Profitez du jour
« Jeune homme, réjouis-toi dans ta jeunesse, livre ton cœur à la joie pendant les jours de ta jeunesse, marche dans les voies de ton cœur et selon les regards de tes yeux ; mais sache que pour tout cela, Dieu fappellera en jugement. ›› (Écclésiaste 12.1)
Le thème de l’Écclésiaste, carpe diem (profite du jour), est commun à la littérature universelle. L’expression en soi fut forgée par le poète romain Horace (1er siècle A.C.) dans ses Odes. De là naquit la version de la renaissance, gaie, légère, profane, que le poète Garcilaso de la Vega formule ainsi dans son sonnet XXIII :
Empoignez vivement de ce printemps léger
Le doux fruit, avant que les rafales du temps
Ne couvrent de flocons les belles altitudes ;
Comme dans l’Écclésiaste, la vie, la beauté, les plaisirs de la jeunesse ressortent des adverbes de temps « tandis que » et « avant que », mais avec une différence fondamentale : à la fin de toutes choses, Salomon inclut le jugement divin que les poètes oublient.
Mais il y a un Dieu dans les cieux… Quand je fais de ma vie une expérience joyeuse, amusante, mais irresponsable. Quand j’associe les opportunités et les buts de la vie au plaisir, au divertissement, et non au travail. Quand les règles et critères qui guident ma conduite me sont dictés par les impulsions du cœur et les publicités qui m’entourent. Quand le centre de l’existence, ce qui m’importe le plus, c’est moi-même, sans tenir compte ni de Dieu, ni de mes parents, ni de mes professeurs, ni de mes amis. Quand je veux profiter avec force et passion de l’immédiateté des émotions produites par ce que je vois, touche, goûte et sens, sans aucun contrôle qualitatif ni quantitatif. Quand je veux profiter de chaque moment de ma vie comme si c’était le dernier.
N’oublions jamais que, bien que nous soyons dotés du libre-arbitre, donc que nous puissions choisir, agir ou ne pas agir, nous sommes aussi des êtres moralement responsables de nos actes. Que nos émotions et nos sens doivent se soumettre au contrôle de notre intelligence et de notre conscience. Que, comme le proclament les Écritures, ce que nous semons, ce que nous édifions dans la vie entraîne d’indiscutables résultats que le temps et les difficultés mettront à l’épreuve. Que finalement, comme le conclut Salomon, « crains Dieu et observe ses commandements. C’est là ce que doit tout homme. Car Dieu amènera toute œuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, son mal. » (Éc 12.15-16)
Que Dieu vous aide à bien user de votre temps.
(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)