Réveil et Reforme

Blog « Réveil et Réforme » de l'Église Adventiste du Septième Jour de l'île de La Réunion

Explication en profondeur sur la Sainte Cène

14 avril 2016

La communion

« Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui. » Jean 6 : 53-56.
Essayons de rassembler les éléments que nous avons trouvés tout au long de notre parcours et appliquons-les à la sainte Cène.

Les sacrifices

La succession des gestes et leur symbolisme ont été brièvement esquissés lors du précédent article ; nous nous attarderons maintenant un peu plus sur la consommation du sacrifice.

Nous connaissons tous le texte de Jean 6 : 53-56 dans lequel Jésus explique que sa chair doit être consommée pour que nous possédions la vie éternelle. Quelques versets plus haut (35 et suiv.) il disait être ce pain qui donne la vie. Jésus connaissait les rites du temple et venait les accomplir. Il est évident que nous devons chercher dans ces rites la compréhension de la Cène (Mat. 26 : 26-29; 1 Cor. 11 : 23, 24). La sainte Cène est la phase terminale du sacrifice. C’est le dernier acte de cette longue quête de Dieu, c’est la réponse à son invitation.

Quel honneur de partager la table De Dieu ! Pour y être invité, il faut avoir été purifié, pour être purifié il faut avoir reçu le pardon. Le pardon est acquis par la prière sincère et fervente avec imposition des mains, c’est-à-dire que nous l’acquérons dans une identification au Christ ; il nous donne sa pureté, nous lui transmettons notre péché. Se mettre en règle est la première chose à faire, d’ailleurs Jésus nous le recommande formellement dans Matthieu 5 : 23-26. L’acceptation du pardon, en d’autres termes, la justification, est l’identification avec le Christ (Gai. 2 : 20) et cela non pas symboliquement, mais réellement.

J’irai jusqu’à dire, avec Zwingli, que s’il y a transsubstantiation, ce n’est en tout cas pas dans les espèces, mais dans le croyant.

Le sang recueilli était apporté dans le sanctuaire, mais, avant d’y pénétrer, le sacrificateur devait procéder à une purification (Ex. 30:17-21). Il devait se purifier et se re-consacrer. S’il est exact que sa consécration a été faite une fois pour toutes, sauf s’il se renie (Ex. 29 ; Lév. 8 ; Nomb. 8), le sacrificateur doit néanmoins se purifier, mais d’une manière qui ne rappelle que la première consécration (où il avait été entièrement lavé, Ex. 29 : 4) : il lui suffit de se laver les pieds et les mains (Ex. 30:19-21). Ce n’est pas parce que cette purification était mineure (pieds et mains) qu’elle était inutile. Le verset 20 explique clairement que la vie du prêtre en dépendait. Après le pardon, la purification. Après la justification, la sanctification. Telle est la seconde étape qui nous mène vers la communion. À quel symbole chrétien peut-on rattacher cette phase ?

L’ablution des pieds

1) Situation de ce rite

Nous avons vu que la consommation du sacrifice était un symbole de la Cène. Avant de pouvoir manger la chair de cet agneau, le pain de communion, il faut s’arrêter à la cuve des ablutions pour une cérémonie vitale.

Or, dans tout l’enseignement du Nouveau Testament, une seule institution, décrite dans Jean 13 : 1-17, corresponds à cette cérémonie. De manière claire et irréfutable, pour qui est de bonne foi, cet épisode se place pendant le repas pascal et avant la sainte Cène (v. 2, 19-30), respectant ainsi l’ordre cérémoniel par sa place dans le service. Le verset 8 nous permet de comprendre que cet acte est une condition sine qua non pour communier.

Les versets 9 et 10 sont encore une confirmation du parallélisme de ces deux cérémonies, celle de l’Ancien (Ex. 29 : 4 ; 30 : 20, 21) et celle du Nouveau. Du point de vue chrétien la cérémonie qui consistait à laver entièrement le sacrificateur représente le baptême, cet « engagement d’une bonne conscience envers Dieu », qui fait de nous des sacrificateurs (Apoc. 1 : 6) ; c’est ce que Christ appelle être lavé (Jean 13 :10). Mais cette purification n’est pas un acte magique qui efface à tout jamais le péché. Ce n’est qu’un engagement devant Dieu et les hommes, le point de départ d’une nouvelle vie, pleine de force et de promesses. Cette purification du corps et l’engagement de notre conscience ont besoin d’être renouvelés, d’être renforcés ; c’est le sens de l’ablution des pieds tel qu’il se dégage de l’enseignement du sanctuaire, confirmé par le Christ (Jean 13 : 17).

2) Sacrement

II a été défini par certains théologiens que les sacrements devaient comprendre ; des paroles d’institution, un ordre du Christ. D’après quelle règle biblique a-t-on défini cette notion du sacrement ? Comment en a-t-on trouvé sept dans la religion catholique ?

Ayant jugé valable cette définition du sacrement, les protestants ne reconnaissent néanmoins que deux sacrements : le baptême et la sainte Cène.

Mais qu’est-ce qui interdit de considérer l’ablution des pieds comme un sacrement ?

Jésus a lui-même institué ce sacrement (Jean 13 : 14, 15) et l’a recommandé comme condition pour participer à sa table (v. 8, 17). Alors que les disciples se disputaient pour savoir qui était le plus grand, Jésus se met à leur laver les pieds. En cette circonstance, aucune autre parole n’aurait eu plus d’impact que : « Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres ; car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait (v. 14, 15)».

Reprenons maintenant le chemin du sanctuaire après cette halte au bassin des ablutions. Le prêtre asperge de sang les cornes de l’autel.

Les cornes sont un symbole de la puissance divine ; le sang, c’est ma vie qui entre en contact avec Dieu, grâce au Christ (représenté par la victime) qui s’est substitué à moi.

Le prêtre ressort alors et verse le sang au pied de l’autel. Maintenant, il est possible de consommer la chair qui revient à l’offrant ; chair qui s’est symboliquement chargée de la force et de la vie divine qui sort de l’autel. Pardonné, purifié, l’homme peut manger à la même table que Dieu.

La communion

1) Ceci est mon corps

Ayant été inaugurée au cours d’un repas pascal, la sainte Cène reprend tout naturellement la suite et l’accomplissement des symboles de la Pâque. Comme il était dit : « Ceci est le pain de l’affliction », il est raisonnable de penser que Jésus aura repris cette phrase en lui donnant son sens chrétien, « ceci est mon corps ». Le verbe être n’a pas plus de signification ici que là. D’ailleurs, en araméen, il était simplement sous-entendu ; on ne le mettait dans une phrase que s’il fallait lui donner une emphase particulière. Faire allusion à la transsubstantiation dans ce contexte, c’est faire un contresens.

2) Le levain

Souvent symbole de péché (Gal. 5:9), le levain était en tout cas proscrit de toute offrande (Lév. 2) ; il était formellement exclu aussi bien de la nourriture que des boissons offertes qu’il faisait fermenter. Les prêtres se présentant pour le service devaient s’abstenir de toute boisson fermentée (Lév. 10:8-11). Nous pouvons dès lors nous demander s’il est raisonnable de symboliser la chair du Christ par du pain levé et son sang par du vin.

3) Le pain

On n’offrait pas que des sacrifices sanglants, mais aussi des offrandes de farine, de pain, etc. Lors de la Pâque, on mangeait du pain azyme (pain sans levain). La sainte Cène étant le moment le plus propice pour nous rappeler toutes les promesses de Dieu, son sacrifice, son pardon, son amour et notre condition, il est normal de manger à ce moment-là du pain sans levain (Nombre. 9:11; Deut. 16:3; 1 Cor. 11 : 24). D’autre part, le pain sans levain était accompagné de deux éléments :

– Le sel (Lév. 2 : 13). Toutes les offrandes devaient être salées. Le sel, à l’inverse du levain, empêche la fermentation. Il est le symbole de la purification (Ez. 16 : 4 ; 43 : 24 ; Mat. 5 : 13 ; Marc 9 : 49-51 ; Col. 4 : 6). Un peu de sel dans le pain de sainte Cène ne nous rappellerait-il pas ces textes ?

– L’huile, symbole de l’Esprit-Saint. Elle devait faire partie de nombreuses offrandes. Le pain était pétri avec de l’huile (Ex. 29: 2-40; Lév. 21 : 4 ; 7: 10). Revue Adventiste Juin 1997

Commentaires

7 Commentaire(s)

RSS

Your email address will not be published. Required fields are marked *

*