Le monument de la création
« Ainsi furent achevés les cieux et la terre, et toute leur armée. Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu’il avait faite ; et il se reposa au septième jour de toute son œuvre qu’il avait faite. Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son œuvre qu’il avait créée en la faisant. » (Genèse 2.1-3)
Lors d’une de mes visites pastorales dans la ville espagnole de Bilbao, un paroissien voulut m’entretenir de la situation difficile qu’il vivait dans son foyer. Son épouse était une fervente catholique dont le directeur de conscience était le curé de l’église la plus importante de la ville. Ce prêtre l’incitait à adopter une attitude intransigeante envers la foi de son époux, ce qui rendait impossible toute vie commune pacifique dans cette famille. Subitement, une idée me traversa l’esprit :
– Dites à votre épouse qu’elle m’invite à déjeuner samedi prochain, ainsi que son directeur de conscience.
– Parlez-vous sérieusement, pasteur ? demanda l’homme.
– Bien sûr que si, répondis-je avec assurance.
Et la dame s’exécuta ! Lorsque le couple, le curé et moi nous sommes retrouvés attablés ensemble, j’ai lancé la question suivante :
– Que pouvons-nous faire, nous deux, ministres de l’Évangile, pour que ces époux se conduisent bien ?
Le prêtre éluda immédiatement toute réponse pour me lancer à un moment donné la remarque suivante :
– Pourquoi les adventistes accordent-ils tant d’importance à l’observation du sabbat ? L’essentiel n’est-il pas de mettre à part un jour de la semaine pendant lequel rencontrer Dieu et lui rendre un culte ?
Il fallait lui donner une réponse convaincante. Après avoir réfléchi, je me suis souvenu de ce qu’avait écrit J. N. Andrews, dans son History of the Sabbath [Histoire du sabbat] : « L’importance du sabbat comme institution commémorative de la création consiste à toujours se souvenir de la véritable raison pour laquelle l’on doit adorer Dieu – parce qu’il est le Créateur, et que nous sommes ses créatures. »
Ellen White commente cette idée de la manière suivante : « Si ce jour (le sabbat) avait été universellement observé, les pensées et les affections des hommes. se seraient tournées vers le Créateur comme objet de leur adoration et de leur culte, et jamais on n’aurait entendu parler d’un idolâtre, d’un incrédule ou d’un athée. » (La tragédie des siècles, p. 474)
Le directeur de conscience de l’épouse de notre frère ne répliqua rien. Le repas se termina aimablement et, durant un certain temps, la paix régna dans cette famille.
Cette semaine, rendez au sabbat la place qu’il mérite. Ne vous l’appropriez pas.
(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)