je te suivrai partout ou tu iras. Jésus lui répondit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. » (Matthieu 8.19-20)

Quelle sécurité crée en nous le fait de disposer d’un endroit toujours accueillant où héberger notre famille, qu’il soit étroit ou spacieux, richement meublé ou seulement muni de l”essentiel ! L’Espagne possède l’un des taux les plus élevés d’Europe d’habitations achetées pendant les années d’ébullition immobilière, alors qu’il était si facile d’obtenir un prêt pour acheter une propriété. Par contre, qu’a apporté la crise économique ? Chômage, diminution considérable des moyens, impossibilité de rembourser les mensualités des emprunts bancaires, avec pour conséquence l’expulsion des logements !  Selon des données de la Plateforme des affectés par le crédit hypothécaire, 517 expulsions quotidiennes ont eu lieu en Espagne durant le premier semestre 2012 et le chiffre global des gens n’ayant pu rembourser leur emprunt monta à 400.000. Mais le bilan le plus tragique des expulsions fut le choix que firent quelques-unes de ces personnes désespérées par la situation : le suicide.

Mais il y a un Dieu dans les cieux. . . Quand nous avons perdu notre toit et notre foyer. Lorsque ni les lois, ni l’État, ni les entités bancaires ne protègent la sécurité de nos familles. Lorsque nos frères bien nantis paraissent aussi se désolidariser de nous, oubliant ces paroles : « Si quelqu”un possède les biens du monde et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ? » (1 Jn 3.17). Quand, interpellant avec angoisse le Seigneur, je lui demande :  » Et toi, Seigneur, couvriras-tu ma détresse de ta justice et de ton amour ? N°ouvriras-tu pas une porte où abriter ma famille ?  »

N’oublions jamais que le Seigneur n’eut pas non plus de couche où reposer sa tête ni de foyer, sinon celui de ses amis, ce qui fait qu’il comprend notre indigence et nous aidera. Dans ces désolants jugements d’expulsion, souvenons-nous « qu’il défendra mon procès et sauvera mes enfants. » (És 49.25, NBS, note) Que nos frères nous aiment et savent ce que Dieu attend d’eux : qu”ils « partagent leur pain avec l’affamé et fassent entrer dans leur maison les malheureux sans asile. » (És 58.7) Que Dieu ne nous abandonnera pas sans secours. Et, si je puis me permettre de prendre une liberté interprétative, souvenons-nous aussi qu’il existe « une porte ouverte, que personne ne peut fermer. » (Apoc 3.8)

Dieu connaît vos besoins. Ne vous livrez pas au désespoir. La solution est toute proche.

(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)