L’offrande de la veuve
« Alors il appela ses disciples et leur dit : Amen, je vous le dis, cette pauvre veuve a mis plus que tous ceux qui ont mis quelque chose dans le Trésor ; car tous ont mis de leur abondance, mais elle, elle a mis, de son manque, tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. » (Marc 12.43 -44)
En 2001, le Mozambique appartenait à la Division Eurafricaíne. Je me rendis à Mocuba, au nord du pays, pour inaugurer et consacrer une belle église qui avait été construite par Enrique Lema, un missionnaire espagnol. Après les actes de consécration, le président de la Mission invita les frères à offrir des dons. Je restai abasourdi à la vue de l’énorme file de cent personnes qui se forma ; les membres défilèrent devant une table et y déposèrent leurs offrandes. Je me trouvais devant la table, je voulais voir de près ce qu’ils donnaient et comment ils le faisaient. Jamais je ne l’oublierai ! Ils remettaient au Seigneur des offrandes très modestes parce qu’ils étaient pauvres : un peu de riz, certains déposaient des billets de 100 meticais (0,008 dollars américains), un œuf de poule, une noix de coco, des racines de manioc… Ils déposaient leur offrande avec la main droite pendant qu’ils se tenaient le poignet avec la gauche, en silence, avec dévotion, comme un signe de remise totale, de reconnaissance et d’adoration. Je ne puis éviter que les larmes emplissent mes yeux, et je me souviens de ces deux petites drachmes de l’offrande de la veuve qu’un jour contempla Jésus.
Le « lepton » ou « drachme » était la monnaie grecque de cuivre la plus petite, équivalent à 1.128 d’un denier qui était le salaire d’un jour. Hier comme aujourd’hui, ces valeurs ne sont pas une quantité appréciable, mais Jésus ne regardait pas les mains qui donnaient, ni combien elles donnaient ; son regard pénétrait le cœur, pour cela, il appela ses disciples et leur dit : Amen, je vous le dis, cette pauvre veuve a mis plus que tous ceux qui ont mis quelque chose dans le Trésor ; [. . .] elle a mis de son manque, tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre.
En 2002, nous inaugurions un sabbat la station missionnaire du Munfuluni (Mozambique). À la fin du service, il commença à pleuvoir torrentiellement, les centaines de personnes présentes se réfugièrent sous de grands arbres. Moi, je courrais avec des sœurs, une de celle-ci portait quelque chose enveloppé dans un mouchoir. Je lui demandai ce que c’était et elle me le montra. C’était deux bananes et elle me dit : « C’est mon repas, tu en veux une ? » Comme la veuve de l’évangile, de sa pauvreté, elle voulait partager avec moi toute sa subsistance. Quelle merveille !
Qu’aujourd’hui vous sachiez et puissiez partager ce que vous avez.
(« Mais il y a un Dieu dans les cieux » Carlos Puyol Buil. Ed: Safeliz)